Les conflits israélo-arabes de 1945 à 1973
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Berceau des trois grandes religions monothéistes, terre
trois fois sainte, la Palestine est une terre partagée et
revendiquée depuis plusieurs siècles. Les racines
historiques sont nombreuses : chassés d’Egypte,
les Hébreux, sous la conduite de Moïse, se
réfugient en Palestine où ils créent le
premier Etat d’Israël. Refusant la tutelle romaine,
les Juifs s’exilent et se dispersent à travers le
monde : la diaspora.
Deux communautés en 1945 : 1 250 000 Arabes et 560 000 Juifs.
Jusqu’en 1945, une situation déjà rendue complexe par la présence anglaise.
Depuis 1516, l’Empire ottoman règne sur la
région.
La Grande Bretagne obtient un mandat
sur la Palestine, confié par la SDN, en
1922. Elle mène alors la politique du
« diviser pour régner ».
Ecartelés entre les pressions du monde arabe et celles
de la diaspora juive, les Britanniques promettent
l’indépendance et la constitution d’un grand
royaume arabe (Lawrence d’Arabie).
Ils soutiennent également les théories sionistes,
exposées notamment par le hongrois Théodore Herzl
qui préconise la fondation d’un Etat juif en
Palestine. C’est dans cet esprit que le ministre des
Affaires Etrangères britannique, Arthur Balfour,
rédige une lettre,
« déclaration de
Balfour », en 1917, adressée
à un magnat de la finance juive, lord Walter Rotschild,
soutenant la revendication sioniste de création
d’un Foyer national juif en Palestine.
L’émigration juive est favorisée et
même renforcée avec l’arrivée au
pouvoir des nazis, bien qu’elle rencontre
l’hostilité de la majorité de la population
arabe (révolte de 1936).
Puis en 1939, les Anglais changent de position : ils prévoient la création d’un Etat palestinien indépendant et mènent une politique de restriction drastique de l’immigration juive.
Le rôle de la Deuxième Guerre mondiale
Le choc de la révélation de la Shoah et la mauvaise conscience européenne relancent l’idée de création d’un Etat juif. La Ligue Arabe (Egypte, Irak, Syrie, Liban, Transjordanie, Arabie Saoudite), fondée en 1945, affirme sa sympathie pour les martyrs juifs mais refuse que les Palestiniens paient la réparation à la place des Européens.
Une décolonisation devenue ingérable pour les Anglais
La situation devient ingérable pour les Britanniques qui durcissent leur position face à la relance de l’émigration juive vers la Palestine (cf. l’épisode de l’Exodus). L’opinion publique soutient cette migration.
Les Anglais sont, par ailleurs, confrontés à la guérilla terroriste juive de l’Irgoun (organisation militaire clandestine juive fondée en 1937 pour lutter contre les Arabes et contre les Anglais qui occupent la Palestine ; dissoute en 1948) et à la milice de la Haganah qui multiplient les actions comme l’attentat à Jérusalem contre l’hôtel King David, siège du QG britannique qui fait 110 morts.
Conséquence : le dossier est confié à l’ONU.
Plan de partage décidé par ONU et les Grands en novembre 1947
La résolution 181 de l’ONU,
appuyée par les Etats-Unis et l’URSS, propose un
plan de partage en 3 parties :
* un Etat
juif : Galilée orientale,
longue bande côtière et désert de
Néguev.
* un Etat
arabe : Galilée
occidentale, centre de la Palestine avec Samarie et
Judée, région de Gaza et ouest du
Néguev.
* Jérusalem, ville
trois fois sainte est internationalisée, sous
contrôle des Nations Unies.
Le partage est relativement favorable aux Juifs : 55% du territoire pour 30 % de la population.
Le 14 mai 1948, l’indépendance d’Israël est proclamée par Ben Gourion. L’immigration prend de l’ampleur favorisée par la loi du Retour de 1950, qui autorise tout Juif qui en fait la demande de rejoindre Israël.
Le refus des pays arabes du plan de partage de 1947
Ce refus des Etats arabes de reconnaître le plan de l’ONU conduit à la guerre en 1948-1949 : Israël est attaquée par les Etats arabes voisins (Egypte, Jordanie et Syrie) le lendemain de sa proclamation d’indépendance. Sa victoire est favorisée une supériorité militaire, le soutien des deux Grands (livraison d’armes soviétiques).
Conséquences :
* 1re extension territoriale d’Israël aux
dépens de la Palestine (78% au lieu des 55%).
* Division de Jérusalem en 2 : une partie
israélienne (Jérusalem ouest) et une partie
occupée par la Jordanie (Jérusalem est avec
vieille ville, le Mont des Oliviers et Mur des Lamentations).
Entre les deux est mise en place une véritable
frontière hermétique avec barbelés et
no man’s land.
1949 : Jérusalem proclamée capitale de
l’Etat juif. La ville devient un enjeu et un symbole.
* L’Etat de Palestine n’a même pas eu le temps d’exister : occupation israélienne, Gaza sous administration égyptienne et Cisjordanie et Jérusalem annexées par la Jordanie.
Un armistice signé à Rhodes
L’armistice ne signifie pas une paix : non-reconnaissance d’Israël par les Arabes et refus des pays arabes de proclamer un Etat palestinien en Cisjordanie et à Gaza parce qu’il entérinerait le partage de 1947.
Des conséquences essentielles qui dépassent la Palestine
Le conflit devient vite lié à la Guerre Froide : intérêt des deux Grands qui cherchent à s’implanter dans la région (Etats-Unis avec le Pacte de Bagdad, URSS en Syrie et Egypte).
Ce conflit donne surtout naissance à ce qu’on
appelle la « question
palestinienne » : environ 725 000
palestiniens (selon l’ONU) quittent la Palestine devenue
israélienne et se réfugient dans les pays arabes
voisins, principalement en Jordanie (Amman) et au Liban
(Beyrouth). Au début, partent principalement des
notables, bientôt suivis des paysans. Ils
s’installent dans des camps.
Ce déracinement que les Palestiniens appellent nakba (le
désastre) fait figure de traumatisme fondateur de la
conscience nationale : naissance du peuple
palestinien.
Nasser structure un nationalisme arabe contre Israël (le panarabisme)
Cet ennemi commun est un ferment d’unité et de solidarité entre les pays arabes eux-mêmes très divisés, d’autant que l’affaire du canal de Suez renforce le prestige moral de Nasser et entérine l’internationalisation du conflit.
La guerre des Six Jours en 1967
Arguant de l’encerclement de leur Etat, profitant du départ des casques bleus du Sinaï à la demande de Nasser et de la fermeture du détroit d’Akaba, Israël, selon le principe de l’attaque « préventive », lance une guerre-éclair le 6 juin 1967 et remporte une victoire écrasante : 338 mort du côté israélien et 15 000 morts égyptiens.
Conséquences
De nouveaux territoires sont occupés par Tsahal (l’armée israélienne) : le Sinaï, la bande de Gaza, la Cisjordanie et le Golan, provoquant une nouvelle émigration palestinienne. Jérusalem est réunifiée au profit d’Israël.
Après 5 mois de tractations, l’ONU finit par adopter la résolution 242 qui proclame « l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la guerre », mais elle reste inappliquée.
La défaite est vécue comme un échec par Nasser, une humiliation pour les Arabes et se traduit par le refus de tout compromis.
Les Palestiniens prennent leur sort en main
Un certain nombre de professeurs, d’ingénieurs, en rupture avec le monde des notables, prônent une action concrète menée par les Palestiniens eux-mêmes, pour tenter d’éviter toute forme d’instrumentalisation par les autres nations arabes. C’est le cas au Koweït où est fondé le Fatah, en 1959, par Yasser Arafat, Khalil al-Wazir (Abou Jihad) et Salah Khalaf (Abou Iyad). Pour eux, Gaza est « le visage blessé de la Palestine ».
En 1964, est créée l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) qui rassemble plusieurs formations dont le Fatah (« conquête »), la plus importante d’entre elles. En 1969, Yasser Arafat en devient le président. Elle prône la destruction d’Israël et la restauration de la Palestine arabe dans son intégralité.
La jeunesse politisée s’engage aussi dans des partis nationalistes arabes. Un Palestinien chrétien de Lydda, Georges Habbache, fonde, en 1968, avec Nayef Hawatmeh, le Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP). Il s’agit d’un mouvement de libération fortement associé au marxisme.
Pour se faire entendre, l’OLP utilise une arme nouvelle : le terrorisme
Les actions terroristes
peuvent être internationales comme en
Egypte ou à Munich en 1972, où sont
assassinés des athlètes israéliens pendant
les Jeux Olympiques.
Elles ont aussi un cadre local : les fedayins (=
des combattants palestiniens), qui lancent des actions en
Israël depuis la Jordanie et le Liban. Environ 25 000
recrues et 15 000 combattants actifs, au départ.
Derrière, se profilent l’idée de sacrifice comme rachat de la communauté toute entière et d’une lutte armée comme moyen de rédemption, moyen de « renaissance dans la mort » (c’est d’ailleurs le sens de fedayin).
Le symbole de cette résistance est Karameh, un camp de toile de la vallée du Jourdain, où, le 21 mars 1968, 300 combattants appuyés par l'artillerie jordanienne repoussent quelques milliers d’Israéliens. Il s’agit d'une victoire symbolique, celle de l’honneur retrouvé et mythe fondateur du combat national.
Les Palestiniens deviennent un « fardeau » pour les autres nations arabes
Les Palestiniens entrent bientôt en conflit avec les
autres Etats arabes. En 1970, c’est le
« Septembre Noir » en Jordanie. Les
Palestiniens sont devenus un « Etat dans
l’Etat » ; les Jordaniens craignent des
représailles israéliennes d’autant plus que
la lutte armée se radicalise sous l'égide de
Georges Habbache qui veut renverser le régime jordanien
(qui a accepté la résolution 242 de l’ONU).
Le détournement de 4 avions de ligne vers le
désert jordanien déclenche, en septembre,
la bataille d’Amman, une lutte entre la
résistance palestinienne et l’artillerie
jordanienne
L’OLP se réfugie au Liban et le roi Hussein se
présente comme représentant des Palestiniens en
Cisjordanie, qui est annexée en 1972.
Emergence de la question palestinienne sur scène internationale
Plus de 900 000 Palestiniens sont réfugiés, en 1950, dans les pays voisins d’Israël. Leurs conditions de vie sont précaires et les pays arabes ne favorisent pas toujours leur intégration. Les attentats qu’ils perpétuent choquent les opinions publiques et desservent leur cause.
Israël devient le pilier de la politique américaine au Moyen-Orient
La résolution 242 de l’ONU du 22 novembre 1967
La Coexistence Pacifique conduit les Grands à essayer de trouver un arbitrage d’où la résolution 242 de l’ONU : elle propose l’évacuation des territoires occupés par Israël en échange de la reconnaissance d’Israël par les Arabes. Cette résolution est refusée par les protagonistes, à l’exception de la Jordanie et l’Egypte.
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