Les Confessions de Jean-Jacques Rousseau
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L'ensemble de l'œuvre n'est pas rédigé d'un seul trait, mais en deux étapes au gré de ses pérégrinations car Rousseau est contraint de fuir la justice et l'hostilité de la population : la première partie qui comprend les livres I à VI consacrés aux années 1712-1741, a été écrite entre 1765-1767 ; la seconde partie qui comprend les livres VII à XII consacrés aux années 1741-1765, a été écrite en 1769-1770.
Rousseau avait choisi de ne pas publier son œuvre de son vivant. Il en fait néanmoins la lecture à plusieurs reprises dans les salons, en 1770-1771. Mme d'Epinay, que les révélations de Rousseau à son sujet dérangeaient, parvient à faire interdire ces lectures. Finalement, Les Confessions seront publiées en 1782 pour la première partie, en 1789 pour la seconde, alors qu'entre temps, Rousseau, convaincu d'un complot universel ourdi contre lui, avait encore écrit, pour se justifier, Rousseau juge Jean-Jacques (1772-1776).
Ainsi Rousseau s'adresse à la fois à
lui-même et aux autres : son œuvre jouant
le double rôle d'exorcisme et d'appel au
pardon.
L'écriture autobiographique relève
d'un contrat par lequel Rousseau s'engage à
dévoiler son être en toute
sincérité, comme il l'écrit encore en
conclusion du livre IV :
Dans ce projet, se pose la question de la nature de la vérité dont parle l'auteur. En effet, la mémoire n'est pas infaillible et Rousseau avoue qu'il a pu combler les lacunes et les vides (livre III) par des détails imaginés qui ne nuisent cependant pas à la vérité de l'ensemble :
Pour l'auteur des Confessions, son œuvre doit lui permettre de remonter à l'origine de sa personnalité en recherchant notamment les étapes fondatrices. Ces « premières fois » participent ainsi à l'organisation de l'œuvre. Par ailleurs, cette remontée aux sources lui permet de faire revivre les événements heureux dont la contemplation lui permet d'échapper au présent des persécutions.
On y découvre un tempérament fondé sur l'amour de la solitude et de la nature, et hanté par la vertu. Rousseau ne dissimule ni ses fautes ni ses remords afin d'obtenir le pardon en allégeant sa conscience. En outre, le récit de sa vie tend à illustrer la doctrine qu'il ne cesse de professer depuis son Discours sur l'origine de l'inégalité parmi les hommes (1755) : la nature l'a doté de la bonté à sa naissance et il ne doit ensuite ses fautes qu'à la corruption de la société (cf. l'épisode du peigne brisé au livre I par exemple). S'il a su se détourner de ses égarements, Rousseau affirme que c'est parce qu'il a suivi le guide de son cœur.
Ainsi les six derniers livres nous offrent l'image d'un esprit orgueilleux et inquiet, à la limite de la démence par l'obsession de la persécution qui le tourmente.
L'œuvre de Rousseau, Les Confessions, comporte deux parties distinctes, écrites à deux périodes différentes (1765-1767 et 1769-1770): la première raconte le temps heureux de la jeunesse et confesse ses premières fautes ; la seconde évoque le temps des disputes et des persécutions.
Si le projet de Rousseau s'inscrit dans la lignée de l'œuvre de saint Augustin, il s'en écarte du fait qu'il s'agit pour lui plus de se disculper d'erreurs dont il attribue, fidèle à sa doctrine, la faute à la société corruptrice. Ainsi, il semble s'écarter, non sans une certaine sincérité, de son affirmation initiale de peindre « un homme dans toute la vérité de la nature ».
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