1. Le christianisme devient religion officielle
a. La victoire du christianisme
Les successeurs de Constantin protègent le christianisme.
Seul Julien, dit l'Apostat (361-363), tente sans succès de
rétablir le paganisme (ensemble des cultes
polythéistes). Le changement de politique des empereurs en
faveur du christianisme s'explique par la multiplication
des conversions dans tous les milieux sociaux et par
leur volonté de cimenter un Empire qui menace d'imploser
depuis longtemps.
Entre 380 et 395, Théodose
(379-395) prend les dernières mesures qui font du
christianisme la religion officielle de l'Empire romain.
En 380, Théodose proclame le christianisme religion
d'Etat. En 392, le paganisme est officiellement
interdit, d'abord à Rome, puis dans tout
l'Empire. En 394, les Jeux olympiques, principale
manifestation religieuse de l'Antiquité
gréco-romaine, cessent. Les temples sont détruits
ou transformés en églises. Les sacrifices aux
divinités polythéistes sont passibles de la peine
de mort. Dés lors, les païens font l'objet de
persécutions.
b. L'Empire et le christianisme
A l'époque païenne, l'empereur portait le titre et
occupait la fonction de grand pontife, et il était
divinisé à sa mort. Les fonctions religieuses et
politiques étaient de fait étroitement
liées. Le christianisme devenu religion d'Etat court par
conséquent le risque d'être soumis au pouvoir
impérial, d'autant que, soucieux de l'unité
religieuse, les empereurs s'appuient sur le
christianisme, religion universaliste et en pleine
expansion. L'Eglise reçoit faveurs et dons et doit compter
sur l'intervention des empereurs dans le règlement de
certaines questions religieuses. L'empereur intervient en effet,
dans les affaires de l'Eglise, à la fois par souci
d'unité, mais aussi parce que son arbitrage est
sollicité par les chrétiens eux-mêmes.
Constantin, le premier, intervient en convoquant
en 325 le concile de Nicée. L'arianisme
(idées d'Arius qui mettent en cause le dogme trinitaire),
considéré comme une hérésie, y est
condamné. Le concile affirme la nature divine de
Jésus-Christ et définit la Trinité comme un
seul Dieu en trois personnes distinctes et égales. Il
fixe, ainsi que ceux qui suivront, les fondements de la foi
chrétienne, qui sont encore ceux de l'Eglise catholique
romaine.
2. Extension et organisation du christianisme
a. L'extension géographique et sociale
Au IIIe siècle, le christianisme a
considérablement progressé malgré
les persécutions. L'évangélisation de
l'Orient romain est quasiment assuré, à l'exception
de certains cercles intellectuels ou de certaines régions.
Il dépasse même les frontière de l'Empire. En
revanche, en Occident, la situation est plus contrastée.
L'Afrique, l'Italie, la Gaule méridionale et rhodanienne
et l'Espagne méditerranéenne sont très
largement évangélisées, mais les campagnes
restent attachées au paganisme. La conversion des
empereurs et les lois favorables à la nouvelle religion
officielle font reculer le paganisme dans le campagnes et
favorisent
l'extension sociale de la nouvelle
religion, mais des résistances demeurent, notamment parmi
la noblesse d'Empire.
b. Le christianisme devient une Eglise
Sous la pression du nombre croissant des fidèles et
grâce à une situation juridique
privilégiée, le christianisme s'organise.
Dès le IIIe siècle, la
distinction entre laïcs et clercs s'opère,
et s'intensifie au IVe siècle. Les
laïcs constituent l'ensemble des fidèles, le peuple
des croyants, désormais guidés par les clercs.
Ceux-ci composent le clergé, seul habilité à
diriger le culte, enseigner, garantir la foi et l'unité
des fidèles. Une organisation
hiérarchisée est mise en place. Les
évêques, considérés comme les
successeurs des apôtres, détiennent
l'autorité sur leur clergé et sur les laïcs.
Les évêques sont assistés par des
prêtres, des diacres et des diaconesses.
Dans le domaine administratif, l'Eglise calque son
organisation sur celle de l'Empire romain. A
l'échelle locale, les fidèles se réunissent
dans des paroisses dirigées par des prêtres. Les
paroisses forment le diocèse placé sous
l'autorité de l'évêque, et correspond
à une cité et à son territoire. De
même que plusieurs cités forment une province,
plusieurs diocèses composent une province
ecclésiastique placée sous l'autorité d'un
évêque métropolitain (appelé plus tard
en Occident archevêque). Dès la fin du
IVe siècle, le siège
épiscopal (ou évêché) de Rome commence
à étendre son autorité au-delà de ses
limites et de celles de l'Italie, en particulier en Espagne et en
Gaule. L'évêque de Rome prend le titre de
pape.
L'essentiel
Du Ier au IVe siècle, le
christianisme s'est diffusé dans tout l'Empire romain,
malgré les persécutions des IIe et
IIIe siècles. En 313,
l'empereur Constantin proclame la liberté de
culte et protège les Eglises
chrétiennes. Il met ainsi fin aux persécutions et
ouvre la voie à une nouvelle politique impériale.
A la fin du IVe siècle, le
christianisme devient la religion officielle de
l'Empire et poursuit son extension, tout en s'organisant en
véritable Eglise pour devenir l'Eglise catholique
romaine (katholikos, « universel » en
grec).