Le Second Empire : entre autoritarisme et réforme
1. De l'Empire autoritaire à l'Empire libéral
a. Le « césarisme
démocratique »
La Constitution de 1852 donne l'essentiel des pouvoirs au
chef de l'Etat. Il exerce seul le pouvoir exécutif, nomme
à tous les emplois civils et militaires (Sénat,
préfets...) et surveille la politique des maires. Il
propose les lois et les promulgue. Le Corps législatif
(Assemblée), élu au suffrage universel, vote les
lois mais ne peut rien imposer au chef de l'Etat. De plus, des
candidats officiels sont désignés à chaque
élection et on surveille les électeurs. Pour
Napoléon III, ce qui compte, c'est le lien direct
qu'il entretient avec le peuple lors des
plébiscites : il s'agit de réduire la
démocratie à ce lien qui laisse les mains libres
à l'empereur.
b. Les aspirations démocratiques de la
société
La société est étroitement
surveillée. L'administration est épurée, on
pourchasse les opposants républicains (Victor Hugo s'exile
en 1851) et on empêche les débats
d'idées (presse surveillée, censure des livres, des
spectacles...).
Mais à partir de 1859, la majorité des
Français n'accepte plus ce pouvoir autoritaire.
Napoléon III doit accepter de démocratiser le
régime. Les opposants au régime profitent de cette
libéralisation de la vie politique. Peu à peu, ils
constituent un groupe de plus en plus influent au Corps
législatif qui voit son rôle s'accroître
à partir de 1860. Thiers, chef de l'opposition
libérale, réclame en 1864 les
« libertés nécessaires »
(liberté de pensée, des élections, du Corps
législatif...).
2. Les réalisations du Second Empire
a. Les réalisations économiques et sociales
Napoléon III prend des décisions pour
moderniser la France. Il encourage l'industrialisation et le
développement des chemins de fer (18 000 km
en 1870). Au début de son règne, la
conjoncture est favorable et l'empereur signe en 1860 un
traité de libre-échange avec l'Angleterre pour
stimuler les industriels français qui doivent faire face
à la concurrence de la première puissance
industrielle d'Europe. Pour permettre aux entreprises de trouver
des capitaux, la France se dote d'un système bancaire
moderne : Crédit lyonnais, Société
générale... Enfin, Napoléon III tente,
avec peu de succès, de rallier les ouvriers au
régime en leur accordant des droits comme en 1864,
celui de coalition (droit de grève). Mais l'influence des
socialistes reste la plus forte.
b. Les grands travaux et la guerre
Napoléon nomme le baron Haussmann préfet de la
Seine et lui donne l'ordre de transformer Paris en une ville
moderne. Il s'agit de sécuriser la ville (larges avenues
pour empêcher la construction des barricades), mais surtout
de construire des logements salubres (aérés, avec
l'eau courante), de réaliser un réseau
d'égouts, des parcs, des squares, les grandes gares...
Mais son œuvre est critiqué par les
républicains (profits pour les investisseurs...).
En 1870, Napoléon III lance la France dans la
guerre contre la Prusse mais échoue à Sedan. Il est
capturé et à Paris le régime s'effondre. Le
4 septembre 1870, la République est
proclamée.
L'essentiel
Elu président de la République en 1848, Louis
Napoléon Bonaparte réalise un coup d'Etat en 1851
pour rester au pouvoir. Les Français acceptent ce coup
de force lors d'un plébiscite et un an plus tard, en
1852, un nouveau plébiscite approuve le
rétablissement de l'Empire.
D'abord marqué par une période autoritaire (1852
à 1860), le régime se démocratise ensuite
: c'est l'Empire libéral (1860 à 1870).
L'empereur, chef de l'Etat, détient l'essentiel du
pouvoir et surveille la vie politique. Par ailleurs, il
encourage la modernisation et l'industrialisation du pays et
favorise d'immenses travaux à Paris.