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Le processus de destruction créatrice chez Schumpeter

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« Le charme est rompu et de nouvelles affaires se créent continuellement, appâtées par le profit. Il se produit une réorganisation complète de l’industrie, avec hausse de la production, concurrence acharnée, disparition des entreprises obsolètes, licenciements éventuels. » Joseph Aloïs Schumpeter, (La théorie de l’évolution économique, 1912).

1. Le progrès technique à l’origine du processus de destruction créatrice
On peut définir le processus de destruction créatrice introduit par Schumpeter, comme étant le mouvement permanent de destructions d’activités liées aux anciennes innovations et de créations de nouvelles activités liées aux nouvelles innovations. Les éléments neufs vont remplacer les anciens.

On peut mesurer le processus de destruction créatrice à l’aide des indicateurs de répartition des secteurs et des branches d’activités ainsi qu’avec la répartition de la population active dans ces secteurs et branches, mais aussi à l’aide des créations et disparitions d’entreprises ou bien encore à l’aide des dépôts de brevets
a. La destruction créatrice symbole du processus d’innovations
Le processus de destruction créatrice grâce aux innovations assurent le renouvellement permanent des structures de production. Les nouvelles innovations entraînent l’obsolescence et la disparition des anciennes innovations : anciens produits ou objets de consommation, anciennes sources d’énergie ou de matière première, anciennes méthodes de production, anciens marchés, et anciens types d'organisation industrielle.
Les innovations nouvelles réduisent la rentabilité des innovations anciennes et confèrent aux entrepreneurs une nouvelle situation de monopole qui leurs assure des profits importants. Destructions et créations vont ainsi de paire et engendrent la croissance et les transformations de l’activité économique.

b. La destruction créatrice aujourd’hui
Si l’on observe aujourd’hui le processus d’innovations, il est possible de noter que le progrès technique s’est très nettement accéléré. Le processus de destruction créatrice s’accélère avec l’augmentation de l’intensité de la concurrence, par exemple celle au niveau international. Les délais aujourd’hui dans le processus d’innovation se réduisent de plus en plus obligeant les entreprises qui souhaitent conserver une avance sur leurs concurrents à investir en permanence dans la recherche et le développement. Les dépenses de recherches et de développement ont pris un caractère institutionnel dans la plupart des grandes entreprises, ce qui inquiète d’ailleurs Schumpeter sur leur caractère de plus en plus routinier.

Ce processus favorise aussi l’émergence d’une incertitude importante. Rien ne garantit aux entreprises qui innovent qu’elles en tireront forcément un avantage dans le futur, certains choix peuvent conduire au succès et d’autres à l’échec.

2. Le processus de destruction créatrice à l’origine des cycles économiques
Le processus de destruction créatrice engendre un comportement cyclique de l’activité économique et des transformations des structures de production et des structures de l’emploi liées aux changements technologiques. Comme l’affirme Schumpeter : « Ce processus de mutation industrielle imprime l'élan fondamental qui donne leur ton général aux affaires : pendant que ces nouveautés sont mises en train, la dépense est facile et la prospérité est prédominante - […] - mais, en même temps que ces réalisations s'achèvent et que leurs fruits se mettent à affluer, l'on assiste à l'élimination des éléments périmés de la structure économique et la ‘dépression’ est prédominante. » (Capitalisme, socialisme et démocratie, 1942).
a. La destruction créatrice conduit dans un premier temps à la « dépression »
Les innovations conduisent à rendre obsolètes les générations précédentes d’innovations. Dans un premier temps, la destruction créatrice engendre ainsi un processus de reconversions et de disparitions des activités économiques en place s’appuyant sur d’anciennes innovations.
Cette phase de recul (cf. la fiche sur les cycles économiques chez Schumpeter) s’accompagne d’une disparition des emplois concernés. La difficulté réside dans le fait que les emplois détruits sont souvent ceux qui sont peu qualifiés.

Schumpeter met en évidence que cette phase de destruction s’accompagne très souvent par du chômage. Il souhaite même que les activités en déclin et les emplois perdus puissent s’accompagner de mesures visant à réduire les impacts négatifs du processus de destruction créatrice. Ainsi pour lui, « il existe d'excellentes raisons pour essayer d'éviter qu'elles ne s'effondrent d'un seul coup et pour tenter de convertir une déroute (susceptible de devenir un centre de dépression à effets cumulatifs) en une retraite ordonnée » (Capitalisme, socialisme et démocratie, 1942). On peut envisager ici des politiques d’accompagnement des pouvoirs publics dans les processus de restructuration industrielle.

b. La destruction créatrice conduit aussi à la création de nouvelles activités économiques
Au moment où se détruisent les anciennes formes de production, phase de « dépression », les nouvelles innovations font émerger les sources de profits futurs. Le processus de destruction créatrice intervient dans la phase de recul de l’activité économique et commence à produire ses fruits dans la phase suivante d’expansion. Si, dans un premier temps, la destruction des activités anciennes est plus forte que la création d’activités nouvelles, elle conduit à la « dépression » (point d’inflexion B) ; le mouvement commence à s’inverser au moment du début de la phase d’expansion (point d’inflexion A) quand les créations sont plus fortes que les destructions.

L’essentiel

Pour Schumpeter, le processus de destruction créatrice est au cœur de l’évolution du mode de production capitaliste. Les innovations nouvelles qui remplacent les anciennes en constituent le moteur principal. Ce processus perçu à juste titre comme étant négatif dans un premier temps, n’en demeure pas moins la source des profits futurs des nouvelles activités économiques.

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