Le conflit s'étend à la Méditerranée

Churchill voit dans la Méditerranée la possibilité de créer un front capable d'alléger le fardeau de son pays, pilonné par les Allemands.
L'avantage réside dans le fait qu'à cette époque, l'Italie ne semble pas capable de protéger la Méditerranée.
La Méditerranée apparaît à Hitler comme un terrain secondaire d'opérations. Mais l'objectif de l'Axe reste de couper aux Anglais l'accès au pétrole et au canal de Suez.

La Grande-Bretagne détruit la flotte française stationnée en Afrique du Nord dans la rade de Mers el Kebir, le 3 juillet 1940 car la France refuse les propositions anglaises formulées sous forme d'ultimatum. C'est un moyen d'empêcher l'Allemagne d'utiliser ces unités navales ultramodernes contre les Anglais.

Du côté de l'Axe, l'initiative est d'abord italienne. En septembre 1940, les Italiens partent de Cyrénaïque (Libye) pour envahir l'Egypte. Les Britanniques reculent de 100 km. A partir de décembre de la même année, ils reprennent l'initiative. Le front se stabilise en février 1941 : les Anglais occupent la moitié du territoire libyen et ont fait 130 000 prisonniers.
Ensuite, ce sont les Allemands qui interviennent. L'Afrika Korps de Rommel est envoyé pour soutenir les Italiens. Les Anglais sont dès lors repoussés et les Germano-Italiens pénètrent de nouveau en Egypte. Rommel compte s'emparer de Suez et couper ainsi la Grande-Bretagne de son empire. Il s'approche du Nil, en juin 1942, mais ne va pas plus loin.

Rommel, après une nouvelle offensive, parvient à 60 km d'Alexandrie mais il doit interrompre sa progression, trop éloigné qu'il est de ses bases (manque de chars et de carburants) : les lignes de ravitaillement allemandes s'étirent sur 1 600 km de désert. Les navires de l'Axe sont durement éprouvés par la marine et l'aviation anglaises.
La Grande-Bretagne conserve Malte et coule le tiers du ravitaillement à destination de l'Afrika Korps. Elle reçoit, en Egypte, des renforts substantiels en hommes et en matériel de la part des Américains.
C'est dans ce contexte que Montgomery lance une contre-offensive en octobre 1942. La bataille d'El-Alamein est décisive et accélère le processus de reflux des puissances de l'Axe sur ce front. Les douze jours de combats sont particulièrement meurtriers : 13 000 hommes tombent du côté anglais. Mais les troupes de l'Axe sont mises en déroute.
Rommel doit battre en retraite vers l'Ouest, en Tunisie. Il capitule devant Tunis, le 13 mai 1943. Montgomery, aidé de Leclerc venant du Tchad, poursuit Rommel sans lui laisser aucun répit.
Cette étape décisive permet à Churchill de dire : « Avant El-Alamein, nous n'avions pas connu de victoire. Après El-Alamein, nous n'avons plus connu de défaite ».

o Depuis juillet 1941, Staline demande l'ouverture d'un front à l'ouest pour soulager la résistance soviétique. Roosevelt et Churchill sont en désaccord sur ce point. Roosevelt privilégie l'idée d'un débarquement rapide en France tandis que le premier ministre britannique préconise une attaque combinée en Norvège et en Afrique du Nord, pour prendre l'Europe en étau.
Finalement, devant la pression soviétique, c'est le projet africain qui l'emporte.
o L'opération Torch
Commandés par le général Eisenhower, 100 000 soldats, essentiellement américains, débarquent au Maroc et en Algérie, le 8 novembre 1942. Au départ, les troupes françaises de Vichy dirigées par l'amiral Darlan résistent. Après quelques jours de combats, elles se rallient aux Alliés et l'armée participe à la lutte contre l'Axe.
Les Allemands sont pris en étau entre les Américains d'Eisenhower et les Franco-Britanniques de Montgomery et Leclerc. Les Allemands qui occupaient la Tunisie en sont expulsés en mai 1943. Les forces de l'Axe sont chassées de tout le nord de l'Afrique.
La bataille d'Afrique est terminée.

La première étape de la reconquête de l'Europe commence en Méditerranée avec le débarquement des Alliés en Sicile, en juillet 1943. Il permet l'assaut de la « forteresse Europe ».

A la suite du débarquement en Normandie, les Américains et les Français de de Lattre de Tassigny s'emparent de Marseille et de Toulon, le 15 août 1944, et remontent rapidement la vallée du Rhône. Pour éviter d'être prises au piège de l'encerclement, les troupes allemandes évacuent le Centre et le Sud-Ouest, menant une campagne de représailles contre les populations locales en réponse aux actions du maquis (ex. Oradour-sur-Glane, Tulle ...).
En septembre, les troupes alliées de Provence et de Normandie font leur jonction avant d'obliquer vers la frontière allemande.
Le front méditerranéen eut donc un rôle décisif dans la victoire finale des Alliés. Il permit également au général de Gaulle de s'affirmer à la tête de la Résistance et du gouvernement provisoire installé au Maghreb.