La violence et le sport
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Objectif :
Comprendre l'impact du sport dans la société
contemporaine.
Le sport est souvent
considéré comme vecteur de valeurs telles
que le dépassement de soi, l'effort, le respect des
règles et des autres. Or, on constate que les violences
verbales ou physiques se multiplient contre les arbitres, les
joueurs et même entre les supporters, notamment dans les
stades de football.
Cependant, en parallèle, le sport est utilisé dans les quartiers difficiles pour lutter contre la délinquance et permettre aux jeunes de s'insérer dans la société.
Pourquoi le sport peut-il être considéré comme un outil d'apprentissage de la citoyenneté ? Pourquoi génère t-il tant de violence ? Quelle a été son utilisation dans l'histoire ?
Cependant, en parallèle, le sport est utilisé dans les quartiers difficiles pour lutter contre la délinquance et permettre aux jeunes de s'insérer dans la société.
Pourquoi le sport peut-il être considéré comme un outil d'apprentissage de la citoyenneté ? Pourquoi génère t-il tant de violence ? Quelle a été son utilisation dans l'histoire ?
1. La citoyenneté par le sport
a. Le sport et la sociabilité
La sociabilité
est la capacité à vivre en
société.
Dans un monde qui véhicule des valeurs d'individualisme et de course à l'argent facile, le sport est un outil d'apprentissage du « vivre ensemble ». On fait du sport car, au-delà du dépassement de soi, on a envie de partager des choses.
Prenons l'exemple du football. Ce sport est beaucoup pratiqué dans des quartiers défavorisés car il a l'avantage de ne pas nécessiter d'infrastructure spécifique. On peut y jouer avec une simple balle. Il permet aux enfants et adolescents de se retrouver ensemble, quelles que soient leurs cultures, religions et origines.
Pratiquer un sport, et notamment un sport d'équipe, c'est tout d'abord émettre le souhait d'être avec d'autres, de se retrouver avec des personnes partageant un même intérêt. Au-delà du jeu pur, pratiquer un sport permet de communiquer sur les tactiques de jeu, le fonctionnement de l'équipe. De même, on se retrouve après les matchs ou les épreuves dans les lieux publics comme le club sportif, des restaurants, cinémas, etc.
Dans un monde qui véhicule des valeurs d'individualisme et de course à l'argent facile, le sport est un outil d'apprentissage du « vivre ensemble ». On fait du sport car, au-delà du dépassement de soi, on a envie de partager des choses.
Prenons l'exemple du football. Ce sport est beaucoup pratiqué dans des quartiers défavorisés car il a l'avantage de ne pas nécessiter d'infrastructure spécifique. On peut y jouer avec une simple balle. Il permet aux enfants et adolescents de se retrouver ensemble, quelles que soient leurs cultures, religions et origines.
Pratiquer un sport, et notamment un sport d'équipe, c'est tout d'abord émettre le souhait d'être avec d'autres, de se retrouver avec des personnes partageant un même intérêt. Au-delà du jeu pur, pratiquer un sport permet de communiquer sur les tactiques de jeu, le fonctionnement de l'équipe. De même, on se retrouve après les matchs ou les épreuves dans les lieux publics comme le club sportif, des restaurants, cinémas, etc.
b. L'insertion par le sport
Le sport est une
activité physique qui permet certes de se
défouler physiquement, mais qui est
également cadrée par des
règles.
En ce sens, il permet d'apprendre à respecter des consignes et à évoluer dans des limites définies et établies. Il est un support à l'insertion par le bien-être qu'il procure, le lien social qu'il crée.
L'idée d'utiliser le sport comme outil d'insertion est né dans les années 80 suite aux difficultés sociales et économiques qui avaient conduit à des émeutes. Le sport permet d'apprendre à accepter les règles et la défaite, permet l'apprentissage de la vie en collectivité, le respect de soi et des autres. Il fait prendre conscience que les droits et les devoirs sont indissociables.
Les personnalités politiques utilisent le sport pour « pacifier » les banlieues et tenter de lutter contre les difficultés sociales et par là contre la violence. « Sport pour tous » et « sport en filles » par exemple sont des opérations promouvant le sport au-delà des différences et discriminations.
En ce sens, il permet d'apprendre à respecter des consignes et à évoluer dans des limites définies et établies. Il est un support à l'insertion par le bien-être qu'il procure, le lien social qu'il crée.
L'idée d'utiliser le sport comme outil d'insertion est né dans les années 80 suite aux difficultés sociales et économiques qui avaient conduit à des émeutes. Le sport permet d'apprendre à accepter les règles et la défaite, permet l'apprentissage de la vie en collectivité, le respect de soi et des autres. Il fait prendre conscience que les droits et les devoirs sont indissociables.
Les personnalités politiques utilisent le sport pour « pacifier » les banlieues et tenter de lutter contre les difficultés sociales et par là contre la violence. « Sport pour tous » et « sport en filles » par exemple sont des opérations promouvant le sport au-delà des différences et discriminations.
2. La violence dans et par le sport
On voit donc que le sport, « école de la vie
», génère beaucoup d'attente. Mais
peut-il réellement y répondre ?
a. Quelles violences génère le sport ?
Le sport est, par essence, une activité
violente car génératrice de beaucoup de
contacts, de compétition, de recherche de
performance. Le sport est-il vraiment un outil de
sociabilisation ?
Rappelons que la pratique d'une activité sportive a longtemps été réservée aux hommes blancs (les femmes et personnes de couleurs ne pouvaient participer).
Norbert Elias, sociologue du 20e siècle, dans son ouvrage Sport et civilisation, la violence maîtrisée, nous explique que l'on peut tolérer un minimum de violence dans le sport mais qu'il faut refuser tout contact non réglementaire. Pour lui, s'il est cadré, le sport est un outil de civilisation.
Mais il faut prendre conscience que le sport développe une culture partisane : on s'oppose. Au-delà de deux équipes qui s'affrontent, ce sont deux villes, deux pays, deux cultures, deux religions. Le sentiment d'appartenance à une équipe ou une Nation ravive les oppositions ethniques et politiques, comme le 13 mai 1990 où le match entre le dynamo de Zagreb (Croatie) et l'étoile rouge de Belgrade (Serbie) avait fait de nombreux blessés lors de violences d'après-match.
Rappelons que la pratique d'une activité sportive a longtemps été réservée aux hommes blancs (les femmes et personnes de couleurs ne pouvaient participer).
Norbert Elias, sociologue du 20e siècle, dans son ouvrage Sport et civilisation, la violence maîtrisée, nous explique que l'on peut tolérer un minimum de violence dans le sport mais qu'il faut refuser tout contact non réglementaire. Pour lui, s'il est cadré, le sport est un outil de civilisation.
Mais il faut prendre conscience que le sport développe une culture partisane : on s'oppose. Au-delà de deux équipes qui s'affrontent, ce sont deux villes, deux pays, deux cultures, deux religions. Le sentiment d'appartenance à une équipe ou une Nation ravive les oppositions ethniques et politiques, comme le 13 mai 1990 où le match entre le dynamo de Zagreb (Croatie) et l'étoile rouge de Belgrade (Serbie) avait fait de nombreux blessés lors de violences d'après-match.
b. Manifestations de la violence
La violence dans le sport est physique mais
également verbale et psychologique.
Au-delà des contacts, parfois irrespectueux des
règles, il peut y avoir des débordements de
la part des joueurs : bagarres générales
dues à un arbitrage contesté ou à
des antagonismes non liés au sport ; coups entre
deux joueurs ; jets de projectiles de la part des
spectateurs, altercations avec la police au sortir du
stade...
Il existe aussi une violence verbale : insultes envers l'arbitre, entre joueurs, envers les journalistes en post-match.... Prenons deux exemples :
• en 1995, un spectateur insulte Éric Cantona, joueur de l'équipe de foot de Manchester United. Ce dernier lui assène un terrible coup de pied.
• En 2006, la finale de la coupe du monde de football se joue entre l'Italie et la France. Finale gâchée par les insultes d'un joueur italien, Materazzi, à Zidane qui répond par un coup de tête. Ces deux « héros » du sport voient leur image écornée et en même temps gagnent une réputation de rebelle (dans le cas de Cantona, son image de rebelle a été renforcée).
Ces situations posent problème car il y a une forte identification à ces héros modernes qui parfois ne véhiculent pas de bons messages.
À ces violences s'ajoute le racisme. Outre les insultes xénophobes, dans certains stades, les spectateurs poussent des cris de singe lorsqu'un joueur noir touche la balle. En réponse, de plus en plus souvent, les joueurs interrompent la partie.
De plus, n'oublions pas que le harcèlement est très présent dans le sport. En effet, lors d'une enquête auprès de sportifs, 31 % se sont dit harcelés dans leur discipline. On pense à Isabelle Demongeot, tenniswoman, violée par son entraîneur.
Pour finir, il serait intéressant de noter que le dopage, dangereux à terme pour la santé et la vie de celui qui le pratique, peut être considéré comme une violence envers soi-même, incitée par la recherche continuelle de performance.
Il existe aussi une violence verbale : insultes envers l'arbitre, entre joueurs, envers les journalistes en post-match.... Prenons deux exemples :
• en 1995, un spectateur insulte Éric Cantona, joueur de l'équipe de foot de Manchester United. Ce dernier lui assène un terrible coup de pied.
• En 2006, la finale de la coupe du monde de football se joue entre l'Italie et la France. Finale gâchée par les insultes d'un joueur italien, Materazzi, à Zidane qui répond par un coup de tête. Ces deux « héros » du sport voient leur image écornée et en même temps gagnent une réputation de rebelle (dans le cas de Cantona, son image de rebelle a été renforcée).
Ces situations posent problème car il y a une forte identification à ces héros modernes qui parfois ne véhiculent pas de bons messages.
À ces violences s'ajoute le racisme. Outre les insultes xénophobes, dans certains stades, les spectateurs poussent des cris de singe lorsqu'un joueur noir touche la balle. En réponse, de plus en plus souvent, les joueurs interrompent la partie.
De plus, n'oublions pas que le harcèlement est très présent dans le sport. En effet, lors d'une enquête auprès de sportifs, 31 % se sont dit harcelés dans leur discipline. On pense à Isabelle Demongeot, tenniswoman, violée par son entraîneur.
Pour finir, il serait intéressant de noter que le dopage, dangereux à terme pour la santé et la vie de celui qui le pratique, peut être considéré comme une violence envers soi-même, incitée par la recherche continuelle de performance.
3. L'utilisation du sport dans l'histoire
a. La politique par le sport
Même si l'on sait que les jeux existent depuis au
moins l'Antiquité, la naissance du sport
est datée de la première moitié du
20e siècle et correspond
à l'essor du libéralisme
économique qui véhicule des valeurs
telles que la performance, le dépassement de soi
et l'esprit de compétition. Le sport est donc
lié, dès son plus jeune
âge, à l'activité
économique.
À la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, le sport devient une stratégie politique. Il est, dans la France des années 20, géré par le Ministère des affaires étrangères.
Le sport est exporté dans les colonies dans un but impérialiste de diffusion du modèle occidental.
Les rencontres sportives sont très médiatisées et offrent ainsi une vitrine permettant d'exprimer des désaccords ou au contraire des accointances avec la politique d'un pays. Elles sont un terrain possible de manifestation. Ainsi, lors des jeux olympiques de Mexico en 1968, les athlètes Tommie Smithe et John Carlos, respectivement 1er et 3e du 200 mètres, baissent la tête et lèvent leur poing ganté lors de l'hymne américain en signe de protestation contre la ségrégation raciale aux États-Unis.
À la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, le sport devient une stratégie politique. Il est, dans la France des années 20, géré par le Ministère des affaires étrangères.
Le sport est exporté dans les colonies dans un but impérialiste de diffusion du modèle occidental.
Les rencontres sportives sont très médiatisées et offrent ainsi une vitrine permettant d'exprimer des désaccords ou au contraire des accointances avec la politique d'un pays. Elles sont un terrain possible de manifestation. Ainsi, lors des jeux olympiques de Mexico en 1968, les athlètes Tommie Smithe et John Carlos, respectivement 1er et 3e du 200 mètres, baissent la tête et lèvent leur poing ganté lors de l'hymne américain en signe de protestation contre la ségrégation raciale aux États-Unis.
Doc.1. J.O. 1968, Mexico City.
L'épreuve des 200 m. T. Smith et J. Carlos, Bronze, Black Power, font le signe de la révolte |
b. Le sport propagande
Le sport permet de mettre en avant des performances
parfois hors du commun et, par là-même, de
montrer la vitalité d'une Nation, son
prestige et sa grandeur. Parce qu'il rassemble un grand
nombre de personnes, il est un outil important pour les
états totalitaires.
Hitler favorise ainsi l'esthétisme et la puissance, symboles de la race aryenne. Lors des Jeux olympiques de Berlin de 1936, Hitler et son parti organisent de grandes cérémonies, des défilés et montrent une organisation parfaite. Le but est de faire la démonstration de la puissance de l'Allemagne, c'est un prélude à la guerre. On se bat pour un idéal, un Homme. En 1934, l'équipe d'Italie organise la coupe du monde de foot et dit avoir gagné grâce au Duce.
Puis, le système soviétique utilise également le sport pour exposer sa puissance avec des méthodes discutables telles que le dopage, le conditionnement pour faire gagner leurs champions, voire même de la triche (un homme se présente dans l'équipe féminine). L'objectif est de prouver que le système soviétique permet de vivre mieux, en meilleur santé.
Ces états totalitaires organisent des tournois et ont donc une reconnaissance internationale, se pose alors la question du boycott comme lors des J.O. de Chine en 2008.
Hitler favorise ainsi l'esthétisme et la puissance, symboles de la race aryenne. Lors des Jeux olympiques de Berlin de 1936, Hitler et son parti organisent de grandes cérémonies, des défilés et montrent une organisation parfaite. Le but est de faire la démonstration de la puissance de l'Allemagne, c'est un prélude à la guerre. On se bat pour un idéal, un Homme. En 1934, l'équipe d'Italie organise la coupe du monde de foot et dit avoir gagné grâce au Duce.
Doc.2. Couverture pour le numéro spécial du Berliner Illustrirte Zeitung à l'occasion des J.O. de 1936 : esthétisme et puissance | Doc.3. Hitler serrant la main a des admirateurs aux J.O. de Berlin, 1936 |
Puis, le système soviétique utilise également le sport pour exposer sa puissance avec des méthodes discutables telles que le dopage, le conditionnement pour faire gagner leurs champions, voire même de la triche (un homme se présente dans l'équipe féminine). L'objectif est de prouver que le système soviétique permet de vivre mieux, en meilleur santé.
Ces états totalitaires organisent des tournois et ont donc une reconnaissance internationale, se pose alors la question du boycott comme lors des J.O. de Chine en 2008.
L'essentiel
La violence dans et par le sport existe, c'est un
fait. Qu'elle soit verbale ou physique, elle est toujours
inacceptable. Cependant, il faut se souvenir que la violence
existe dans le quotidien et n'est pas un
épiphénomène. Les stades de foot font
entre 15 000 et 80 000 places, et même davantage au
Brésil ; il n'est donc pas étonnant de
retrouver là un échantillon
représentatif de la population, avec ses bons et
moins bons éléments.
Le sport met donc en lumière, sur le devant de la scène, les différentes formes de violence existant dans nos sociétés. Le sport est un exutoire à la violence qui peut être bénéfique s'il est correctement encadré par les éducateurs et bien représenté par ceux qui le pratiquent au plus haut niveau.
Le sport met donc en lumière, sur le devant de la scène, les différentes formes de violence existant dans nos sociétés. Le sport est un exutoire à la violence qui peut être bénéfique s'il est correctement encadré par les éducateurs et bien représenté par ceux qui le pratiquent au plus haut niveau.
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