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La théorie du déséquilibre, une tentative de synthèse avec la théorie keynésienne

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« Lorsqu'il forme sa demande pour un bien particulier, un individu au chômage n'oublie pas qu'il est sans emploi » Edmond Malinvaud, (Réexamen de la théorie du chômage, 1981).

1. La théorie du déséquilibre
Élaborée au début des années 1970, cette analyse a pour objectif de faire la synthèse entre les approches keynésienne et néo-classique du chômage. Selon les économistes (Robert Clower, Axel Leijonhufvud, Edmond Malinvaud, Jean-Pascal Benassy) à l’origine de la théorie du déséquilibre, il est possible de distinguer les situations de chômage keynésien et de chômage classique.
a. Les hypothèses de la théorie du déséquilibre
La théorie du déséquilibre part de l’hypothèse que les ajustements en terme de prix, rôle du commissaire priseur, se font avant que l’ensemble des acheteurs et vendeurs sur les marchés se mettent d’accord sur un prix d’équilibre. Les équilibres sont temporaires et se réalisent à prix fixes. Les échanges à court terme vont donc se réaliser à des prix de déséquilibre et les ajustements entre offres et demandes se font par les quantités.

Ainsi, les entreprises confrontées à une diminution de la demande vont réagir en réduisant leur production et l’emploi plutôt que de baisser leur prix. La situation de déséquilibre sur le marché des biens et des services se diffuse alors au marché du travail. En retour, le déséquilibre sur le marché du travail conduit à une réduction de la demande sur le marché des biens et des services. Ces situations de déséquilibre visent à montrer que les comportements microéconomiques peuvent conduire à des déséquilibres macroéconomiques permanents.

b. Le chômage n’est pas seulement keynésien
À partir de cette analyse, il est possible de distinguer trois situations macroéconomiques :
 
• La première situation correspond au chômage keynésien qui se caractérise par une situation d’excédent d’offre généralisé. L’offre des entreprises et l’offre de travail des salariés sont rationnées. L’insuffisance de la demande effective conduit à une offre de biens et de services supérieure à la demande.
Dans le même temps, sur le marché du travail, l’offre est elle aussi supérieure à la demande en raison de l’insuffisance de la production. Pour rétablir le plein emploi, il faudra alors envisager une politique de relance keynésienne en augmentant par exemple le niveau des dépenses publiques afin de relancer la production et donc l’emploi.

• La deuxième situation renvoie à un chômage classique c'est-à-dire une situation où les entreprises face à une demande de biens et de services supérieure à l’offre n’augmentent pas pour autant leur demande de travail en raison d’une insuffisance des profits. L’insuffisance de profitabilité des entreprises les conduit à rationner leur demande de travail. Il va donc être nécessaire d’envisager dans ce cas une baisse du coût du travail et des salaires pour rétablir un niveau de profit suffisant et donc le plein emploi

• La troisième situation correspond à une situation d’inflation contenue. Dans ce cas, se sont les demandes de biens et de services, ainsi que la demande de travail qui sont rationnées ce qui conduit à un processus d’excédent de demande généralisé. Cette situation se caractérise par une insuffisance de main d’œuvre et de production qui conduit à une augmentation des prix, c’est-à-dire à de l’inflation.

• La dernière situation renvoie au cas d’une surproduction et d’une insuffisance de main d’œuvre.


2. Les conséquences pour la lutte contre le chômage
Les raisons pour lesquelles les ajustements ne se font pas par les prix, le salaire par exemple, conduit la théorie du déséquilibre à s’interroger sur les facteurs qui empêchent ces ajustements. Dans la théorie du déséquilibre, la distinction entre chômage keynésien et chômage classique conduit à la nécessité de choisir les outils de politiques économiques en fonction du type de chômage auquel nous avons affaire.

• Les raisons de ces problèmes d’ajustements peuvent être recherchées du côté de l’économie du travail et par l’analyse des mécanismes qui limitent ces ajustements. L’analyse du rôle des contrats de travail dans ses difficultés d’ajustements peut être une source d’explications possibles.

• De plus, selon l’analyse de Malinvaud, chômage classique et chômage keynésien peuvent cohabiter. Il est donc assez difficile de lutter contre le premier sans engendrer le deuxième. Cette cohabitation entre les deux formes de chômages suppose alors de rechercher des outils de politiques économiques qui soient capables de concilier la lutte contre ces deux formes de chômage.
Ainsi, l’accroissement des dépenses publiques pour lutter contre un chômage keynésien est inefficace si par ailleurs on est en face d’un chômage classique, et inversement les outils de lutte contre le chômage classique peuvent aggraver le chômage keynésien.

Il est donc nécessaire de mettre en place des politiques mixtes et ciblées sur les secteurs d’activités selon les emplois touchés. Ainsi, on peut envisager une réduction du coût du travail pour les secteurs les plus exposés à la concurrence internationale qui seraient touchés par un chômage de type classique, et en même temps accompagner ces mesures par des mesures keynésiennes d’augmentation des salaires dans le partage de la valeur ajoutée afin de relancer la demande effective (politique d’aménagement et de réduction du temps de travail par exemple).

L’essentiel

Les économistes de la Théorie du déséquilibre font la synthèse entre l’analyse keynésienne et néoclassique du chômage. Ainsi, ils font la démonstration que peuvent cohabiter ces deux formes de chômage en raison d’un ajustement des marchés non pas en fonction des prix mais en fonction des quantités. La politique économique keynésienne doit être corrigée quand on se trouve en face d’un chômage de type classique. Ces deux types de chômage peuvent cohabiter, il est donc alors nécessaire de développer des politiques économiques adaptées et ciblées.

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