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La taille des groupes sociaux a-t-elle un impact sur leur mode de fonctionnement et leur capacité d'action ?

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La taille des groupes sociaux a-t-elle un impact sur leur mode de fonctionnement et leur capacité d’action ?
1. Il ne suffit pas que des individus aient des intérêts communs pour qu'ils se mobilisent
Les groupes de grande taille ne sont pas ceux qui se mobilisent le plus facilement du fait de leur poids (quelle que soit la forme prise par cette action), contrairement à ce que l’on pourrait penser. La mobilisation des groupes sociaux forme des groupes d’intérêts, des lobbies ; c’est-à-dire des groupes organisés, défendant un intérêt ou une cause spécifique auprès du pouvoir politique et ayant une influence sur les politiques pratiquées.
a. La mobilisation est une réaction possible parmi d'autres
La mobilisation n’est pas la seule réaction possible des membres d’un groupe ayant les mêmes intérêts quand ils sont face à une frustration. En effet, on peut répondre à la frustration de différentes manières. Prenons l’exemple de salariés auxquels le patron annoncerait un gel des salaires pour plusieurs années. Les salariés vont alors réagir ; soit par la défection (Exit : c’est un changement silencieux, c’est le cas notamment des salariés qui, mécontents de leurs conditions de travail, vont démissionner ou se montrer moins zélés que par le passé), soit par la loyauté (Loyalty : c’est l’acception résignée et silencieuse) ou encore par la prise de parole (Voice : les salariés vont faire grève, séquestrer leur patron…).

Cette mobilisation peut s’institutionnaliser en formant des organismes dont le but et d’infléchir le cours des évènements (syndicats, partis politiques…).
b. Le paradoxe de l'action collective
Comme l’a montré M. Olson, il existe un paradoxe de l’action collective. En effet, on aurait tendance à penser que lorsqu’un ensemble d’individus peut trouver avantage à se mobiliser et en a conscience, le déclenchement d’une action collective est automatique. En réalité ce ne sera pas forcément le cas car, selon M. Olson, les coûts de la mobilisation sont supérieurs aux avantages personnels que l’individu peut en retirer. Pour cette raison, et en adoptant un comportement rationnel, les individus ne vont pas se mobiliser. Ils vont en fait se comporter en passagers clandestins (free rider), c’est-à-dire qu’ils vont laisser supporter aux autres les coûts de la mobilisation tout en espérant en retirer les avantages.

Doc 1 : Mobilisation d'un groupe écologiste

Ceci est d’autant plus vrai en France que les travailleurs non syndiqués bénéficient tout de même des avantages acquis par les conflits syndicaux (le taux de syndicalisation n’est que de 8% en France malgré leur forte médiatisation dans les conflits).
2. L'influence de la taille du groupe et de la nature des relations au sein de celui-ci
a. Les relations au sein du groupe
Selon Olson, deux éléments peuvent permettre de résoudre le paradoxe de l’action collective : la taille du groupe et les incitations sélectives.

En effet, dans un groupe de petite taille, proche d’une communauté, l’individu a conscience d’appartenir au groupe, il est comme absorbé par le groupe pour lequel il exprime et ressent de la loyauté et de la fidélité. Les relations sociales au sein de ce groupe y sont fortes et le contrôle très présent. Au contraire, les groupes de grande taille se mobiliseraient moins facilement parce que les individus qui le composent auraient un sentiment d’appartenance moins marqué et que le contrôle des autres y serait moins fort.
Dans certaines professions (comme les professeurs, les policiers…) la mobilisation est souvent plus forte du fait d’une communauté, d’une solidarité plus marquée.

En réalité, dans des groupes très restreints, la mobilité est aussi difficile car la stigmatisation peut être forte. Dans un petit commerce, les salariés auront des difficultés à se mettre en grève contre leur employeur de peur de sanctions car leur mobilisation est plus visible s’ils sont peu nombreux.
b. La mise en place d'incitations sélectives
Le coût de la mobilisation est considéré comme supérieur au gain retiré par celle-ci, d'autant plus que, même s’il ne se mobilise pas, l’individu retirera tout de même les avantages de la mobilisation. La solution au paradoxe de l’action collective va donc consister à augmenter les avantages retirés de la mobilisation.
La mise en place d’incitations sélectives va augmenter la probabilité de mobilisation. Ces incitations peuvent être :

positives : c'est-à-dire qu’on va distribuer des avantages non collectifs (c’est-à-dire réservé seulement aux personnes qui se mobilisent comme l’accès à certaines informations, des tarifs préférentiels pour des voyages d’entreprises, des aides juridiques…).

négatives : pour exercer une pression sociale sur l’individu et lui rendre la non-mobilisation coûteuse et difficile (adhésion obligatoire à un syndicat, stigmatisation des non mobilisés, filtrage des entrées aux portes du lieu de travail…).

Dans les pays nordiques les avantages négociés par un syndicat ne sont accordés qu’aux adhérents, ainsi le taux de salariés syndiqués dépasse les 90%. On peut aussi réduire le coût de la mobilisation en faisant signer seulement des pétitions, des manifestes…
L'essentiel
La constitution de groupes d’intérêts n’est pas automatique et ne caractérise pas plus les groupes de grande taille que les autres. La mobilisation n’est qu’une des possibles réactions d’un groupe face à une frustration.
Dans les groupes de grande taille le paradoxe de l’action collective peut survenir car le contrôle social s’exerçant sur les individus y est moindre par rapport aux groupes de petite taille, proche de communauté. Pour résoudre ce problème de la difficile mobilisation des individus, des incitations sélectives peuvent être mises en place.
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