La Révolution nationale
Quels en sont ses composantes et objectifs ?
Hostiles au système républicain et à ses valeurs, le maréchal Pétain et ses partisans sont persuadés que la France s'est affaiblie en cédant à « l'esprit de jouissance » pendant le Front Populaire notamment.
La défaite apparaît ainsi à la fois comme
un révélateur de cette décadence mais aussi
une occasion unique de rebâtir le pays sur « des
bases saines ».
C'est tout ce programme politique et moral qui va être
appelé « Révolution
nationale ». Il substitue ainsi à la devise
républicaine : « liberté,
égalité, fraternité » un nouveau
triptyque : « travail, famille,
patrie ».

On y retrouve beaucoup de thèmes et d'idées de la droite conservatrice, de l'Eglise catholique et de l'extrême droite (celles par exemple de « l'action française » de Charles Maurras, ligue catholique et monarchiste de l'entre-deux-guerres).
C'est une politique réactionnaire qui cherche à revenir sur les acquis de la Révolution française et les évolutions sociales liées à l'industrialisation. Ce n'est pas toutefois un programme fasciste : il n'y a pas de parti unique ni d'embrigadement massif de la jeunesse.
Ce principe est affirmé dans la Charte du Travail de 1941 qui à côté des corporations, institue des ordres pour les professions libérales : médecins, notaires, architectes (ces ordres existent toujours).
Les syndicats sont abolis au profit d'un syndicat unique à l'adhésion obligatoire. La grève est interdite.
Enfin, le travail de la terre est mis en valeur : un des slogans du régime dit que « la terre ne ment pas ». On encourage d'ailleurs ce retour à la terre.
La natalité est encouragée et on célèbre les familles nombreuses. Des allocations familiales sont créées dans ce but.
La fête des mères est instituée.
La place de la femme est justement pour Vichy, de rester au foyer pour s'occuper des enfants (la future épouse peut recevoir une allocation si elle s'engage après son mariage à ne pas travailler). Elle doit y être soumise au père de famille, dont l'autorité est affirmée.
Le divorce est limité (pas avant trois ans de mariage) et l'avortement très sévèrement puni par la loi (une avorteuse est condamnée à mort).
Des « chantiers de jeunesse » sont créés dans ce but ; remplaçant le service national, ils doivent permettre sur le modèle du scoutisme, de faire des individus sains et forts physiquement et aimant leur patrie. Ils permettent aussi de diffuser la propagande pétainiste.
Pour les anciens combattants, « la légion française » est instituée. Elle a pour but de propager la Révolution nationale et de lutter contre ceux qui s'y opposent.
L'exaltation de la patrie sous entend aussi la lutte contre ceux que le régime appelle « l'anti-France » : Juifs, franc-maçons, communistes, résistants.
Dès octobre 1940, un statut des Juifs est mis en place. Ils sont exclus des fonctions publiques, leur nombre est limité à l'université, dans le commerce, les spectacles. Il s'agit d'une initiative française sans une réelle demande allemande. Les Juifs étrangers sont internés ; les Juifs français vont subir des rafles régulières, comme celle du « Vel' d'hiv » en juillet 42 à Paris (13 000 Juifs sont arrêtés, transférés à Drancy et livrés aux Allemands). Cette fois-ci, le projet est allemand mais Vichy l'a soutenu et a prêté sa police pour son exécution.
Des hommes politiques éminents qui furent au pouvoir dans les années 30 (Blum, Mandel, Daladier, Reynaud) sont aussi arrêtés et jugés lors d'un procès à Riom.
Ce programme de Révolution nationale n'a jamais
cependant suscité d'adhésion populaire. Si la
popularité du maréchal Pétain est
très forte en 40, les idées propagées
paraissent suspectes, excessives ou dictées par les
Allemands.
Dès 1941, le régime de Vichy doit renoncer
à son ambitieux projet et se contenter d'exercer une
répression accrue alors que les Français
choisissent massivement l'attentisme.
Sitôt parvenu au pouvoir, le maréchal
Pétain met en place ce qu'il appelle « la
Révolution nationale », un programme pour
« régénérer la
France » après la défaite, qu'il
explique par une certaine décadence et un
relâchement du pays.
Basé sur les mots d'ordre « travail,
famille, patrie », c'est en fait un programme
réactionnaire très marqué par des
idées conservatrices et d'extrême droite (dont
un fort antisémitisme).
Les Français y adhèrent très peu
malgré la popularité de Pétain.


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