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La rationalité limitée

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Si la rationalité a constitué un des apports majeurs de la pensée de Weber, ce concept a été aussi été étroitement lié à l’émergence de l’analyse néo-classique dans la deuxième moitié du 19e siècle. Parmi les hypothèses ontologiques du modèle néo-classique figure le type idéal de l’acteur rationnel (homo oeconomicus) qui optimise sous contraintes ses gains.

En 1978, l’attribution du "Prix de sciences économiques à la mémoire d'Alfred Nobel" à Herbert Simon a conféré au concept de la rationalité limitée une reconnaissance importante dans le domaine en particulier de la science économique, et en général dans le champ des sciences sociales. Cette reconnaissance a constitué une remise en cause de la rationalité néo-classique.

1. De la rationalité à la rationalité limitée

Parmi les hypothèses fondatrices du modèle néo-classiques figure le principe de la rationalité des agents économiques. Mais cette rationalité va être remise en cause par l’analyse de Simon.

a. La rationalité néo-classique

La vision néo-classique de l’agent rationnel suppose que celui-ci dispose d’une capacité cognitive illimitée qui lui procure l’opportunité d’opérer des choix maximisant sous contraintes ses décisions économiques. Le producteur par exemple, est capable d’optimiser sous contraintes ses capacités de production dans le but d’obtenir un profit maximum. Il doit ainsi disposer de l’ensemble des informations sur l’état de la concurrence et du marché sur lequel il vend les biens qu’il produit. Cela a pour conséquence la nécessaire transparence de l’information sur les marchés comme hypothèse d’une concurrence pure et parfaite. Il en est de même pour le consommateur qui maximise son utilité sous contrainte de budget, ou bien encore de l’offreur de travail (demandeur d’emploi) qui optimise son temps entre travail et loisir. Cette parfaite connaissance de l’information va être remise en cause par l’approche en terme de rationalité limitée.

b. La rationalité limitée

En 1947, Herbert Simon publie un ouvrage intitulé « Administrative Behavior » dans lequel il développe pour la première fois le concept de rationalité limitée selon lequel les individus ne peuvent avoir qu’une connaissance imparfaite des contraintes et des choix possibles. Herbert Simon met en évidence que les individus face à cette imperfection de l’information, opèrent des choix qui ne sont pas optimaux mais qui cherchent seulement à atteindre un certain niveau d’aspiration ou d’exigence. La rationalité n’est plus alors absolue et objective mais elle est empreinte de subjectivité et de relativité. La rationalité est avant toute chose procédurale et dépend donc fortement de l’organisation dans laquelle agit l’individu. L’analyse de Simon s’inscrit dans les thèses de l’analyse des comportements (béhaviorisme) et dans la science naissante de la cybernétique.

Selon les principes de la rationalité limitée développés par Simon, l’individu effectue des choix à partir d’un nombre limité d’opérations élémentaires qu’il hiérarchise. Les problèmes rencontrés par l’individu sont de deux ordres, ceux qui sont structurés et qui peuvent être résolus de façon logique (par des algorithmes), et ceux qui ne trouvent pas forcément de solutions logiques et qui nécessitent une approche subjective et approximative correspondant à une satisfaction relative. Dès lors les décisions sont loin d’être prise de efficiente. Elles dépendent le plus souvent de la place de l’acteur dans l’organisation, et des ressources et des informations qui sont mises à sa disposition. Les aspects organisationnels ne garantissent alors en rien l’optimalité des décisions. Le plus souvent les individus choisissent en situation d’information imparfaite la première solution qui leur semble correspondre à leur exigence relative.
 

2. Les conséquences de la rationalité limitée en science économique et en sciences sociales

L’analyse en termes de rationalité limitée entraîne une véritable révolution dans les théories des organisations et dans la théorie économique de la firme.

a. Une nouvelle vision de la théorie de la firme en rupture avec le modèle néo-classique

La rationalité limitée n’envisage plus l’entreprise comme se réduisant aux choix rationnels de l’entrepreneur mais plutôt comme un système composé d'éléments physiques, humains et sociaux et en perpétuelle adaptation face à son environnement. En ouvrant la boîte noire du modèle walrassien, la rationalité limitée met à jour les limites de la régulation par le marché. Les marchés ne sont pas forcément les instruments les plus efficaces pour fournir aux agents l’information dont ils ont besoin pour prendre des décisions. L’entreprise ou les organisations en général, sont structurées autour d’un réseau de communication plus ou moins efficace. Les acteurs de ces organisations recherchent des compromis dans leurs prises de décisions par le biais de processus de coopération. L’information étant imparfaite, et souvent asymétrique, les entreprises vont alors cherché à maîtriser cette information et s’en servir comme un avantage sur leurs concurrents. La firme est perçue comme une réponse à l’imperfection de l’information. Ainsi d’autres modes de régulation que le marché vont entrer en jeu dans les échanges afin de remédier à cette imperfection.

b. La rationalité limitée : point de départ de nouvelles théories économiques

L’analyse d’Herbert Simon s’inscrit dans l’évolution des théories économiques de la firme et en constitue un point de départ important. Au même titre que l’analyse de Ronald Coase qui met en évidence le rôle de réducteur de coûts de transaction de la firme, Herbert Simon va permettre la naissance de nombreuses analyses s’appuyant sur le concept de rationalité limitée. Il sera réutilisé par de nombreux auteurs en économie. Ainsi les théories des contrats implicites, les théories de l’agence, ou bien encore la théorie des coûts de transaction vont puiser dans l’analyse de la rationalité limitée les hypothèses expliquant les imperfections d’une régulation par les marchés.

L'essentiel

On peut considérer que l’introduction du concept de rationalité limitée par Herbert Simon au lendemain de la seconde guerre mondiale, constitue une véritable rupture dans l’analyse économique. C’est ainsi une des hypothèses fondamentales du modèle néo-classique qui est mis en cause. La rationalité est non seulement imparfaite en raison de l’imperfection de l’information. Mais qui plus est, les entreprises constituent en tant qu’organisation, une réponse à cette imperfection. La rationalité limitée est donc le résultat d’une adaptation organisationnelle des agents économiques. Elle conduit les agents économiques à adopter des décisions davantage en fonction d’un certain niveau d’aspiration ou d’exigence plutôt qu’en fonction d’un principe de maximisation sous contraintes.

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