Quelle est la place des femmes dans la société
française actuelle ?
1. Les femmes dans la vie politique
a. La lente conquête des droits politiques
C’est seulement au milieu du
20e siècle que les Françaises ont
conquis leurs droits politiques, souvent bien après leurs
voisines européennes ! Les années de
manifestations et de luttes ont abouti d’abord à ce
que trois femmes entrent dans un gouvernement (celui de
Léon Blum en 1936) au rang de sous-secrétaires
d’État, puis à ce que le droit de vote soit
reconnu aux femmes (1944). L’ordonnance du 21 avril
1944 stipule que « les femmes sont électrices et
éligibles dans les mêmes conditions que les hommes
». La première femme ministre est nommée
en 1947, mais il faut attendre 1991 pour voir une femme
Premier ministre en France.
b. La parité politique, mythe ou
réalité ?
L’Assemblée nationale a voté en
janvier 2000 une loi qui instaure la parité en
politique, c’est-à-dire un nombre équivalent
d’hommes et de femmes parmi les candidats dans les communes
de plus de 3 500 habitants. La question de la
parité en politique est très discutée :
certaines femmes politiques sont opposées à
l’instauration de quotas. Cette loi vise à permettre
aux femmes, jusque-là sous-représentées
(seulement 10,9 % de femmes à
l’Assemblée nationale alors qu’elles
représentent 53 % du corps électoral), un
accès aux mandats politiques. La prochaine étape de
cette lutte sera peut-être l’accession d’une
femme, pour la première fois, à la
présidence de la République.
2. Les femmes dans la vie active
a. Une égalité de droits
Le Code du travail interdit toute discrimination fondée
sur le sexe lors de l’embauche ou concernant la
rémunération. Avec la féminisation de la vie
active (accroissement de l’importance et de
l’influence des femmes), le respect du Code du travail est
un véritable enjeu.
D’ailleurs, dans certains secteurs professionnels, la
féminisation existe : ainsi, dans
l’enseignement, les femmes représentent 66% du
corps enseignant, dans les professions médicales
également, ainsi que dans la magistrature : en
quelques années, le corps de la magistrature s'est
largement féminisé, la proportion de femmes
magistrats passant de 28,5 % en 1982 à 50,5 % en 2001
b. Une inégalité de faits
A poste égal, les femmes gagnent moins (différence
de salaire moyenne de 27 %) que les hommes (exception faite
du secteur public qui applique le Code du travail). Elles
occupent moins souvent des postes à responsabilité
ou de direction (à diplôme égal). Elles sont
beaucoup plus touchées par le chômage : le taux de
chômage en 2006 était de 8,1% pour les hommes contre
9,6% pour les femmes. Par ailleurs, les femmes sont beaucoup plus
nombreuses à travailler à temps partiel, et le taux
d'activité hommes/femmes est encore très
inégal, avec 10 points de différence. Cependant, on
constate que ces pourcentages tendent à se rejoindre,
mais le militantisme féministe a encore de beaux
jours devant lui.
L’essentiel
« La loi garantit à la femme, dans tous les
domaines, des droits égaux à ceux de
l’homme. » Cet extrait du Préambule de la
Constitution de 1946 montre que
l’égalité entre femmes et hommes est un
principe républicain. Pourtant, à l’examen de
la vie politique et sociale, on constate que cette
égalité est loin d’être
respectée. En effet, bien que l'égalité
politique (notamment le droit de vote) entre les hommes et les
femmes ait finalement été obtenu en 1944, et
malgré la loi sur la parité de 2000, les femmes ont
encore du mal à s'imposer dans la vie politique.
Quant au monde du travail, si dans la théorie les femmes
ont les mêmes droits que les hommes, dans la pratique les
inégalités sont encore visibles. Elles sont en
moyenne moins payées et travaillent moins. Cependant, ces
inégalités tendent à s'estomper.