La Nation et l'État-nation
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1. La Nation, une société organisée
politiquement
a. Deux conceptions de la Nation
Selon une première approche
ethno-culturelle, l'appartenance nationale serait
fondée sur des critères objectifs. Le sang, la
culture, voire la religion ou la mémoire collective
fondent notre appartenance à une Nation, que nous le
voulions ou non.
À l'inverse, la conception élective de la Nation repose sur la libre adhésion des individus qui acceptent de participer au débat démocratique et d'obéir aux lois. Deux logiques s'opposent : l'une allemande, l'autre française.
À l'inverse, la conception élective de la Nation repose sur la libre adhésion des individus qui acceptent de participer au débat démocratique et d'obéir aux lois. Deux logiques s'opposent : l'une allemande, l'autre française.
b. Une seule logique de l'idée de Nation (D. Schnapper)
Les deux approches ne sont peut-être pas aussi
antagonistes. Selon Louis Dumont (1983), la conception allemande
de la Nation est déjà fondée sur
l'adhésion de l'individu à un projet
collectif. Elle ne s'inscrit plus dans la logique
holiste qui fait de l'individu le simple produit de son
appartenance à un groupe social.
D. Schnapper (1994) estime qu'il n'existe qu'une seule idée de Nation caractérisée par « l'ambition (...) de créer une société politique en transcendant par la citoyenneté les appartenances et fidélités particulières ». La Nation est donc un modèle d'intégration de l'individu au tout social mais la Nation n'agit pas seule, elle a besoin de l'État pour se renforcer.
D. Schnapper (1994) estime qu'il n'existe qu'une seule idée de Nation caractérisée par « l'ambition (...) de créer une société politique en transcendant par la citoyenneté les appartenances et fidélités particulières ». La Nation est donc un modèle d'intégration de l'individu au tout social mais la Nation n'agit pas seule, elle a besoin de l'État pour se renforcer.
2. L'interaction État/Nation
a. L'unité de la Nation est difficile à concevoir
sans l'État
Durkheim allait jusqu'à assimiler
l'État au
« cerveau » de la
société, le lieu où la
collectivité se pense elle-même. Sa fonction serait
de produire de la cohésion sociale, donc de l'unité
nationale. Cette fonction serait d'autant plus nécessaire
que la société est moderne, c'est-à-dire que
les rôles et les tâches sont divisés.
L'organisation politique est perçue, par Durkheim, comme le moyen de renforcer la conscience nationale. Les moyens d'action de l'État sont diversifiés, comme l'indique le tableau suivant :
L'organisation politique est perçue, par Durkheim, comme le moyen de renforcer la conscience nationale. Les moyens d'action de l'État sont diversifiés, comme l'indique le tableau suivant :
Doc 1 : Buste de Marianne, un des emblèmes de la république |
b. L'État-nation et la citoyenneté
Le type idéal de la Nation renvoie au lien social
enraciné dans la citoyenneté.
L'article 2 de la Constitution de 1958 annonce que
« La France est une République, laïque,
démocratique et sociale. Elle assure
l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans
distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte
toutes les croyances. (...) Son principe est : gouvernement
du peuple, par le peuple et pour le peuple. »
Définie en ces termes, la Nation, même si elle protège la diversité, nécessite un travail concret d'uniformisation mené par l'État. Dans La Fin des terroirs, Eugen Weber montre comment la diversité de la Nation française a été réduite en moins d'un siècle. La centralisation administrative et le système éducatif ont renforcé le sentiment d'appartenance nationale. Mais si l'État-nation apparaît comme l'idéal-type du lien social en Occident, c'est parce qu'il fonde une « communauté des citoyens », parce que chacun a l'impression de participer à la formulation de la volonté commune.
Définie en ces termes, la Nation, même si elle protège la diversité, nécessite un travail concret d'uniformisation mené par l'État. Dans La Fin des terroirs, Eugen Weber montre comment la diversité de la Nation française a été réduite en moins d'un siècle. La centralisation administrative et le système éducatif ont renforcé le sentiment d'appartenance nationale. Mais si l'État-nation apparaît comme l'idéal-type du lien social en Occident, c'est parce qu'il fonde une « communauté des citoyens », parce que chacun a l'impression de participer à la formulation de la volonté commune.
L'essentiel
La Nation politiquement organisée en État-nation est devenue un modèle d'intégration fondé sur la participation des citoyens, ce que M. Wieviorka appelle l'universalisme abstrait. Il ne s'agit pas d'une construction achevée mais d'un idéal-type au sens de Max Weber, idéal dont la confrontation au réel révèle des tensions croissantes avec diversité des cultures et la montée de niveaux de décision infra- et supra-nationaux.
La Nation politiquement organisée en État-nation est devenue un modèle d'intégration fondé sur la participation des citoyens, ce que M. Wieviorka appelle l'universalisme abstrait. Il ne s'agit pas d'une construction achevée mais d'un idéal-type au sens de Max Weber, idéal dont la confrontation au réel révèle des tensions croissantes avec diversité des cultures et la montée de niveaux de décision infra- et supra-nationaux.
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