La Méditerranée au XII^e siècle

Le monde occidental est marqué par la division et le morcellement politique. On observe la restauration de l'autorité des princes, mais les affrontements sont nombreux, que ce soit entre principautés ou entre la papauté et l'Empire germanique.
Le monde occidental se caractérise par l'organisation féodale de la société : des liens de dépendance existent entre les divers groupes sociaux.
Durant le XII^e siècle, le monde occidental connaît un développement économique rapide. La population augmente, le commerce se développe, les villes sont en plein essor, notamment les cités maritimes de l'Italie, comme Venise.
D'un point de vue religieux, le monde occidental est dominé par la religion chrétienne. L'Eglise catholique est dynamique, la papauté s'est réformée (réforme grégorienne) et aspire à jouer un fort rôle politique.
L'Occident est en expansion et se lance dans des conquêtes : début des croisades, expansion normande en Sicile et reconquête de l'Espagne sur les musulmans (Reconquista).

L'Empire byzantin est l'héritier de l'Empire romain : il est dirigé par un empereur (basileus) qui est à la fois le chef politique et religieux. La religion dominante est le christianisme, mais depuis le schisme de 1054, les Byzantins se sont séparés des catholiques. Ils ne reconnaissent donc pas l'autorité du pape qui siège à Rome. La société byzantine est très hiérarchisée.

Le monde musulman est un ensemble immense, mais divisé politiquement et religieusement. La religion commune est l'islam, mais deux grands courants s'affrontent : le sunnisme et le chiisme. Politiquement on peut distinguer trois grands ensembles politiques et religieux : le Maghreb et l'Espagne à l'ouest forment un premier ensemble, de religion sunnite, dirigé par les Almoravides puis les Almohades. L'Egypte des Fatimides forme un deuxième ensemble : c'est le bastion de la religion chiite. Enfin, à l'est, l'empire seldjoukide, de religion sunnite, s'étend de l'Iran à l'Asie mineure.

La Méditerranée est au XII^e siècle une zone d'intenses échanges commerciaux. Les grandes places commerciales sont les villes italiennes comme Pise, Gênes ou Venise, mais aussi Constantinople qui sert d'étape où s'échangent les produits. Les marchandises commercialisées sont des draps, du bois, des métaux venus d'Europe du Nord, des fruits, du vin de Grèce, des épices venues d'Asie, de la soie, de l'or...

La Méditerranée au XII^e siècle n'est pas seulement un lieu d'échanges entre trois civilisations ; c'est aussi un lieu d'affrontements. Depuis la fin du X^e siècle, le Pape a lancé le mouvement des croisades, c'est-à-dire de reconquête des terres saintes, et notamment de Jérusalem, par les chrétiens. Or le XII^e siècle marque une reprise de l'expansion de l'Occident. Cette expansion se manifeste par la Reconquista en Espagne, et par la création des Etats latins d'Orient, aux dépens des musulmans et des Byzantins.

Les conséquences de ces contacts entre Occidentaux, Musulmans et Byzantins sont aussi intellectuelles. L'influence artistique byzantine est très importante : on en voit la trace à Venise (basilique Saint-Marc), ou en Sicile. L'Occident prend également connaissance de la philosophie et de la science arabes.