Objectif : La révolution industrielle
évoque une transition capitale dans l’histoire des
Nations : celle du passage d’un système
économique traditionnel fondé sur
l’exploitation de la terre (agriculture) à une
économie refaçonnée par la naissance et
l’essor de l’industrie. Si le terme révolution
en appelle à quelque chose de « brutal », le
phénomène d’industrialisation qui en
découle est le résultat d’un long processus
qui s’est mis en place au début du XIXe
siècle (1800-1850) en Europe occidentale.
1. La question des origines
La première révolution industrielle a
débuté en Grande-Bretagne à la fin du
XVIIIe siècle. Elle est le fruit de
plusieurs facteurs qui savamment combinés dans un contexte
favorable vont entraîner ce pays sur la voie du changement.
Par le système d’enclosure, la «
révolution agricole » a donné aux
propriétaires terriens la main mise sur les terres.
La population paysanne doit alors partir vers les villes
pour offrir sa force de travail (c’est elle qui
constituera un important vivier de main-d’œuvre pour
l’industrie). Parallèlement, il faut augmenter la
production agricole pour répondre à
l’accroissement de la population (début de la
transition démographique). Cette
démographie en expansion soulève
des questions d’ordre économique comme le rendement
aussi, les techniques d’exploitation doivent se moderniser
pour satisfaire des besoins alimentaires accrus.
Ces seuls facteurs ne suffiraient pas à expliquer
l’avènement de la première révolution
industrielle. Aux facteurs agricole et démographique, il
faut conjuguer l’état d’esprit des Anglais
plutôt ouvert aux progrès, la naissance du
libéralisme et de l’économie de
marché, la disponibilité sur le sol insulaire des
principales matières premières (houille) ou bien
encore les avantages qu’offre la colonisation (nouveau
marché). En cette fin de XVIIIe siècle,
la Grande-Bretagne a ouvert une porte sur la modernité.
2. La nature et la portée des premières innovations
La vapeur, les progrès de l’industrie
textile et métallurgique et les chemins de fer
sont les principaux moteurs de la première
révolution industrielle.
a. La machine à vapeur
La machine à
vapeur a connu des débuts prometteurs avec
Thomas Savery et Thomas Newcomen (1712). Cependant, ce premier
modèle ne servait qu’à pomper de l’eau
en consommant beaucoup de combustible. En 1769, James Watt, un
ingénieur écossais crée une
amélioration qui sera capitale dans l’histoire de
cette machine. L’aspect révolutionnaire de son
travail réside dans le gain d’énergie et dans
la volonté de commercialisation du produit (association
avec Matthew Boulton qui a en charge la fabrication).
Ainsi, la machine à vapeur se diffuse. En
conséquence, c’est la structure de la
manufacture qui se modifie indéniablement.
L’industrie textile et la métallurgie apparaissent
alors comme des exemples de choix pour évoquer les
bouleversements économiques liés aux progrès
techniques.
b. L'industrialisation
L’utilisation de la force hydraulique pour faire marcher
les machines avait déjà sonné le glas du
travail artisanal en amorçant celui en atelier.
Mécanisée, l’industrie textile connaît
donc l’arrivée de la fileuse pour le
coton (la water-frame de Richard Arkwright) ou
bien encore le premier métier à tisser
mécanique, création d’Edmund
Cartwright en 1785. Ces inventions ont véritablement
opéré une révolution dans les
procédés de fabrication. Ainsi, les manufactures
produisent plus tout en diminuant les coûts et le
prix des marchandises. Ces bouleversements
économiques vont se retrouver sur le plan social et
géographique : on assiste à l’essor de la
classe ouvrière et les usines vont s’implanter
près des centres urbains là où se trouve la
main d’œuvre et non loin des matières
premières (bassin houiller).
En ce qui concerne la
métallurgie (fabrication des
métaux), les avancées majeures sont la mise au
point de la fonte au coke, du fer et du
procédé appelé puddlage (1784).
Cette dernière invention que l’on doit à
Abraham Darby va permettre la production d’objets du
quotidien. De même, l’obtention du fer à
partir de la fonte va inaugurer la production de pièces
nécessaires pour les autres branches industrielles
(machines, bateaux) ou tout simplement pour
l’embellissement de la ville (ponts).
c. Une nouvelle ère pour les transports
Ainsi, l’industrie se nourrit de ses propres
avancées tout en en provoquant de nouvelles. Pour exemple,
la création du procédé de puddlage
par Henri Cort (obtenir du fer ou de l’acier au moyen de
fonte) va certes augmenter la production de ces matériaux
mais aussi répondre aux besoins voire aider au
développement d’autres branches industrielles comme
les chemins de fer.
Ces derniers sont incontestablement le dernier point fort de la
première révolution industrielle.
C’est l’invention de la locomotive à
vapeur par George Stephenson qui inaugure l’ère des
transports. Celle-ci fut chargée, le 27 septembre
1825, de relier Stockton à Darlington en emportant avec
elle charbon et voyageurs. A ses débuts, on utilise la
locomotive pour le transport de ce combustible avant que son
application civile soit développée.
L'essentiel
La première révolution industrielle a
entraîné les pays concernés dans une
ère de croissance, de progrès et de bouleversements
divers. Stimulées par une forte demande, les innovations
se multiplient, se diffusent et entraînent l’essor
spectaculaire de l’industrie jusque dans les années
1930, moment d’une crise profonde qui, partie des
Etats-Unis, va raisonner jusque dans le cœur de la vieille
Europe.