1. Un espace économique internationalisé
a. Le marché intérieur et son extension
nord-américaine dans le cadre de l’ALENA
Les Etats-Unis ont organisé leur espace économique
sur la base d’un marché intérieur solide, de
près de 270 millions de consommateurs. L’espace
économique des Etats-Unis est fortement
« nord-américanisé ». Les
productions et les échanges intérieurs sont
dynamisés par la structure de production industrielle et
la recherche-développement. Des logiques d’interface
se sont développées depuis plusieurs
décennies avec le Canada (Sud de l’Ontario et
région des Grands Lacs ; à l’ouest avec
l’axe Seattle-Vancouver) et avec le Mexique
(maquiladoras). Ces interfaces productives
confèrent une base très utile à
l’économie américaine qui
bénéficie largement des accords de
libre-échange établis dans le cadre de
l’ALENA (Accord de Libre-Echange Nord-Américain) qui
associe le pays au Mexique et au Canada depuis 1993.
b. Les « partenaires » hors Amérique
du Nord
Les Etats-Unis assurent des échanges économiques
avec la plupart des ensembles continentaux, notamment avec le
Japon et les NPI d’Asie, plus récemment avec la
Chine, l’Union européenne, les pays producteurs de
pétrole (Arabie Saoudite, Koweït) et les pays du
Moyen-Orient (Turquie, Israël, Egypte).
Sous la présidence de Clinton, une véritable
« diplomatie du négoce » est mise en
place. Le gouvernement américain soutient directement la
politique d’exportation par des dispositifs d’aide
(en Afrique), des mesures de luttes commerciales et des pressions
économiques (contre la pratique européenne des
subventions agricoles) et la multiplication des accords
commerciaux bilatéraux.
2. Diversité et dynamisme des activités
a. Une forte production comme fondement de la richesse
Première puissance économique à
l’échelle internationale, le PNB (Produit National
Brut) dépasse les 7 200 milliards de $
en 1995. Le revenu brut par habitant est l’un des plus
élevé au monde avec 27 500 $ par
habitant. Les zones de productions industrielles, agricoles, la
haute technologie, la recherche et l’aérospatiale
représentent des secteurs particulièrement
dynamiques. L’économie américaine assure la
majeure partie de la production mondiale dans de nombreux
secteurs : production de maïs (38 %), espace
(85 %), informatique (58 %), semi-conducteurs
(44 %), biotechnologies (47 %)…
b. La prééminence des secteurs des services et de
la haute technologie
Le secteur d’activité tertiaire concentre le plus
grand nombre d’emplois (75 %). Les parcs de recherche
se développent dans tous les pays. Les plus
célèbres (Silicon Valley en Californie,
Route 128 dans le Massachusetts) sont désormais
renforcés par des parcs très actifs dans la
recherche informatique et la haute technologie (Silicon Hills au
Texas, Research Triangle en Caroline du Nord…).
3. Une économie appuyée sur des structures
concentrées et sur le capitalisme
a. Une logique de concentration renforcée dans les dix
dernières années
La décennie 1990 a montré la forte
capacité d’adaptation de l’économie
américaine aux évolutions du marché.
Les entreprises industrielles et technologiques ont
été amenées à renforcer leur
concentration. Des accords de coopérations ou des fusions
à l’échelle internationale ont permis la
constitution d’entreprises puissantes dans tous les
secteurs, leur permettant de renforcer la souplesse de
production, les économies d’échelles, la
présence sur un nombre plus élevé de
marchés. Quelques exemples sont significatifs :
création de puissantes coopérations dans
l’aéronautique (Boeing–MacDonnell Douglas),
dans l’électronique (IBM-Toshiba-Siemens) ou dans
l’automobile (General Motors-Toyota) entre d’anciens
concurrents.
b. Une adaptation de l’outil de production qui transforme
l’emploi
Afin de relancer la production et de diminuer les dépenses
structurelles, les entreprises ont adopté des
stratégies diversifiées : licenciements
(réduire la masse salariale), perfectionnement du
système de production (pour intensifier la
productivité), destruction des sites industriels peu
performants ou obsolètes, délocalisation des
unités de production (dans les périphéries
américaines ou à l’étranger),
adaptation des produits à des marchés encore peu
atteints par les productions américaines (automobiles).
Ces adaptations n’ont pas véritablement accru le
chômage (5 % en 1997) ; mais le travail
précaire, la baisse des salaires et le travail à
temps partiel affectent une part plus grande de la population
active.
L’essentiel
L’économie américaine a montré sa
grande capacité d’adaptation lors de la
dernière décennie. La recomposition de
l’appareil de production industriel, les
délocalisations, les fusions d’entreprises et la
coopération avec des entreprises américaines ou
étrangères puissantes ont contribué
à réorganiser l’économie
américaine. L’ALENA et les accords commerciaux
bilatéraux contribuent à multiplier les
marchés au service d’une économie
américaine qui pratique un commerce agressif, contestant
parfois jusqu’à la légitimité des
règles édictées dans d’autres aires
économiques (PAC).