La déviance est-elle un défaut d'intégration sociale ?
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1. Définition
La notion de déviance est apparue dans les
années 1950 aux Etats-Unis. On la définit
souvent comme la transgression des règles
sociales et on l'explique par le mauvais fonctionnement
de la société.
D'après le Petit Robert, la déviance est ce qui dévie, ce qui s'écarte de la norme, et définit un comportement qui échappe aux règles admises par la société. Le déviant est alors celui qui s'écarte de la norme communément acceptée.
L'intégration sociale plus faible peut-elle conduire à la déviance ?
D'après le Petit Robert, la déviance est ce qui dévie, ce qui s'écarte de la norme, et définit un comportement qui échappe aux règles admises par la société. Le déviant est alors celui qui s'écarte de la norme communément acceptée.
L'intégration sociale plus faible peut-elle conduire à la déviance ?
2. Deux conceptions de la déviance
a. L'approche fonctionnaliste
Dans les années 1920, l'école de Chicago a mis
en évidence le lien entre déviance et
environnement : la pauvreté favorise la
criminalité, tout comme le lieu d'habitation et la
dissolution de la famille. Dès lors, si le lien social est
affaibli, on peut penser que la déviance pourra trouver
là un terreau favorable.
Robert Merton met lui aussi en cause le fonctionnement de la société et considère que la déviance vient d'une inadéquation entre les moyens et les fins. Autrement dit, une société qui valorise des fins trop élevées par rapport aux moyens qu'elle offre aux individus pour les atteindre peut conduire à de la déviance.
Par exemple, la société américaine ou la société française, valorise la réussite économique, mais ne donne pas à tous les mêmes moyens de l'obtenir par le travail (les différences de qualifications, d'origine sociale, de capital économique de départ jouent un rôle), ce qui peut pousser certains individus à dévier de la norme, et à choisir la criminalité comme moyen de s'enrichir. Si les instances traditionnelles d'intégration ne limitent pas efficacement les désirs, les fins et n'égalisent pas les moyens, on peut voir apparaître la déviance.
Robert Merton met lui aussi en cause le fonctionnement de la société et considère que la déviance vient d'une inadéquation entre les moyens et les fins. Autrement dit, une société qui valorise des fins trop élevées par rapport aux moyens qu'elle offre aux individus pour les atteindre peut conduire à de la déviance.
Par exemple, la société américaine ou la société française, valorise la réussite économique, mais ne donne pas à tous les mêmes moyens de l'obtenir par le travail (les différences de qualifications, d'origine sociale, de capital économique de départ jouent un rôle), ce qui peut pousser certains individus à dévier de la norme, et à choisir la criminalité comme moyen de s'enrichir. Si les instances traditionnelles d'intégration ne limitent pas efficacement les désirs, les fins et n'égalisent pas les moyens, on peut voir apparaître la déviance.
b. L'approche interactionniste
Avec le développement de la théorie
interactionniste, on va considérer la déviance
différemment. En montrant que la norme sociale est
difficile à mettre en évidence, les
interactionnistes vont prouver que la déviance est
relative au groupe social qui l'observe.
Howard Becker définit la déviance comme un écart par rapport à la norme, identifié par un groupe, et sanctionné. La transgression de la règle sociale ne suffit donc pas à définir la déviance, encore faut-il qu'elle soit repérée par la société et sanctionnée. Ce qui constitue le déviant, c'est son étiquetage en tant que déviant.
Un voleur qui n'est pas repéré comme tel par sa famille, ses amis, la police, n'est pas un déviant. En revanche, dès lors qu'il est repéré, il devient voleur, il est déviant. C'est l'interaction entre l'individu et la société qui fait la déviance. L'intégration de la société n'est alors pas vraiment en cause dans le mécanisme qui conduit ou non la déviance pour Becker. Les groupes sociaux déviants sont ceux qui n'ont pas pu faire passer leurs normes pour légitimes et qui ne parviennent pas à cacher leurs transgressions. Cela se retrouve alors dans toute société.
Toutefois, une augmentation rapide de la déviance peut laisser penser que la sphère de ceux qui définissent la norme est de plus en plus étroite, et c'est certainement un signe pathologique pour une société et un signe de désagrégation du lien social.
Howard Becker définit la déviance comme un écart par rapport à la norme, identifié par un groupe, et sanctionné. La transgression de la règle sociale ne suffit donc pas à définir la déviance, encore faut-il qu'elle soit repérée par la société et sanctionnée. Ce qui constitue le déviant, c'est son étiquetage en tant que déviant.
Un voleur qui n'est pas repéré comme tel par sa famille, ses amis, la police, n'est pas un déviant. En revanche, dès lors qu'il est repéré, il devient voleur, il est déviant. C'est l'interaction entre l'individu et la société qui fait la déviance. L'intégration de la société n'est alors pas vraiment en cause dans le mécanisme qui conduit ou non la déviance pour Becker. Les groupes sociaux déviants sont ceux qui n'ont pas pu faire passer leurs normes pour légitimes et qui ne parviennent pas à cacher leurs transgressions. Cela se retrouve alors dans toute société.
Toutefois, une augmentation rapide de la déviance peut laisser penser que la sphère de ceux qui définissent la norme est de plus en plus étroite, et c'est certainement un signe pathologique pour une société et un signe de désagrégation du lien social.
L'essentiel
Les fonctionnalistes puis les interactionnistes se sont intéressés à la déviance. Les premiers mettent l'accent sur le dysfonctionnement de la société pour expliquer la déviance, et notamment sur la non-intégration, les seconds préfèrent considérer la déviance comme un rapport normal entre l'individu et la société ; c'est l'étiquetage par la société de l'individu qui fait le déviant. On peut noter que les interactionnistes, s'ils dédramatisent la déviance, n'expliquent pas vraiment pourquoi le déviant passe à l'acte la première fois...
Les fonctionnalistes puis les interactionnistes se sont intéressés à la déviance. Les premiers mettent l'accent sur le dysfonctionnement de la société pour expliquer la déviance, et notamment sur la non-intégration, les seconds préfèrent considérer la déviance comme un rapport normal entre l'individu et la société ; c'est l'étiquetage par la société de l'individu qui fait le déviant. On peut noter que les interactionnistes, s'ils dédramatisent la déviance, n'expliquent pas vraiment pourquoi le déviant passe à l'acte la première fois...
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