La critique monétariste de lanalyse keynésienne
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« La cause immédiate de l’inflation est
toujours et partout la même : un accroissement
anormalement rapide de la quantité de monnaie par
rapport au volume de la production » Milton
Friedman, (Inflation et systèmes
monétaires, 1985).
1. Les fondements de l’analyse monétariste
Le courant monétariste né dans les
années 1950 va chercher à démontrer
l’inefficacité des politiques
keynésienne conjoncturelles de relance. Son
principal représentant Milton Friedman est professeur
d’économie à l’Université de
Chicago. Il va mettre en cause les fondements de la politique
économique keynésienne, la politique monétaire
de relance en particulier, et construire ce qu’il nommera
une contre-révolution contre
l’analyse keynésienne.L’émergence des idées monétaristes s’effectue à l’époque de la domination keynésienne dans l’analyse économique et dans l’orientation des politiques publiques des États occidentaux. À cette époque les gouvernements interviennent sur la conjoncture économique grâce à la politique monétaire et budgétaire. Ils arbitrent en fonction de l’état des indicateurs économiques entre inflation et chômage. Cette alternative d’objectifs de politiques économiques a été formalisée empiriquement par la courbe de Phillips, selon laquelle l’inflation augmente lorsque l’on cherche par exemple à diminuer le chômage par une politique de relance monétaire.
a. La théorie du revenu permanent
Milton Friedman va opérer une critique assez radicale de
la fonction de consommation chez Keynes. Il met en
évidence que le consommateur est capable
d’anticiper l’évolution de son revenu
et que son horizon temporel ne se limite pas à la
courte période. Ainsi la demande des
consommateurs va dépendre de la somme
actualisée des revenus présents et futurs,
on prend ici en compte l’évolution des prix et des
taux d’intérêts. Il désigne cette somme
par la notion de revenu permanent qui remplace
le revenu courant dans la fonction de consommation chez Keynes.
Le fait de prendre en compte l’évolution des prix et
des taux d’intérêts élargi
l’horizon temporel des agents économiques mais aussi
celui des analyses des effets de la politique économique
sur le niveau de l’activité et sur le chômage.
b. Les comportements des agents s’adaptent
Dans l’analyse de Friedman, les agents économiques
intègrent au fur et à mesure de leur
expérience des paramètres décisionnels qui
modifient leur comportement économique. Les agents
économiques vont chercher à anticiper
l’avenir à partir des expériences
passées en adaptant leur décision
par confrontation à la réalité. Cet horizon
qui s’élargit au-delà du court terme, et le
caractère adaptatif des comportements des agents est une
véritable rupture avec l’analyse keynésienne.
Les agents vont ainsi être capables d’observer et de
modifier leur comportement en fonction des décisions de
politique économique des gouvernements.
2. Le retour de la théorie quantitative de la monnaie
Les monétaristes vont réhabiliter la
théorie quantitative de la monnaie selon
laquelle toute variation de la masse
monétaire lorsque le volume des
transactions reste constant et à vitesse de
circulation de la monnaie inchangée, entraîne
une augmentation du niveau général des
prix, c'est-à-dire de
l’inflation.Masse monétaire × Vitesse de circulation de la monnaie = Prix × Transactions (volume)
a. La politique de relance monétaire sur le court terme et
le long terme
Dans son analyse en s’appuyant sur une étude (1963)
approfondie des données monétaires des
États-Unis sur près d’un siècle,
Milton Friedman va distinguer les effets d’une politique de
relance monétaire sur le court terme et
le long terme. Il va mettre en évidence
qu’il y a un processus
d’apprentissage chez les agents en raison de leurs
anticipations adaptatives.
Sur le court terme, il reconnaît que l’augmentation de la masse monétaire peut favoriser le niveau de l’activité économique et donc permettre une réduction du chômage. En revanche, progressivement l’augmentation du volume de la production va entraîner une modification des prix. En effet, cette augmentation conduit selon lui à une accélération de la vitesse de circulation de la monnaie qui entraîne un retour à l’équilibre par une augmentation des prix.
Sur le court terme, il reconnaît que l’augmentation de la masse monétaire peut favoriser le niveau de l’activité économique et donc permettre une réduction du chômage. En revanche, progressivement l’augmentation du volume de la production va entraîner une modification des prix. En effet, cette augmentation conduit selon lui à une accélération de la vitesse de circulation de la monnaie qui entraîne un retour à l’équilibre par une augmentation des prix.
b. Les effets négatifs de la politique de relance
monétaire
Sur le moyen et long terme, cette augmentation des prix favorise
l’émergence d’une spirale
inflationniste et les anticipations adaptatives des
agents ne permettent plus à la politique monétaire
de relance de jouer un effet positif sur le niveau de
l’activité économique et de lutter contre le
chômage.
La politique monétaire de relance produit des effets négatifs sur l’économie car elle conduit selon les monétaristes à une situation d’inflation autoentretenue et à une de stagnation de l’activité économique qui renforce le niveau du chômage. Les agents comprennent progressivement qu’une politique monétaire de relance a pour principal effet de produire de l’inflation. Selon l’hypothèse de revenu permanent, l’illusion monétaire est dévoilée et l’activité économique stagne. Ainsi, s'il y a une alternative entre inflation et chômage sur le court terme, sur le long terme, la courbe de Phillips devient verticale.
La politique monétaire de relance produit des effets négatifs sur l’économie car elle conduit selon les monétaristes à une situation d’inflation autoentretenue et à une de stagnation de l’activité économique qui renforce le niveau du chômage. Les agents comprennent progressivement qu’une politique monétaire de relance a pour principal effet de produire de l’inflation. Selon l’hypothèse de revenu permanent, l’illusion monétaire est dévoilée et l’activité économique stagne. Ainsi, s'il y a une alternative entre inflation et chômage sur le court terme, sur le long terme, la courbe de Phillips devient verticale.
c. Les conséquences de l’analyse monétariste
sur la politique économique
Selon les monétaristes la croissance de la masse
monétaire doit suivre l’évolution de la
croissance économique. Une politique
monétaire ne peut être que restrictive afin
de casser la spirale inflationniste qui réduit
l’évolution des revenus
réels. Il est nécessaire de
réduire et supprimer progressivement toutes les
anticipations inflationnistes des agents.
C’est donc une nouvelle conception de la politique monétaire qui émerge avec l’analyse monétariste et entre en rupture avec l’analyse keynésienne. Le seul objectif de la politique monétaire doit alors être la lutte contre l’inflation. L’application de ce principe à partir des années 80, va conduire aussi à une remise en question de la politique de relance budgétaire de type keynésienne. En effet, l’État en cherchant à relancer l’activité économique et lutter contre le chômage en pratiquant une politique de dépenses publiques, va lui aussi conduire à renforcer le processus d’inflation et créer des effets d’éviction.
C’est donc une nouvelle conception de la politique monétaire qui émerge avec l’analyse monétariste et entre en rupture avec l’analyse keynésienne. Le seul objectif de la politique monétaire doit alors être la lutte contre l’inflation. L’application de ce principe à partir des années 80, va conduire aussi à une remise en question de la politique de relance budgétaire de type keynésienne. En effet, l’État en cherchant à relancer l’activité économique et lutter contre le chômage en pratiquant une politique de dépenses publiques, va lui aussi conduire à renforcer le processus d’inflation et créer des effets d’éviction.
L’essentiel
La rupture monétariste met en cause l’analyse keynésienne selon laquelle il faudrait que l’État intervienne pour rétablir le plein emploi. Les monétaristes réhabilitent la théorie quantitative de la monnaie en mettant en évidence que l’intervention de l’État sur le plan budgétaire et monétaire conduit à renforcer le processus d’inflation et ne permet pas de lutter contre le chômage. Les monétaristes expliquent ce processus par le fait que les agents anticipent et adaptent leur comportement aux décisions de politiques économiques.
La rupture monétariste met en cause l’analyse keynésienne selon laquelle il faudrait que l’État intervienne pour rétablir le plein emploi. Les monétaristes réhabilitent la théorie quantitative de la monnaie en mettant en évidence que l’intervention de l’État sur le plan budgétaire et monétaire conduit à renforcer le processus d’inflation et ne permet pas de lutter contre le chômage. Les monétaristes expliquent ce processus par le fait que les agents anticipent et adaptent leur comportement aux décisions de politiques économiques.
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