La crise économique en France

Durant les années 1920, le pays connaît une période de prospérité. La reconstruction est achevée. Cependant, l'Etat reste fortement endetté, les Allemands n'ayant pas versés toutes les indemnités. L'inflation réduit le pouvoir d'achat des Français. La croissance économique qui avait repris au début des années 20 est ralentie depuis 1927.

De plus, une grave crise démographique frappe la France : la mort d'un million et demi de jeunes hommes entre 1914 et 1918 et le pessimisme né de la Première Guerre mondiale provoquent une chute inquiétante de la natalité et un phénomène de « classes creuses » apparaît.

A la fin des années 1920, des signes avant-coureurs avertissent les économistes américains d’une possible crise économique. La surproduction de biens manufacturés croît et la spéculation boursière augmente le décalage entre le cours des actions et la valeur réelle de celles-ci.

La crise commence avec un krach boursier à Wall Street en octobre 1929, krak qui provoque un effondrement des valeurs cotées en bourse. La crise gagne ensuite tous les secteurs. Dès 1930, la prospérité américaine s’effondre et avec elle, la période de vitalité économique que le monde a connue dans les années 1920.

A  mesure que les États-Unis retirent leurs capitaux, la crise gagne les autres pays, en particulier ceux d'Europe.

La France bascule tardivement dans la crise mondiale, en 1931. Le chômage y est moins fort qu'ailleurs. Cela s'explique notamment par une plus forte proportion d'agriculteurs et de fonctionnaires dans la population active.

Cependant, les effets de la crise durent plus longtemps que dans les autres pays industriels. La crise atteint son sommet au printemps 1935.

Le secteur agricole, dominant dans l’économie française est le premier touché : les prix baissent de moitié sur le blé et le vin. Les petits agriculteurs sont vite au bord de la faillite. C’est ensuite au tour de l'industrie et le commerce d’être touchés.

La production industrielle chute de 30 % : les entreprises sont contraintes de diminuer leurs productions et licencient leurs employés. 

Au niveau du commerce, les exportations baissent considérablement, en raison des dévaluations successives de la livre sterling (1931) et du dollar (1933), qui font du franc une monnaie forte sur le marché mondial.

Les produits français deviennent alors trop chers et pour écouler les surplus, la France intensifie ses échanges avec ses colonies.

Les revenus des Français baissent en moyenne de 30 % entre 1930 et 1935. Les groupes sociaux les plus touchés sont les classes moyennes, agriculteurs, petits commerçants et industriels. Cependant, certaines catégories voient leur pouvoir d'achat se maintenir, ou même s'améliorer, notamment les retraités et les professions libérales.

Le chômage frappe surtout les ouvriers non qualifiés et les étrangers. Des familles entières tombent dans la misère. On voit dans les villes se développer les soupes populaires. Le mécontentement social grandit.

Les gouvernements se révèlent incapables de résoudre la crise. Des mesures de déflation, comme par exemple la baisse de 10 % des dépenses de l'Etat et des salaires des fonctionnaires, sont adoptées sans succès.

L'impuissance du pouvoir est également liée à l'instabilité politique : 19 gouvernements se succèdent de 1929 à 1936.