Objectif : Nouvelle stratégie
militaire mise en pratique par Hitler,
la Blitzkrieg (ou
« guerre éclair ») reposait sur
l’utilisation d’avions et de chars
(Panzerdivisionen) ; les premiers bombardent pour
préparer l’offensive des seconds qui brisent les
lignes de défense. Le but était
d’opérer une percée rapide et
décisive, dans une guerre qui se devait d’être
courte. Tout le contraire donc de la guerre de position que
l’Allemagne a pu connaître lors du
précédent conflit. Cette stratégie fut mise
en pratique en 1939-40 d’abord contre la Pologne puis
contre la France et permit des victoires foudroyantes sur tous
ces pays. Les troupes allemandes paraissaient ainsi invincibles
en 1941.
1. Les principes stratégiques
Lors de la déclaration de guerre le 3 septembre 1939, les
deux forces en présence ont des conceptions
stratégiques radicalement opposées. Hitler
s’en tient à la doctrine Manstein,
du nom du chef d’état-major et théoricien de
la Blitzkrieg. Très
influencé par les écrits de
Guderian (lui-même lecteur des ouvrages
d’un certain Charles de Gaulle…), il ne jure que par
l’utilisation massive de chars (panzers)
combinés avec une aviation puissante (la Luftwaffe)
opérant des bombardements.
Les Alliés (France et Angleterre) s’en
tiennent eux à une logique défensive. A
l’abri de la ligne Maginot, fortification
érigée dans l’entre-deux-guerres, et
profondément traumatisés par
l’hécatombe de la Première Guerre mondiale,
ils cherchent à tout prix à éviter des
offensives coûteuses en vies humaines. L’usure de
l’ennemi est recherchée car l’Allemagne ne
dispose pas suffisamment de matières premières
alors que les Alliés peuvent s’appuyer sur leurs
empires. De ces deux stratégies, celle d’Hitler se
révèle plus efficace.
2. Les campagnes de la Blitzkrieg
a. L’offensive allemande
Le 1er septembre 1939, sans aucune
déclaration de guerre préalable, les troupes
allemandes entrent en Pologne. Cet événement
provoque à son tour l'entrée en guerre de la France
et de l'Angleterre contre l'Allemagne. Mais ces deux pays
n'ouvrent aucun front à l'ouest et la Pologne se retrouve
seule à affronter l'armée allemande, bien
supérieure numériquement et techniquement. Les
Polonais n'ont en effet qu'une seule brigade blindée face
aux sept divisions de chars allemands.
Les troupes polonaises, malgré leur héroïsme
(des unités de cavalerie chargent des blindés),
sont rapidement encerclées. Le 10 septembre,
Varsovie la capitale est assiégée par les
Allemands.
b. L’arrivée de Soviétiques
Le 17 septembre, en vertu du pacte de non-agression
signé entre l'Allemagne nazie et l'URSS de Staline en
août 1939 et qui prévoyait dans une
clause secrète l'attaque conjointe de la Pologne, son
partage ainsi qu'une délimitation des zones d'influence en
Europe Centrale et orientale, les troupes
soviétiques entrent à leur tour par l'Est du
pays.
Dès lors les troupes polonaises doivent
combattre sur deux fronts mais après quatre
semaines de conflit, la Pologne doit capituler. Le
pays est rayé de la carte et partagé en
deux : l'ouest pour l'Allemagne, l'Est pour l'URSS.
Staline poursuit ses conquêtes en attaquant successivement
la Finlande (qui résiste brillamment plusieurs mois) et
les pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie) qui sont
annexés en mars 1940.
c. l’opération de Norvège en avril 1940
En avril 1940, une opération
périphérique est lancée par les Anglais et
les Français en Norvège. Le but est
de couper « la route du fer » à Hitler :
celui-ci a en effet un impérieux besoin du minerai
norvégien pour ses industries d'armement et doit
l’importer. Dans la stratégie de blocus des
alliés, cela constitue un moyen de plus pour asphyxier
l'Allemagne. Mais informés de cette opération, les
Allemands prennent les Anglo-Français de vitesse en
occupant le Danemark et la Norvège. Le débarquement
de troupes alliées eut bien lieu à Narvik et les
Français remportèrent des succès. Mais ils
furent tardifs car la France se trouvait alors menacée sur
son territoire.
d. la diversion par le Nord
Le 10 mai 1940, Hitler a lancé
ses troupes aux Pays-Bas et en Belgique, deux États
neutres. Malgré une résistance
héroïque, ces deux pays capitulent en l'espace de
deux semaines. L'armée française croit que
l'Allemagne tente de rééditer le plan Schlieffen de
1914 (contournement par le nord pour se diriger vers Paris). Les
meilleures troupes françaises sont donc envoyées
dans le nord du pays à la rencontre des troupes
allemandes. Mais il s'agit d'un piège car pendant ce
temps, les divisions blindées de Guderian
franchissent les Ardennes, réputées
infranchissables et donc non protégées par la ligne
Maginot. Fin mai, les troupes alliées sont donc
encerclées et reculent jusqu'à Dunkerque où
les troupes anglaises et quelques unités françaises
ont embarqué pour l'Angleterre.
e. La bataille d’Angleterre : juin - octobre 1940
Face à Hitler, il ne reste plus en juin 1940 que
l'Angleterre. Un projet de débarquement allemand est
à l'ordre du jour. Mais pour assurer son succès, il
faut s'assurer de la maîtrise de l'air. La Luftwaffe,
l'aviation allemande, bombarde le pays et attaque sans
relâche les avions anglais. Mais la RAF (Royal Air
Force), à l'image de son pays et du premier ministre
Winston Churchill, résiste vaillamment même en
infériorité numérique (les Anglais
disposent néanmoins d’une arme importante, le Radar
qui vient juste d’être inventée et que les
Allemands ne connaissent pas).
Les villes anglaises sont systématiquement
bombardées (c’est le
Blitz ; 57 nuits successives de
bombardement sur Londres et 14 000 morts). Mais la
détermination du peuple anglais ne faiblit pas.
L’aviation allemande ayant essuyé de lourdes
pertes (1800 avions allemands abattus contre 800
anglais) sans pour autant avoir obtenu l’avantage,
Hitler abandonne son projet en octobre 1940. Il
choisit à son tour d’opérer un blocus
maritime contre l’Angleterre en coulant tous les navires de
commerce par ses sous-marins.
L’essentiel
La guerre éclair ou Blitzkrieg
combine l’utilisation d’avions et de chars
d’assaut : les premiers opérant des bombardements
pour préparer le terrain aux seconds. Hitler applique
cette stratégie d’offensive rapide en Pologne, qui,
avec l’aide de l’URSS, est défaite au terme
d'un mois de combat.
S'ensuit une période de sept mois marquée par
l'absence de combat c'est « la drôle de
guerre ». Puis en mai 1940,
Hitler reprend de nouveau l’initiative en lançant
une offensive par la Belgique et les Pays-Bas. Les Allemands
opèrent une percée dans les Ardennes
et encerclent les troupes franco-anglaises à
Dunkerque (où les Anglais rembarquent leur corps
expéditionnaire et quelques troupes
françaises).
Dès lors, c’est la
« débâcle » des
troupes françaises qui conduit à
l’armistice du 22 juin 1940.
Ne reste plus que l’Angleterre qui subit des attaques
aériennes terribles (« la bataille
d’Angleterre »
mais l’aviation britannique ainsi que le peuple,
résistent vaillamment et Hitler connaît son
premier échec en octobre 1940 quand il renonce à
son projet de débarquement.