L'institutionnalisation des conflits du travail
- Fiche de cours
- Quiz
- Profs en ligne
- Videos
- Application mobile
Derrière cette expression se trouve l'idée
implicite que les conflits sont légitimes et
qu'il faut donc les reconnaître comme tels.
Simmel ne disait-il pas que « le conflit est une des formes les plus vivantes d'interaction sociale » ? Le conflit est donc naturel. Il est même considéré comme vital pour le bon fonctionnement de la société.
Néanmoins, on a toujours eu le souci d'éviter que les conflits ne dégénèrent en violence stérile. C'est la raison pour laquelle on a cherché à les canaliser en faisant en sorte qu'ils se déroulent dans un cadre institutionnel. Cela suppose la mise en place d'instances de négociation et d'instances de représentation des forces en présence.
Simmel ne disait-il pas que « le conflit est une des formes les plus vivantes d'interaction sociale » ? Le conflit est donc naturel. Il est même considéré comme vital pour le bon fonctionnement de la société.
Néanmoins, on a toujours eu le souci d'éviter que les conflits ne dégénèrent en violence stérile. C'est la raison pour laquelle on a cherché à les canaliser en faisant en sorte qu'ils se déroulent dans un cadre institutionnel. Cela suppose la mise en place d'instances de négociation et d'instances de représentation des forces en présence.
1. Le cadre de l'institutionnalisation des
conflits : la loi et les acteurs
Depuis la fin du 19e siècle, les
conflits du travail ont été de plus en plus
fréquents. Leur caractère récurrent
a eu pour effet leur institutionnalisation
progressive qui s'est traduite concrètement
par :
• la reconnaissance du droit de grève (1864) : permettre aux salariés de faire grève évite les grèves « sauvages » qui sont souvent violentes et déstabilisatrices ;
• la reconnaissance du syndicalisme (1884) : les syndicats défendent les intérêts de leurs adhérents et sont en général porteurs d'un projet de société qui donne du sens à l'action des militants. Ils ont, en outre, un rôle majeur dans la régulation des conflits dans la mesure où ils canalisent les mécontentements en évitant les débordements des acteurs les plus virulents ;
• le développement des instances de représentation du personnel dans l'entreprise (délégués syndicaux, délégués du personnel...) ;
• le développement des procédures de négociation collective : c'est le Front populaire qui, en 1936, incite les partenaires sociaux à se réunir autour d'une table pour négocier et passer des contrats dans le cadre du travail. C'est ainsi que sont nées les conventions collectives ;
• les procédures de négociations collectives ont été renforcées par les lois Auroux qui, depuis 1982, obligent les partenaires sociaux à participer à des négociations annuelles portant sur les salaires, la durée et l'organisation du travail. Il est clair que la signature d'un accord entre les syndicats de salariés et les syndicats patronaux est un gage de paix sociale.
À l'inverse, l'échec des négociations est la porte ouverte aux conflits et aux grèves, avec tous les risques que cela fait peser sur les entreprises.
Les nombreuses fonctions que les syndicats ont été amenés à assurer ont légitimé leur existence et ont contribué à leur intégration dans la vie civile.
• la reconnaissance du droit de grève (1864) : permettre aux salariés de faire grève évite les grèves « sauvages » qui sont souvent violentes et déstabilisatrices ;
• la reconnaissance du syndicalisme (1884) : les syndicats défendent les intérêts de leurs adhérents et sont en général porteurs d'un projet de société qui donne du sens à l'action des militants. Ils ont, en outre, un rôle majeur dans la régulation des conflits dans la mesure où ils canalisent les mécontentements en évitant les débordements des acteurs les plus virulents ;
• le développement des instances de représentation du personnel dans l'entreprise (délégués syndicaux, délégués du personnel...) ;
• le développement des procédures de négociation collective : c'est le Front populaire qui, en 1936, incite les partenaires sociaux à se réunir autour d'une table pour négocier et passer des contrats dans le cadre du travail. C'est ainsi que sont nées les conventions collectives ;
• les procédures de négociations collectives ont été renforcées par les lois Auroux qui, depuis 1982, obligent les partenaires sociaux à participer à des négociations annuelles portant sur les salaires, la durée et l'organisation du travail. Il est clair que la signature d'un accord entre les syndicats de salariés et les syndicats patronaux est un gage de paix sociale.
À l'inverse, l'échec des négociations est la porte ouverte aux conflits et aux grèves, avec tous les risques que cela fait peser sur les entreprises.
Les nombreuses fonctions que les syndicats ont été amenés à assurer ont légitimé leur existence et ont contribué à leur intégration dans la vie civile.
2. Les inconvénients de l'institutionnalisation
Si l'institutionnalisation des conflits évite les
débordements et garantit une certaine paix sociale
dans l'entreprise, il n'en est pas moins vrai qu'elle
peut avoir des effets pervers. Les syndicalistes sont de
plus en plus accaparés par des missions de
représentation ou de gestion. On les
retrouve dans les comités
d'établissement qui gèrent les
œuvres sociales de l'entreprise (arbre de
Noël, cantine ...), dans les comités
d'hygiène et de sécurité
des grandes entreprises, au conseil des
prud'hommes, dans les instances de
gestion de la sécurité
sociale.
Cela explique que les syndicalistes se détournent parfois de l'action militante. Ils sont plus des agents de régulation sociale que des agents de contestation. Cela leur est souvent reproché par leur base qui ne se reconnaît plus dans ses représentants. Le syndicat perd petit à petit son rôle d'intermédiaire entre l'individu et l'État, ce qui engendre une désaffection syndicale.
Cela explique que les syndicalistes se détournent parfois de l'action militante. Ils sont plus des agents de régulation sociale que des agents de contestation. Cela leur est souvent reproché par leur base qui ne se reconnaît plus dans ses représentants. Le syndicat perd petit à petit son rôle d'intermédiaire entre l'individu et l'État, ce qui engendre une désaffection syndicale.
L'essentiel
La régulation des conflits du travail se fait de plus
en plus souvent dans un cadre institutionnel. Elle s'effectue
par le biais de la négociation entre les partenaires
sociaux (syndicats patronaux, syndicats de salariés,
État). Cela explique que les syndicats soient de plus
en plus absorbés par des tâches de gestion et de
représentation du personnel au détriment de
l'action militante.
Vous avez obtenu75%de bonnes réponses !