L'institutionnalisation des conflits du travail
Simmel ne disait-il pas que « le conflit est une des formes les plus vivantes d'interaction sociale » ? Le conflit est donc naturel. Il est même considéré comme vital pour le bon fonctionnement de la société.
Néanmoins, on a toujours eu le souci d'éviter que les conflits ne dégénèrent en violence stérile. C'est la raison pour laquelle on a cherché à les canaliser en faisant en sorte qu'ils se déroulent dans un cadre institutionnel. Cela suppose la mise en place d'instances de négociation et d'instances de représentation des forces en présence.
• la reconnaissance du droit de grève (1864) : permettre aux salariés de faire grève évite les grèves « sauvages » qui sont souvent violentes et déstabilisatrices ;
• la reconnaissance du syndicalisme (1884) : les syndicats défendent les intérêts de leurs adhérents et sont en général porteurs d'un projet de société qui donne du sens à l'action des militants. Ils ont, en outre, un rôle majeur dans la régulation des conflits dans la mesure où ils canalisent les mécontentements en évitant les débordements des acteurs les plus virulents ;
• le développement des instances de représentation du personnel dans l'entreprise (délégués syndicaux, délégués du personnel...) ;
• le développement des procédures de négociation collective : c'est le Front populaire qui, en 1936, incite les partenaires sociaux à se réunir autour d'une table pour négocier et passer des contrats dans le cadre du travail. C'est ainsi que sont nées les conventions collectives ;
• les procédures de négociations collectives ont été renforcées par les lois Auroux qui, depuis 1982, obligent les partenaires sociaux à participer à des négociations annuelles portant sur les salaires, la durée et l'organisation du travail. Il est clair que la signature d'un accord entre les syndicats de salariés et les syndicats patronaux est un gage de paix sociale.
À l'inverse, l'échec des négociations est la porte ouverte aux conflits et aux grèves, avec tous les risques que cela fait peser sur les entreprises.
Les nombreuses fonctions que les syndicats ont été amenés à assurer ont légitimé leur existence et ont contribué à leur intégration dans la vie civile.
Cela explique que les syndicalistes se détournent parfois de l'action militante. Ils sont plus des agents de régulation sociale que des agents de contestation. Cela leur est souvent reproché par leur base qui ne se reconnaît plus dans ses représentants. Le syndicat perd petit à petit son rôle d'intermédiaire entre l'individu et l'État, ce qui engendre une désaffection syndicale.


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