L'hétérogénéité des Nords et des Suds

Face à la diversité des vitesses de développement, on doit insister sur la diversité des situations aussi bien pour les pays riches (les Nords) que pour les pays pauvres (les Suds). Il est important de remarquer que les situations évoluent : certains pays se développent (NPI) tandis que d'autres (moins nombreux) régressent comme certains Etats de la CEI.
– Les Nords regroupent les pays les plus riches de la planète (la Triade), des pays qui s'appauvrissent (CEI et notamment les pays d'Asie centrale comme l'Ouzbékistan ou le Tadjikistan que l'on peut désormais intégrer aux pays du Sud) ou encore des pays qui s'enrichissent (on peut y intégrer les NPI ou « quatre dragons ») ;
– les Suds regroupent les pays dits pauvres, autrefois appelés Tiers Monde ou PED. En réalité, les situations y sont très contrastées. Il existe de grosses différences de développement entre les PMA (Bangladesh) et des pays parfois très riches comme ceux appartenant à l'OPEP ou des pays « émergents » comme les « bébés tigres ».

Que ce soit dans les pays développés ou dans les PED, il existe des inégalités de développement au niveau régional. En Italie par exemple, la région padane (plaine du Pô) est plus développée que le Sud, le Mezzogiorno, ce qui n'est pas sans provoquer des revendications sécessionnistes. Ces inégalités sont beaucoup plus marquées dans les PED. Le Brésil en est l'illustration parfaite avec un coeur très riche (le « triangle utile » São Paulo, Belo Horizonte, Rio) et des régions très pauvres comme le Nordeste ou l'Amazonie.
Les inégalités de développement sont également très nettes entre villes et campagnes. En France le revenu moyen des foyers urbains est supérieur d'environ 20 % à celui des ruraux. Dans les PED, la situation est encore pire. La capitale est toujours un milieu plus développé que le restant du pays (plus de travail, accès plus facile aux services tels que la médecine, l'école...), ce qui explique le fort exode rural que connaissent bon nombre de ces Etats. Au Mexique, les habitants de Mexico ont des revenus moyens six fois plus élevés que les ruraux vivant au Chiapas, région la plus pauvre.

Les situations démographiques des Etats sont très variées. Si tous les pays développés ont achevé leur transition démographique, il n'en va pas de même pour de nombreux pays du Sud. Les Suds ont connu durant les années 1970 et 1980 des évolutions plus ou moins rapides. Si des continents comme l'Amérique latine ou l'Asie du Sud-Est sont en fin de transition (TAN assez faible), l'Afrique est en retard car les tous les Etats y sont en cours de transition (TAN reste élevé). Globalement, plus un pays est peu développé et plus il est en retard dans sa transition démographique.

Tous les pays de la planète connaissent des inégalités sociales. Mais celles-ci sont beaucoup plus criantes dans les Suds que dans les Nords. Le quart-monde désigne la frange la plus défavorisée des populations (les SDF en France sont la preuve que la pauvreté ne se cantonne pas aux PED). En Europe, 20 % des plus démunis disposent de 8 % du PNB tandis qu'au Brésil ces mêmes 20 % n'en disposent que d'à peine 5 % tandis que les 20 % les plus riches en possèdent près de 60 %.
Ces disparités sociales ont pour conséquence une ségrégation spatiale : création des ghettos que sont les cités périphériques des grandes agglomérations européennes, certains quartiers des grandes villes américaines comme le Bronx à New York ou l'habitat sous-intégré (les « bidonvilles ») des mégapoles des PED.