L'évolution de la structure sociale
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1. Le déclin des indépendants
En 2006, les agriculteurs, artisans, commerçants, chefs
d'entreprise et professions libérales étaient un
peu moins de 2,5 millions. Le nombre des
indépendants a été divisé par
deux depuis 1962 et la part des salariés dans la
population active approche les 90 %. Le nombre des
agriculteurs est passé de 3 millions en 1962
à environ 600 000 au début des
années 2000.
L'élévation de la productivité dans un contexte de saturation relative de la demande de produits agricoles explique aussi bien la réduction du nombre des agriculteurs que le rapprochement de leur mode de vie avec celui du reste de la population, malgré une « hérédité sociale » qui reste forte.
L'élévation de la productivité dans un contexte de saturation relative de la demande de produits agricoles explique aussi bien la réduction du nombre des agriculteurs que le rapprochement de leur mode de vie avec celui du reste de la population, malgré une « hérédité sociale » qui reste forte.
Doc 1 : Les agriculteurs sont de moins en moins nombreux |
Les artisans, commerçants et chefs d'entreprise ont perdu 30 % de leurs effectifs de 1962 à 2006. La diminution brutale des Trente Glorieuses a laissé la place à des évolutions plus complexes à partir de 1975. Les « non-non » (non salariés, non agricoles) résistent sous l'impulsion de la montée de la scolarisation (pour les professions libérales), de la réhabilitation de l'esprit d'entreprise et de la nécessité de s'adapter à la crise de l'emploi salarié.
Mais les indépendants sont de plus en plus soumis à des relations de sous-traitance ou de dépendance par rapport à des entreprises qui les rapprochent de la relation de subordination, caractéristique du salariat.
2. La « désouvriérisation »
En 1962, les ouvriers étaient encore deux fois plus
nombreux que les employés. Aujourd'hui, ces derniers les
devancent mais la France compte encore 7,2 millions d'ouvriers,
soit 28 % des actifs. Le recul des effectifs ouvriers de
12 % depuis 1975 a été accompagné d'une
montée de la qualification. L'emploi des ouvriers non
qualifiés a chuté de 50 % alors que celui des
ouvriers qualifiés augmentait de 4 %.
Qu'il s'agisse des revenus, des connexions à Internet, du patrimoine ou de la fréquentation des musées, les ouvriers restent le groupe social le plus défavorisé.
Cependant, des clivages importants apparaissent au sein de la « classe ouvrière ». A. Touraine (1984) observe le clivage entre la conscience fière des ouvriers de métier et la conscience de l'exploitation des OS (ouvriers spécialisés). S. Beaud et M. Pialoux (1998) montrent que l'école contribue à accroître le clivage entre jeunes et anciens. La « désouvriérisation » n'est pas seulement quantitative, elle est aussi une mise en question des références d'un groupe social et l'éclatement de la classe ouvrière.
Qu'il s'agisse des revenus, des connexions à Internet, du patrimoine ou de la fréquentation des musées, les ouvriers restent le groupe social le plus défavorisé.
Cependant, des clivages importants apparaissent au sein de la « classe ouvrière ». A. Touraine (1984) observe le clivage entre la conscience fière des ouvriers de métier et la conscience de l'exploitation des OS (ouvriers spécialisés). S. Beaud et M. Pialoux (1998) montrent que l'école contribue à accroître le clivage entre jeunes et anciens. La « désouvriérisation » n'est pas seulement quantitative, elle est aussi une mise en question des références d'un groupe social et l'éclatement de la classe ouvrière.
Doc 2 : Les ouvriers sont moins nombreux, c'est l'effet "désouvrièrisation" |
3. La hausse des emplois qualifiés
De 1954 à 1996, la part des actifs dépourvus de
tout diplôme (ou du CEP) est passée de 84 à
29 % alors que la part des actifs titulaires du
baccalauréat ou d'un diplôme supérieur
passait de 5 à 23 %. Cette montée du
niveau des qualifications s'explique surtout par
l'augmentation rapide des CSP (Catégories
socioprofessionnelles) les plus diplômées. La
mondialisation, le progrès technique et les nouvelles
formes d'organisation du travail se combinent pour favoriser le
recul des faibles niveaux de qualification.
La poursuite de cette tendance, de génération en génération augmente les chances de promotion sociale. Les cadres et professions intellectuelles supérieures sont de plus en plus nombreux, ce qui augmente les chances de mobilité ascendante pour les employés et les ouvriers. Louis Chauvel (Le Destin des générations, PUF, 1998) constate que ce phénomène s'est ralenti pour la génération née entre 1950 et 1960 et il estime que la progression des catégories favorisées ne sera pas suffisante pour permettre aux générations des années 1970 d'éviter les déclassements.
La poursuite de cette tendance, de génération en génération augmente les chances de promotion sociale. Les cadres et professions intellectuelles supérieures sont de plus en plus nombreux, ce qui augmente les chances de mobilité ascendante pour les employés et les ouvriers. Louis Chauvel (Le Destin des générations, PUF, 1998) constate que ce phénomène s'est ralenti pour la génération née entre 1950 et 1960 et il estime que la progression des catégories favorisées ne sera pas suffisante pour permettre aux générations des années 1970 d'éviter les déclassements.
L'essentiel
Le paysage social de la France a été complètement bouleversé depuis la fin des années 1970. Le déclin des indépendants et par suite la « salarisation » de la population active, la « désouvriérisation » et la montée des emplois qualifiés constituent quelques-uns des changements les plus marquants.
Le paysage social de la France a été complètement bouleversé depuis la fin des années 1970. Le déclin des indépendants et par suite la « salarisation » de la population active, la « désouvriérisation » et la montée des emplois qualifiés constituent quelques-uns des changements les plus marquants.
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