L'espoir d'une République sociale
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1. Question ouvrière et libéralisme
a. Le problème ouvrier
La révolution industrielle née à la fin du
XVIIIe siècle a changé la structure
de la société française. Même si
celle-ci reste majoritairement rurale et agricole, des
entreprises (textile, métallurgie) se développent
et créent une main-d'œuvre nouvelle, les ouvriers.
Ceux-ci sont assez politisés et revendiquent de plus en
plus une amélioration de leurs conditions de travail
(nombreuses grèves dans les années 1840) et
des droits politiques. Ils sont souvent inspirés par les
théories socialistes « utopistes »
qui existent depuis les années 1830 et sont
représentés par des écrivains comme Louis
Blanc, Fourier, Owen et l'anarchiste Proudhon.
La conjoncture économique maussade à partir de 1842 est renforcée par les mauvaises récoltes de 1845-1846. La crise agricole entraîne une crise industrielle qui met au chômage près de la moitié de la population ouvrière parisienne en 1848. La révolution qui éclate cette année-là regroupe une bourgeoisie soucieuse d'obtenir plus de pouvoir politique et des ouvriers.
La conjoncture économique maussade à partir de 1842 est renforcée par les mauvaises récoltes de 1845-1846. La crise agricole entraîne une crise industrielle qui met au chômage près de la moitié de la population ouvrière parisienne en 1848. La révolution qui éclate cette année-là regroupe une bourgeoisie soucieuse d'obtenir plus de pouvoir politique et des ouvriers.
b. Socialisme ou libéralisme ?
Le problème social est abordé cependant de diverses
façons : face à cette question, un
théoricien socialiste comme Louis Blanc propose que l'Etat
intervienne et encourage les ouvriers à se regrouper dans
des ateliers sociaux (De l'organisation du
travail, 1845). D'autres comme Fourier
préconisent le regroupement spontané des ouvriers
dans des organismes collectifs, les phalanstères.
Au contraire, les républicains modérés (Thiers, Tocqueville) sont partisans d'un libéralisme économique strict et refusent donc toute intervention de l'Etat dans le domaine économique ou social. Leurs idées politiques et la tradition révolutionnaire à laquelle ils se rattachent sont cependant dangereuses pour le régime monarchique et bourgeois de Louis-Philippe, et leurs réunions politiques sont interdites. Ils se retrouvent alors dans des banquets. L'interdiction en juillet 1848 de la campagne des Banquets entraîne la révolution.
Au contraire, les républicains modérés (Thiers, Tocqueville) sont partisans d'un libéralisme économique strict et refusent donc toute intervention de l'Etat dans le domaine économique ou social. Leurs idées politiques et la tradition révolutionnaire à laquelle ils se rattachent sont cependant dangereuses pour le régime monarchique et bourgeois de Louis-Philippe, et leurs réunions politiques sont interdites. Ils se retrouvent alors dans des banquets. L'interdiction en juillet 1848 de la campagne des Banquets entraîne la révolution.
2. Une République universelle, démocratique et
sociale
a. Les projets politiques
Les 28, 29 et 30 juillet 1830 (les Trois Glorieuses),
le peuple parisien se rend au palais des Tuileries et s'attaque
aux symboles de la royauté. Le trône est
brûlé publiquement et les symboles de 1789
refleurissent. On plante par exemple des arbres de la
liberté et le drapeau tricolore est accepté par les
manifestants (grâce à Lamartine qui s'oppose au
drapeau rouge).
Cette révolution a uni républicains et socialistes autour d'un projet commun. La volonté réformatrice et l'unanimité révolutionnaire sont symbolisées par la présence de socialistes au gouvernement provisoire (l'ouvrier Albert, le théoricien Louis Blanc) et par la pression continue de la rue (manifestations, vie des clubs révolutionnaires animés par Blanqui, Barbès, Raspail).
La République se dote d'institutions démocratiques, garanties par le suffrage universel. Elle abolit la peine de mort pour raisons politiques et l'esclavage (sous l'impulsion de Victor Schoelcher) et accorde la liberté de la presse et d'opinion.
Cette révolution a uni républicains et socialistes autour d'un projet commun. La volonté réformatrice et l'unanimité révolutionnaire sont symbolisées par la présence de socialistes au gouvernement provisoire (l'ouvrier Albert, le théoricien Louis Blanc) et par la pression continue de la rue (manifestations, vie des clubs révolutionnaires animés par Blanqui, Barbès, Raspail).
La République se dote d'institutions démocratiques, garanties par le suffrage universel. Elle abolit la peine de mort pour raisons politiques et l'esclavage (sous l'impulsion de Victor Schoelcher) et accorde la liberté de la presse et d'opinion.
b. Une République sociale
Les difficultés économiques sont aussi au
cœur des préoccupations des Républicains. Des
ateliers nationaux contrôlés par le gouvernement
sont créés pour octroyer du travail aux
chômeurs. La loi du 25 février 1848 garantit
d'ailleurs le droit au travail. Cette idée est reprise
dans la Constitution de 1848, dans laquelle est
également défendu le droit à l'assistance et
à l'éducation pour tous. Des ateliers nationaux
sont mis en place, qui offrent du travail aux chômeurs de
Paris.
C'est l'époque d'union entre République et monde ouvrier : le 17 mars, une réaction anti-républicaine provoque une mobilisation active de plus de 150 000 ouvriers.
Pourtant, la majorité reste essentiellement modérée et parfois effrayée par les projets socialistes et le monde ouvrier. Symboliquement, le rejet par Lamartine du drapeau rouge au profit du drapeau tricolore lors des journées de février, montre déjà les divergences futures.
C'est l'époque d'union entre République et monde ouvrier : le 17 mars, une réaction anti-républicaine provoque une mobilisation active de plus de 150 000 ouvriers.
Pourtant, la majorité reste essentiellement modérée et parfois effrayée par les projets socialistes et le monde ouvrier. Symboliquement, le rejet par Lamartine du drapeau rouge au profit du drapeau tricolore lors des journées de février, montre déjà les divergences futures.
L'essentiel
En février 1848, la révolution est déclenchée conjointement par la bourgeoisie républicaine contestant la monarchie de Juillet et par les ouvriers soumis à une grave crise économique depuis 1845. Le nouveau régime républicain reprend à la fois l'idéal révolutionnaire de 1789, mais doit aussi répondre à une question nouvelle, celle que pose le développement du monde ouvrier.
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