Karl Marx (1818-1883) : biographie et bibliographie
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« [Le capitaliste est] l’agent
fanatique de l’accumulation, qui force les hommes, sans
merci ni trêve, à produire, et les pousse
instinctivement à développer les puissances
productives et les conditions matérielles qui seules
peuvent former la base d’une société nouvelle
et supérieure. »
(Le Capital, tome 1, 1867)
1. Biographie
a. Origine sociale et études
Karl Marx est né le 5 mai 1818 à Trèves dans
la région de Rhénanie (Allemagne) dans une famille
d’origine juive convertie au protestantisme
luthérien.
Il va devenir un auteur et acteur déterminant du mouvement ouvrier. Il fait ses études à l’Université de Bonn à la faculté de droit. Il part à l’Université de Berlin où son intérêt se porte sur la philosophie et l’histoire. En 1841, il soutient sa thèse en philosophie. Il appartient au groupe des « jeunes hégéliens » ou hégéliens de gauche en rupture avec l’idéalisme de Hegel selon lequel ce sont les idées qui gouvernent le monde. Ce groupe composé entre autre par Feuerbach se verra fermer l’accès à l’enseignement supérieur. Marx n’enseignera jamais à l’Université.
Il va devenir un auteur et acteur déterminant du mouvement ouvrier. Il fait ses études à l’Université de Bonn à la faculté de droit. Il part à l’Université de Berlin où son intérêt se porte sur la philosophie et l’histoire. En 1841, il soutient sa thèse en philosophie. Il appartient au groupe des « jeunes hégéliens » ou hégéliens de gauche en rupture avec l’idéalisme de Hegel selon lequel ce sont les idées qui gouvernent le monde. Ce groupe composé entre autre par Feuerbach se verra fermer l’accès à l’enseignement supérieur. Marx n’enseignera jamais à l’Université.
b. Son parcours et sa carrière professionnelle
• En 1842, lorsque Marx quitte le système
universitaire, les thèses des jeunes
hégéliens reçoivent le soutien
d’un groupe radical de bourgeois de Rhénanie pour
fonder un journal : La Gazette
rhénane (Rheinische Zeitung). Marx
en prend le poste de rédacteur en chef.
La censure du gouvernement ne tarde pas
à limiter sa parution, puis à l’interdire
en 1843.
La même année Marx épouse une jeune fille issue de la noblesse prussienne.
• Pour continuer à publier, il décide de s’installer à Paris en octobre 1843. La France est alors en pleine révolution industrielle et la classe ouvrière montante favorise l’émergence des analyses dîtes présocialistes (socialisme utopique). À Paris, Marx fait la rencontre décisive de Friedrich Engels, son compagnon de lutte et d’écriture jusqu’à la fin de sa vie. Il rédige en 1844 les Manuscrits économico philosophiques et en collaboration avec Engels La Sainte Famille.
C’est en 1845 que Marx prend ses distances avec les mouvements présocialistes et les jeunes hégéliens en rédigeant Thèses sur Feuerbach et L'Idéologie allemande où il affirme sa conception matérialiste de l’histoire.
Marx représente alors un danger pour le pouvoir politique, il est expulsé hors de France.
• En 1845, il s’installe à Bruxelles. En 1846, sa prise de distance avec les mouvements socialistes, le pousse à écrire un ouvrage intitulé Misère de la philosophie en réponse à l’ouvrage de Proudhon : Philosophie de la misère.
Il poursuit son engagement politique qui le conduit à adhérer avec son ami Engels à un groupe politique clandestin, la Ligue des Communistes, en 1847. Ils participent à Londres au deuxième congrès de cette organisation et rédigent le Manifeste du Parti communiste (1848).
• La révolution de 1848, ou le Printemps des peuples, lui permet de revenir en Allemagne où il relance La Nouvelle Gazette Rhénane. Il se charge de la section de La Ligue des Communistes. Mais en 1849, la contre révolution le mène devant un tribunal, il est de nouveau expulsé d’Allemagne pour Paris. Il quitte ensuite le continent pour s’installer jusqu’à la fin de ses jours à Londres. Les exils répétés de Marx et sa famille nombreuse ne favorisent pas ses conditions de vie malgré le soutien financier de son ami Engels.
• Durant cette même période, le mouvement ouvrier se renforce à travers son action syndicale et politique mais aussi en raison du poids grandissant de la classe ouvrière. Il participe en 1864 à la création de la première Internationale ouvrière. Commence alors pour Marx, un profond travail d’analyses et de recherches qui vont le conduire à la rédaction du premier tome de son ouvrage majeur Le Capital (1867). Il publie entre temps un ouvrage intitulé Contribution à la critique de l'économie politique.
• La guerre entre la France et l’Allemagne, la Commune de Paris et son échec en 1871 marquent un tournant important pour la classe ouvrière divisée. En 1875, le congrès de Gotha réunissant différents courants politiques, lui permet de rédiger une critique acerbe (Critique du programme de Gotha) contre tout compromis avec la bourgeoisie sociale démocrate.
Marx consacre la fin de sa vie à la rédaction des tomes manquant du Capital. Mais il meurt le 2 décembre 1881. La publication posthume des tomes manquants sera l’œuvre de Engels quelques années plus tard.
La même année Marx épouse une jeune fille issue de la noblesse prussienne.
• Pour continuer à publier, il décide de s’installer à Paris en octobre 1843. La France est alors en pleine révolution industrielle et la classe ouvrière montante favorise l’émergence des analyses dîtes présocialistes (socialisme utopique). À Paris, Marx fait la rencontre décisive de Friedrich Engels, son compagnon de lutte et d’écriture jusqu’à la fin de sa vie. Il rédige en 1844 les Manuscrits économico philosophiques et en collaboration avec Engels La Sainte Famille.
C’est en 1845 que Marx prend ses distances avec les mouvements présocialistes et les jeunes hégéliens en rédigeant Thèses sur Feuerbach et L'Idéologie allemande où il affirme sa conception matérialiste de l’histoire.
Marx représente alors un danger pour le pouvoir politique, il est expulsé hors de France.
• En 1845, il s’installe à Bruxelles. En 1846, sa prise de distance avec les mouvements socialistes, le pousse à écrire un ouvrage intitulé Misère de la philosophie en réponse à l’ouvrage de Proudhon : Philosophie de la misère.
Il poursuit son engagement politique qui le conduit à adhérer avec son ami Engels à un groupe politique clandestin, la Ligue des Communistes, en 1847. Ils participent à Londres au deuxième congrès de cette organisation et rédigent le Manifeste du Parti communiste (1848).
• La révolution de 1848, ou le Printemps des peuples, lui permet de revenir en Allemagne où il relance La Nouvelle Gazette Rhénane. Il se charge de la section de La Ligue des Communistes. Mais en 1849, la contre révolution le mène devant un tribunal, il est de nouveau expulsé d’Allemagne pour Paris. Il quitte ensuite le continent pour s’installer jusqu’à la fin de ses jours à Londres. Les exils répétés de Marx et sa famille nombreuse ne favorisent pas ses conditions de vie malgré le soutien financier de son ami Engels.
• Durant cette même période, le mouvement ouvrier se renforce à travers son action syndicale et politique mais aussi en raison du poids grandissant de la classe ouvrière. Il participe en 1864 à la création de la première Internationale ouvrière. Commence alors pour Marx, un profond travail d’analyses et de recherches qui vont le conduire à la rédaction du premier tome de son ouvrage majeur Le Capital (1867). Il publie entre temps un ouvrage intitulé Contribution à la critique de l'économie politique.
• La guerre entre la France et l’Allemagne, la Commune de Paris et son échec en 1871 marquent un tournant important pour la classe ouvrière divisée. En 1875, le congrès de Gotha réunissant différents courants politiques, lui permet de rédiger une critique acerbe (Critique du programme de Gotha) contre tout compromis avec la bourgeoisie sociale démocrate.
Marx consacre la fin de sa vie à la rédaction des tomes manquant du Capital. Mais il meurt le 2 décembre 1881. La publication posthume des tomes manquants sera l’œuvre de Engels quelques années plus tard.
2. L’analyse de Marx dans la pensée sociologique
Dans le Manifeste du Parti
communiste Marx affirme que
« l'histoire de toute société
jusqu'à nos jours n'a été que
l'histoire de luttes de classes ». Cette
affirmation sera la pierre angulaire de son analyse selon laquelle
l’histoire repose sur une dialectique qui oppose
matériellement les groupes sociaux, le
matérialisme dialectique historique. Cette
opposition conduit dans un premier temps à la construction
des institutions et des idées nécessaires au
maintien du système de production. Puis les contradictions
du système se développant, le processus
de changement social, qui peut prendre une forme
révolutionnaire, transforme les structures même de la
société.Les acteurs de ce changement sont les classes sociales qui se définissent par leur place dans l’appareil productif mais qui ne deviennent véritablement des acteurs historiques que quand celles-ci ont développé une conscience d’elle-même. Les rapports de production, c'est-à-dire la propriété des moyens de production, construisent le conflit central entre le prolétariat et la bourgeoisie. L’analyse de Marx ne se borne pas à une présentation simplifiée de la structure sociale. Dans ses écrits politiques, il mettra en évidence l’existence d’autres classes sociales, comme la petite bourgeoisie, la petite paysannerie, ou la bourgeoisie démocrate et libérale.
Le mode production capitaliste repose sur l’exploitation du travail de la classe ouvrière par le capitaliste qui profite de la survaleur créée par le travail des ouvriers. La lutte entre les deux est donc le fruit de la propriété privée des moyens de production et du processus d’accumulation du capital, survaleur accumulée et extorquée au prolétariat. Le mode de production capitaliste se concentre de plus en plus et conduit la population ouvrière au surnombre (armée de réserve, chômage). Le processus d’accumulation du capital va entraîner progressivement une chute tendancielle du taux de profit qui pousse le capitalisme à élargir le champ d’exploitation (impérialisme).
À partir de ce postulat, Marx cherche à mettre en évidence que le mode de production capitaliste saisit par ses propres contradictions va conduire l’humanité par un processus révolutionnaire à l’abolition des classes sociales et permettre l’existence d’une société sans classe, faisant disparaître « l’exploitation de l’homme par l’homme ».
L’essentiel
Contemporain de la révolution industrielle en Europe, Karl Marx va progressivement construire ce que l’on appellera le communisme scientifique qui s’appuie sur une critique forte du mode de production capitaliste comme mode de domination de la bourgeoisie sur la classe ouvrière. Très fortement engagé politiquement au côté de cette dernière, Marx détermine à partir de l’analyse des conditions matérielles de production, l’existence d’une lutte entre ces classes sociales qui doit déboucher sur l’abolition de l’exploitation de l’homme par l’homme.
Contemporain de la révolution industrielle en Europe, Karl Marx va progressivement construire ce que l’on appellera le communisme scientifique qui s’appuie sur une critique forte du mode de production capitaliste comme mode de domination de la bourgeoisie sur la classe ouvrière. Très fortement engagé politiquement au côté de cette dernière, Marx détermine à partir de l’analyse des conditions matérielles de production, l’existence d’une lutte entre ces classes sociales qui doit déboucher sur l’abolition de l’exploitation de l’homme par l’homme.
Principaux ouvrages
- Contribution à la critique de la philosophie du droit de Hegel (Zur Kritik der hegelschen Rechtsphilosophie, 1843)
- Manuscrits économico philosophiques (1844)
- La Sainte Famille (rédigé avec Engels, 1844)
- Misère de la philosophie (1847)
- Manifeste du Parti communiste (1848)
- Les Luttes de classes en France (1850)
- Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte (1852)
- Contribution à la critique de l'économie politique (1859)
- Le Capital (1867 – seul le livre I a été achevé par Marx)
- La Guerre civile en France (1871)
- Critique du programme de Gotha (Zur Kritik des sozialdemokratischen Parteiprogramms, 1875)
- Contribution à la critique de la philosophie du droit de Hegel (Zur Kritik der hegelschen Rechtsphilosophie, 1843)
- Manuscrits économico philosophiques (1844)
- La Sainte Famille (rédigé avec Engels, 1844)
- Misère de la philosophie (1847)
- Manifeste du Parti communiste (1848)
- Les Luttes de classes en France (1850)
- Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte (1852)
- Contribution à la critique de l'économie politique (1859)
- Le Capital (1867 – seul le livre I a été achevé par Marx)
- La Guerre civile en France (1871)
- Critique du programme de Gotha (Zur Kritik des sozialdemokratischen Parteiprogramms, 1875)
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