John Maynard Keynes (1883-1946) : biographie et bibliographie
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« Les deux vices marquants du monde économique
où nous vivons sont le premier que le plein emploi
n’y est pas assuré, le second que la
répartition de la fortune et du revenu y est arbitraire et
manque d’équité »
(Théorie générale de l'emploi, de
l'intérêt et de la monnaie, 1936)
1. Biographie
a. Origine sociale et études
John Maynard Keynes est né le 5 juin
1883, année de la mort de Marx, dans un
milieu social plutôt favorisé, entre bourgeoisie et
noblesse anglaise. Né d’un père
lui-même économiste à Cambridge,
Keynes, après avoir suivi une scolarité à
domicile en raison de difficultés de santé,
fréquente les meilleurs établissements scolaires
anglais. Il entre à l’âge de 14 ans au
Collège d’Eton, creuset d’une grande partie de
l’élite anglaise.
Ses excellents résultats lui permettent d’intégrer le King's College de Cambridge pour poursuivre ses études supérieures. Il suit l’enseignement des néoclassiques cambridgien parmi lesquels figurent Arthur Cecil Pigou, mais aussi Alfred Marshall. La formation dispensée par ces économistes constituera un élément incontournable pour comprendre son analyse. En effet, la révolution keynésienne prendra comme point de départ la critique de l’analyse de la théorie des « classiques » (Keynes nommait ainsi les économistes néo-classiques). Il construit des relations d’amitiés avec des intellectuels, ce que l’on appellera le groupe de « Bloomsbury » dont Virginia Woolf fait partie.
Ses excellents résultats lui permettent d’intégrer le King's College de Cambridge pour poursuivre ses études supérieures. Il suit l’enseignement des néoclassiques cambridgien parmi lesquels figurent Arthur Cecil Pigou, mais aussi Alfred Marshall. La formation dispensée par ces économistes constituera un élément incontournable pour comprendre son analyse. En effet, la révolution keynésienne prendra comme point de départ la critique de l’analyse de la théorie des « classiques » (Keynes nommait ainsi les économistes néo-classiques). Il construit des relations d’amitiés avec des intellectuels, ce que l’on appellera le groupe de « Bloomsbury » dont Virginia Woolf fait partie.
b. Sa carrière professionnelle
John Maynard Keynes va poursuivre une triple carrière
professionnelle comme haut fonctionnaire, comme
professeur d’économie et dans la
finance. Il va faire un court
séjour en Inde comme haut fonctionnaire de
l’État britannique. De retour en Grande-Bretagne, il
présente une thèse de mathématiques
sur les probabilités. Il publie un ouvrage sur la
monnaie et les finances de l’Inde. Il participe
à la rédaction de l’Economic
journal.
Pendant la Première Guerre mondiale, il devient fonctionnaire au Trésor britannique, il est chargé de participer aux négociations du Traité de Versailles en 1919 mais il exprime son désaccord profond sur les réparations de guerre que l’Allemagne devrait payer aux pays vainqueurs. Il estime que celles-ci entraîneront une crise économique et politique profonde en Europe. Il publie en 1919, sur ce sujet, un ouvrage qui fera grand bruit, Les Conséquences économiques de la paix.
Il devient professeur à Oxford en 1924. Il travaille sur les questions monétaires et s’oppose à l’analyse de « classiques », en particulier celle conduisant Churchill à envisager le retour à l’étalon-or pour la livre britannique. Il aura en 1934 un entretien avec Roosevelt, mais les relations avec ce dernier sont peu fructueuses.
Le premier « New Deal » du président américain malgré leurs échanges ne s’inspirera pas de l’analyse keynésienne. En revanche, ce qui sera qualifié de second « New Deal » à partir de 1935, sera davantage influencé par l’analyse de Keynes. Mais c’est dans son ouvrage célèbre La Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, publié en 1936, qu’il acquiert une très grande notoriété qui le conduira à être anobli et à devenir Conseiller financier de la Couronne britannique, puis Gouverneur de la Banque d’Angleterre.
Il participe à l’élaboration du rapport Beveridge sur la mise en place de la Sécurité sociale britannique. Il sera à la tête de la délégation britannique lors de la Conférence de Bretton Woods qui donnera naissance à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI).
Il meurt en 1946.
Pendant la Première Guerre mondiale, il devient fonctionnaire au Trésor britannique, il est chargé de participer aux négociations du Traité de Versailles en 1919 mais il exprime son désaccord profond sur les réparations de guerre que l’Allemagne devrait payer aux pays vainqueurs. Il estime que celles-ci entraîneront une crise économique et politique profonde en Europe. Il publie en 1919, sur ce sujet, un ouvrage qui fera grand bruit, Les Conséquences économiques de la paix.
Il devient professeur à Oxford en 1924. Il travaille sur les questions monétaires et s’oppose à l’analyse de « classiques », en particulier celle conduisant Churchill à envisager le retour à l’étalon-or pour la livre britannique. Il aura en 1934 un entretien avec Roosevelt, mais les relations avec ce dernier sont peu fructueuses.
Le premier « New Deal » du président américain malgré leurs échanges ne s’inspirera pas de l’analyse keynésienne. En revanche, ce qui sera qualifié de second « New Deal » à partir de 1935, sera davantage influencé par l’analyse de Keynes. Mais c’est dans son ouvrage célèbre La Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, publié en 1936, qu’il acquiert une très grande notoriété qui le conduira à être anobli et à devenir Conseiller financier de la Couronne britannique, puis Gouverneur de la Banque d’Angleterre.
Il participe à l’élaboration du rapport Beveridge sur la mise en place de la Sécurité sociale britannique. Il sera à la tête de la délégation britannique lors de la Conférence de Bretton Woods qui donnera naissance à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI).
Il meurt en 1946.
2. L’analyse de Keynes dans la pensée
économique
a. Keynes s’oppose à l’analyse
néoclassique
Keynes va introduire une véritable rupture dans
l’analyse économique en s’opposant à la
vision des néoclassiques. Pour lui,
l’économie forme un système dans lequel les
relations entre les agents économiques résultent
d’interactions, les actions présentes construisent
le futur. Son approche donnera naissance aux
modèles macroéconomiques et
à la comptabilité nationale. Les
relations entre les agents forment un circuit qui ne garantit en
rien le fonctionnement à l’équilibre des
marchés. Ainsi, les anticipations des agents vont
déterminer le niveau de l’activité
économique.
b. Keynes et ses analyses de l’emploi et de la monnaie
La pensée de Keynes s’inscrit dans un contexte de
chômage qui touche lourdement l’économie
britannique. Dans la Théorie
générale de l'emploi, de l'intérêt et
de la monnaie, il va mettre en évidence que
le volume de la production globale,
c'est-à-dire le revenu national est étroitement
lié au volume de l’emploi. Le niveau de
l’emploi ne dépend pas ainsi du bon fonctionnement
du marché du travail et de la flexibilité à
la baisse des salaires comme l’affirment les
économistes néoclassiques. Il met au contraire en
évidence que ce « marché »
peut très bien être en équilibre de
sous-emploi en raison de l’insuffisance de la demande
effective, c'est-à-dire une insuffisance de la
consommation et de l’investissement qui conduit à
limiter les décisions d’investissement et donc de
créations d’emplois.
Il va aussi montrer que la monnaie peut être désirée pour elle-même et qu’elle ne constitue en aucune façon « un voile » dans les échanges comme le prétendent les économistes néoclassiques. Il va faire la démonstration que l’État doit se substituer aux agents privés. Il doit intervenir afin de réamorcer le circuit pour proposer les moyens d’une relance en agissant sur les taux d’intérêt et sur la monnaie quand les anticipations de ces agents ne permettent pas le retour au plein emploi.
Il va aussi montrer que la monnaie peut être désirée pour elle-même et qu’elle ne constitue en aucune façon « un voile » dans les échanges comme le prétendent les économistes néoclassiques. Il va faire la démonstration que l’État doit se substituer aux agents privés. Il doit intervenir afin de réamorcer le circuit pour proposer les moyens d’une relance en agissant sur les taux d’intérêt et sur la monnaie quand les anticipations de ces agents ne permettent pas le retour au plein emploi.
c. L’influence de la politique keynésienne
La politique keynésienne va devenir la norme des
politiques économiques des gouvernements
occidentaux pendant toute la période de
croissance du lendemain de la Seconde Guerre mondiale
jusqu’à la fin des années 60. Au
début des années 70, la critique
monétariste fait la démonstration de
l’inefficacité de la politique de relance
keynésienne. De nombreux auteurs, parmi lesquels
figurent Joan Robinson, James Tobin, Edmond Malinvaud ou plus
récemment Joseph Stiglitz, vont poursuivre l’analyse
keynésienne au sein de différents courants.
L’essentiel
Auteur incontournable dans la pensée économique mais aussi acteur important de son époque, John Maynard Keynes a bouleversé l’analyse économique dans l’entre-deux-guerres. Son premier apport majeur repose sur la mise en évidence que le marché du travail ne constitue pas un marché comme les autres et que son fonctionnement ne garantit en aucune façon son équilibre et le retour au plein emploi. Le second apport déterminant de l’analyse keynésienne est son analyse du rôle joué par la monnaie dans l’économie. Keynes aura une influence importante justifiant l’intervention de l’État dans l’économie et la mise en place de politiques économiques visant à rétablir le plein emploi.
Auteur incontournable dans la pensée économique mais aussi acteur important de son époque, John Maynard Keynes a bouleversé l’analyse économique dans l’entre-deux-guerres. Son premier apport majeur repose sur la mise en évidence que le marché du travail ne constitue pas un marché comme les autres et que son fonctionnement ne garantit en aucune façon son équilibre et le retour au plein emploi. Le second apport déterminant de l’analyse keynésienne est son analyse du rôle joué par la monnaie dans l’économie. Keynes aura une influence importante justifiant l’intervention de l’État dans l’économie et la mise en place de politiques économiques visant à rétablir le plein emploi.
Principaux ouvrages
- Les Conséquences économiques de la paix (The Economic Consequences of the Peace, 1919)
- Essai sur la réforme monétaire (A Tract on Monetary Reform, 1923)
- Traité sur la monnaie (A Treatise on Money, 1930)
- La Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie (The General Theory of Employment, Interest and Money, 1936)
- Les Conséquences économiques de la paix (The Economic Consequences of the Peace, 1919)
- Essai sur la réforme monétaire (A Tract on Monetary Reform, 1923)
- Traité sur la monnaie (A Treatise on Money, 1930)
- La Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie (The General Theory of Employment, Interest and Money, 1936)
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