Internet : affaiblissement ou renforcement des inégalités ?
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Des données de toute sorte (financières, culturelles...) sont transmises en temps réel via ce nouveau moyen de communication. Aujourd'hui, plus d'un milliard et demi d'individus seraient connectés par l’intermédiaire d’un réseau informatique mondial.
Comment est né Internet ? Renforce t-il ou affaiblit-il la fracture numérique du monde ?
L’armée américaine se montre intéressée par le projet qui permettrait de se protéger contre une attaque nucléaire en mettant au point un réseau de télécommunications sans centre et où une série de nœuds, tous reliés entre eux, permettrait au réseau de fonctionner même si plusieurs de ces nœuds étaient détruits.
Le projet abouti en 1969 et la naissance d'Internet qui se présente comme un réseau mondial non centralisé qui relie entre eux les ordinateurs des utilisateurs grâce aux lignes de télécommunications.
Le nombre d’internautes atteindrait actuellement 1,5 milliards, soit 23 % de la population mondiale, et de nouvelles applications naissent régulièrement : commerce électronique, visite à distance des grands musées, visioconférences, messagerie électronique, blogs...
Certaines branches d'activités du secteur tertiaire ont connu une véritable explosion de leur activité, c’est le cas des « Tours opérators » ou des compagnies de transport aérien bon marché.
L’Inde et la Chine fournissent aussi de gros contingents mais rapportés à la population totale ils représentent moins de 10 %.
Dans l’Union Européenne il y a des écarts sensibles entre le Royaume-Uni, l’Allemagne et les Pays-Bas ou l’accès à Internet est largement développé et l’Europe du Sud, en retrait.
Mais à l’intérieur même des pays développés les situations varient en fonction des catégories socioprofessionnelles. Ainsi, les cadres et professions intermédiaires y sont équipés à plus de 50 % alors que les retraités, les inactifs et les ouvriers sont en dessous de 30 %.
Enfin un certain nombre d’Etats censurent Internet pour des raisons politiques, idéologiques ou religieuses. C’est le cas du Proche et du Moyen Orient, des républiques d’Asie centrale, de la Chine, de la Birmanie et du Vietnam, de Cuba en Amérique et de la Libye et du Soudan en Afrique.
Au total la géographie d’Internet laisse apparaître une triple fracture. Une fracture nord/sud entre pays riches du Nord et pays pauvres du Sud, une fracture est/ouest entre les pays occidentaux et les pays d’Asie centrale et orientale, une fracture nord/nord entre les populations à fort pouvoir d’achat et celles qui connaissent des difficultés.
Au Proche et Moyen-Orient, en Asie centrale, en Chine ou dans les dictatures comme la Birmanie, Cuba ou le Soudan, c’est la crainte de voir l’ouverture au monde mettre en danger des fondements politiques ou religieux qui amènent les autorités à censurer l’accès à Internet.
A l’intérieur des pays riches la fracture numérique a pour origine la fracture sociale : les populations en difficulté financière sont précisément celles qui sont privées d’accès à Internet.
Ainsi Internet qui pourrait être un formidable outil de réduction des inégalités, en permettant le partage des savoirs et des connaissances, les renforce en réalité à quelques exceptions près.
Ce projet a toutefois été critiqué par les pays directement concernés qui souhaitent assurer d’abord l’alimentation et la santé mais aussi par Microsoft et Intel qui voient leur échapper un marché rémunérateur.
Au Cambodge et en Inde le projet DakNet permet grâce à un système de relais, une moto dans le premier cas et un bus dans le deuxième tous deux équipés d'un ordinateur et d'une antenne wifi, d'établir des liaisons Internet dans les villages éloignés et cela sans passer par les infrastructures habituelles bien trop coûteuses.
Dans les pays développés, de nombreux projets permettre l’accès à Internet aux plus démunis, en particulier aux enfants, voient le jour.
Enfin, l’ICANN, organisme international qui attribue les adresses IP (Protocole Internet) et gère les noms de domaines, veille, à l'échelle mondiale, à la stabilité et à l'accessibilité du réseau Internet.
Internet a bouleversé les rapports à l’information, aux savoirs, à la connaissance et nous n’en sommes qu’au début du développement.
Acteur essentiel de la mondialisation cet outil de communication n’est pas développé de la même façon au nord et au sud. De nombreuses « zones blanches »correspondant à la fracture numérique existent.
Il est urgent de promouvoir auprès des populations qui en sont privées l’accès au réseau sous peine de marginaliser encore un peu plus ceux qui n’ont déjà rien. Il faut sans doute imaginer pour Internet une gouvernance internationale, peut-être dans le cadre de l’ONU.
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