État providence et cohésion sociale
- Fiche de cours
- Quiz
- Profs en ligne
- Videos
- Application mobile
C'est après la Seconde Guerre mondiale que
l'intervention de l'État dans les affaires
économiques s'impose comme modèle. Il devient
désormais légitime que l'État assure le
bien-être des citoyens par la mise en place d'un
système de protection sociale. Ainsi naît
l'État providence.
Malheureusement, 50 ans après, l'accroissement des inégalités et l'exclusion minent les sociétés démocratiques. Sans justice sociale, il ne peut y avoir de cohésion sociale et, sans cohésion sociale, sans ces liens qui cimentent la société, il n'y a pas de développement harmonieux possible.
Malheureusement, 50 ans après, l'accroissement des inégalités et l'exclusion minent les sociétés démocratiques. Sans justice sociale, il ne peut y avoir de cohésion sociale et, sans cohésion sociale, sans ces liens qui cimentent la société, il n'y a pas de développement harmonieux possible.
1. L'Etat providence, garant de la cohésion
sociale
a. La mise en place de la protection sociale
Un des objectifs de l'État providence est
d'assurer la justice sociale, c'est-à-dire
de créer les conditions de l'épanouissement
de tous les individus en leur reconnaissant des droits
économiques et sociaux et en luttant contre les
inégalités les plus criantes.
Le système s'est bâti sur deux logiques différentes :
- Une redistribution horizontale (ou système d'assurance) : les individus cotisent par leur travail pour s'assurer contre un risque (maladie, chômage, retraite...). C'est le système principal en France.
- Une redistribution verticale (ou système d'assistance) : les ménages subissent des prélèvements obligatoires pour financer l'aide aux plus démunis ou ceux qui ont un besoin particulier (bourses d'études, RSA...). Ce système est dominant dans les pays du nord de l'Europe.
Le système s'est bâti sur deux logiques différentes :
- Une redistribution horizontale (ou système d'assurance) : les individus cotisent par leur travail pour s'assurer contre un risque (maladie, chômage, retraite...). C'est le système principal en France.
- Une redistribution verticale (ou système d'assistance) : les ménages subissent des prélèvements obligatoires pour financer l'aide aux plus démunis ou ceux qui ont un besoin particulier (bourses d'études, RSA...). Ce système est dominant dans les pays du nord de l'Europe.
b. Comment fonctionne le système de
protection sociale?
Pour permettre l'accès de tous aux besoins
fondamentaux que sont la santé,
l'éducation, l'emploi et la consommation, les
pouvoirs publics ont mis en place des dispositifs solides
:
- La politique de redistribution est un des vecteurs fondamentaux de l'intervention des pouvoirs publics dans le domaine social. C'est en 1945 que naquit en France la Sécurité sociale dont l'objectif était d'instaurer une solidarité horizontale et verticale. Ce système a permis de limiter les effets désastreux que peuvent avoir la perte d'un emploi, la maladie ou la vieillesse. L'instauration des bourses d'études a favorisé le processus de démocratisation de l'enseignement et l'accès de tous les enfants à la connaissance et à la formation.
- Avec la crise et la montée de l'exclusion, il a fallu compléter le système en créant un revenu minimum d'insertion (RMI) qui est devenu le RSA (Revenu de Solidarité Active) et en 2000 la couverture médicale universelle (CMU) ;
- Sur le front de l'emploi, l'État tente de maintenir les individus en contact avec le monde du travail par le biais des chèques emploi-service (CES) des emplois aidés ou des stages de formation.
- La politique de redistribution est un des vecteurs fondamentaux de l'intervention des pouvoirs publics dans le domaine social. C'est en 1945 que naquit en France la Sécurité sociale dont l'objectif était d'instaurer une solidarité horizontale et verticale. Ce système a permis de limiter les effets désastreux que peuvent avoir la perte d'un emploi, la maladie ou la vieillesse. L'instauration des bourses d'études a favorisé le processus de démocratisation de l'enseignement et l'accès de tous les enfants à la connaissance et à la formation.
- Avec la crise et la montée de l'exclusion, il a fallu compléter le système en créant un revenu minimum d'insertion (RMI) qui est devenu le RSA (Revenu de Solidarité Active) et en 2000 la couverture médicale universelle (CMU) ;
- Sur le front de l'emploi, l'État tente de maintenir les individus en contact avec le monde du travail par le biais des chèques emploi-service (CES) des emplois aidés ou des stages de formation.
2. Les limites de l'action de l'État providence
a. Un système peu efficace?
Malgré les efforts déployés par
l'État dans le domaine de la protection sociale,
l'exclusion ne recule guère. Bien sûr, la
redistribution financière contribue
à réduire les
inégalités les plus criantes, mais ce
sont les classes moyennes et supérieures qui
bénéficient le plus des services non
marchands comme l'éducation ou la culture. Elles
profitent donc davantage de cette redistribution en
nature que les catégories les plus
défavorisées.
D'autre part, les politiques de l'emploi ne permettent pas aux plus vulnérables de retrouver un travail synonyme d'intégration sociale. Les allocataires du RSA sont de plus en plus nombreux (plus d'un million en France métropolitaine).
D'autre part, les politiques de l'emploi ne permettent pas aux plus vulnérables de retrouver un travail synonyme d'intégration sociale. Les allocataires du RSA sont de plus en plus nombreux (plus d'un million en France métropolitaine).
b. Des critiques libérales
Les limites de l'efficacité de l'intervention de
l'État dans le domaine social amènent
parfois de l'eau au moulin des libéraux qui
stigmatisent la « société
d'assistance ». Pour les libéraux seul le
marché peut amener une allocation optimale des
ressources. Toute redistribution est inefficace car elle
désincite les individus à faire des
efforts, multiplie les gaspillages de ressources, etc. De
plus, dans un contexte de crise économique, les
dépenses de protection sociale coûtent
très cher (le déficit de la protection
sociale en France s'élève à plus de
20 milliards d'euros en 2012).
Mais les pays qui ont une protection sociale publique minimale tout en confiant l'essentiel aux systèmes privés de marché, connaissent une forte pauvreté et des inégalités criantes comme c'est le cas aux États-Unis. Cela a poussé B. Obama à proposer une réforme d'un système profondément inégalitaire et peu efficace (les dépenses de santé sont plus importantes aux États-Unis qu'en France, environ 3 000 $ contre 5 000 $ par habitant pour les Américains).
Mais les pays qui ont une protection sociale publique minimale tout en confiant l'essentiel aux systèmes privés de marché, connaissent une forte pauvreté et des inégalités criantes comme c'est le cas aux États-Unis. Cela a poussé B. Obama à proposer une réforme d'un système profondément inégalitaire et peu efficace (les dépenses de santé sont plus importantes aux États-Unis qu'en France, environ 3 000 $ contre 5 000 $ par habitant pour les Américains).
L'essentiel
L'intervention des pouvoirs publics est indispensable
pour assurer la cohésion sociale, mais elle n'est
malheureusement pas suffisante. Une triple crise frappe la
protection sociale de nos jours : crise d'efficacité,
de légitimité et de financement. La crise
économique accroît ces effets néfastes
aujourd'hui.
Vous avez obtenu75%de bonnes réponses !