Epargne, investissement et croissance économique
Objectifs :
Acquis de la classe de première :
équilibre emplois/ressources, allocation des
ressources
Notions à retenir pour cette fiche : épargne, accumulation du capital, solde courant de la balance des paiements
Notions à retenir pour cette fiche : épargne, accumulation du capital, solde courant de la balance des paiements
1. Le rôle de l'épargne dans l'accumulation
du capital et la croissance économique
a. L'épargne source d'investissement
permettant l'accumulation du capital
La question des craintes d’une insuffisance
d’épargne limitant le financement des
investissements, ou d’un
excès d’épargne limitant les
débouchés en raison d’une
insuffisance de la consommation,
constitue une question déterminante dans
l’analyse économique. En effet,
l’arbitrage des ménages entre
épargne et consommation n’est pas sans
conséquence sur le niveau de
l’investissement. L’épargne est
traditionnellement à l’origine du processus
d’accumulation du capital et
détermine pour une part le niveau futur de la
croissance économique.
L’opposition entre classiques et keynésiens est ici déterminante pour comprendre les enjeux autour de l’épargne. Pour les classiques dans le prolongement de la loi de Say, l’offre crée sa propre demande, il ne peut y avoir de crise de surproduction découlant d’une insuffisance de la demande. Par conséquent, si les marchés fonctionnent correctement, ils devraient conduire à un équilibre de l’offre et de la demande de capitaux sur le marché financier, et donc conduire à un équilibre entre épargne et investissement. L’épargne ne peut exister en surabondance pour les classiques, car la thésaurisation est impossible parce que l’épargne rencontre toujours l’investissement correspondant.
L’opposition entre classiques et keynésiens est ici déterminante pour comprendre les enjeux autour de l’épargne. Pour les classiques dans le prolongement de la loi de Say, l’offre crée sa propre demande, il ne peut y avoir de crise de surproduction découlant d’une insuffisance de la demande. Par conséquent, si les marchés fonctionnent correctement, ils devraient conduire à un équilibre de l’offre et de la demande de capitaux sur le marché financier, et donc conduire à un équilibre entre épargne et investissement. L’épargne ne peut exister en surabondance pour les classiques, car la thésaurisation est impossible parce que l’épargne rencontre toujours l’investissement correspondant.
b. L'investissement dépend cependant des
débouchés
Pour Keynes en revanche, les classiques confondent
l’égalité comptable entre
épargne et investissement et la relation de
causalité entre les deux grandeurs.
L’équilibre épargne-investissement
est celui qui est constaté après coup
(ex-post), mais il ne correspond pas
forcément à une situation
d’égalité entre
l’épargne et l’investissement avant
leur rencontre (ex-ante). En effet, le niveau des
investissements ne dépend pas uniquement de la
quantité d’épargne, et est
déterminé par les
débouchés anticipés pour la
production. Les ménages peuvent désirer
conserver leur épargne sous forme de
liquidité (monnaie) plutôt que
de la transformer en titres. La monnaie peut
être désirée pour
elle-même. Les motifs de
spéculation peuvent prendre le pas sur les
motifs de précaution et d’achats
reportés.
Une situation d’excès d’offre généralisée peut résulter d’une insuffisance de la demande effective des ménages qui privilégient l’épargne de précaution face à un avenir incertain, voir même une épargne de spéculation. L’excès d’épargne est alors la manifestation d’une insuffisance de débouchés pour l’activité économique, et constitue par ailleurs une source de sous-emploi du facteur travail. La croissance économique peut être ainsi insuffisante.
Une situation d’excès d’offre généralisée peut résulter d’une insuffisance de la demande effective des ménages qui privilégient l’épargne de précaution face à un avenir incertain, voir même une épargne de spéculation. L’excès d’épargne est alors la manifestation d’une insuffisance de débouchés pour l’activité économique, et constitue par ailleurs une source de sous-emploi du facteur travail. La croissance économique peut être ainsi insuffisante.
2. Épargne et investissement en économie
ouverte
a. L'insuffisance de l'épargne entraîne
une dégradation des échanges
extérieurs
Un processus de vieillissement
démographique peut avoir tendance à
générer un déficit
extérieur de la balance
courante. En effet, le vieillissement
démographique provoque une diminution de la
population active occupée, celle qui
produit des richesses, alors que dans le même temps
la part de la population qui consomme augmente. Pris
globalement, les revenus domestiques sont insuffisants en
raison de la diminution du nombre d’actifs
occupés, alors que dans le même temps la
consommation nationale augmente en proportion. Dans le
cas où le système des retraites repose sur
un principe de répartition
entre générations, la diminution de la
population active nécessite que les entrées
de capitaux depuis le Reste du monde
viennent compenser l’insuffisance
d’épargne.
Un tel vieillissement pourra être compensé si le pays en question dispose de sources de richesses extérieures (avoirs) lui permettant de compenser le manque d’épargne intérieure. Dans le cas contraire, un pays en situation d’endettement vis-à-vis de l’extérieur ne pourra générer un déficit extérieur car les capitaux que le reste du monde pourra lui prêter seront insuffisants. Le prix de la dette extérieure, les taux d’intérêts acceptés par les prêteurs risquent d’augmenter fortement en raison de risques accrus de non remboursement. Par conséquent, un pays déjà largement endetté à l’extérieur et incapable de payer des taux d’intérêt élevé à ses débiteurs, devra réduire le pouvoir d’achat soit des actifs (réduction du salaire réel), soit des retraités (réduction pouvoir d’achat des retraites).
Un tel vieillissement pourra être compensé si le pays en question dispose de sources de richesses extérieures (avoirs) lui permettant de compenser le manque d’épargne intérieure. Dans le cas contraire, un pays en situation d’endettement vis-à-vis de l’extérieur ne pourra générer un déficit extérieur car les capitaux que le reste du monde pourra lui prêter seront insuffisants. Le prix de la dette extérieure, les taux d’intérêts acceptés par les prêteurs risquent d’augmenter fortement en raison de risques accrus de non remboursement. Par conséquent, un pays déjà largement endetté à l’extérieur et incapable de payer des taux d’intérêt élevé à ses débiteurs, devra réduire le pouvoir d’achat soit des actifs (réduction du salaire réel), soit des retraités (réduction pouvoir d’achat des retraites).
b. Le vieillissement démographique
pèse sur la croissance future
Les pays européens en phase de vieillissement
démographique sont ainsi très largement
concernés par ce changement de scénario
économique, et les risques portant sur leur future
croissance économique sont importants. Sur cette
question, l’Allemagne, l’Italie, et
l’Espagne sont les pays qui seront touchés
très rapidement par la dégradation de leurs
échanges extérieurs en raison du
vieillissement démographique. Cependant,
l’Allemagne, grâce à ses
excédents commerciaux, dispose
d’avoirs extérieurs importants lui
permettant de compenser la baisse progressive de son
revenu domestique face au maintien ou l'augmentation de
sa consommation intérieure.
Pour les pays ne disposant pas d’avoirs extérieurs permettant de générer des revenus compensant le manque d’épargne intérieur, comme la Grèce, l’Espagne, et le Portugal, ils doivent réduire rapidement le pouvoir d’achat des retraites par différentes mesures : allongement de la durée de cotisation et âge minimum de départ à la retraite plus tardif, désindexation des retraites par rapport à l’évolution des salaires, diminution des pensions versées, etc. Mais ces pays mettent aussi en œuvre une diminution conséquente des salaires réels afin de réduire la consommation.
Le vieillissement démographique pèse ainsi à plusieurs titres sur la croissance. Moins d’actifs producteurs de richesse conduit à une croissance moindre. Le déficit extérieur engendré par une diminution des ressources propres limite lui aussi la richesse produite par le pays. Une population vieillissante est moins innovante, et les débouchés anticipés par les producteurs sont limités aux besoins des personnes plus âgées. Les risques d’une croissance moindre et d’un déclin économique sont ainsi plus importants lors des phases de vieillissement démographique.
Pour les pays ne disposant pas d’avoirs extérieurs permettant de générer des revenus compensant le manque d’épargne intérieur, comme la Grèce, l’Espagne, et le Portugal, ils doivent réduire rapidement le pouvoir d’achat des retraites par différentes mesures : allongement de la durée de cotisation et âge minimum de départ à la retraite plus tardif, désindexation des retraites par rapport à l’évolution des salaires, diminution des pensions versées, etc. Mais ces pays mettent aussi en œuvre une diminution conséquente des salaires réels afin de réduire la consommation.
Le vieillissement démographique pèse ainsi à plusieurs titres sur la croissance. Moins d’actifs producteurs de richesse conduit à une croissance moindre. Le déficit extérieur engendré par une diminution des ressources propres limite lui aussi la richesse produite par le pays. Une population vieillissante est moins innovante, et les débouchés anticipés par les producteurs sont limités aux besoins des personnes plus âgées. Les risques d’une croissance moindre et d’un déclin économique sont ainsi plus importants lors des phases de vieillissement démographique.
L'essentiel
L'épargne est traditionnellement
considérée comme la source principale du
financement des investissements. Une insuffisance
d'épargne porte donc préjudice à la
croissance économique. A priori, les crises
de surproduction (insuffisance de
débouchés) ne peuvent exister si l'offre
crée sa propre demande (loi de Say).
Cependant, dans certaines situations, l'insuffisance de
l'investissement s'explique non pas par une insuffisance
d'épargne, mais par une demande effective
insuffisante (insuffisance de
débouchés) qui n'incite pas les producteurs
à investir. Par ailleurs, l'épargne peut
être la manifestation d'une préférence
des agents économiques pour la liquidité pour
des motifs de précaution et/ou de
spéculation.
En économie ouverte, une insuffisance de l'épargne conduit à aggraver le déficit extérieur. En effet, une insuffisance de la production de biens et de services conduit à importer davantage. Par ailleurs, cette insuffisance de l'épargne doit être compensée par le recours à des emprunts extérieurs qui augmentent la dette avec le reste du monde. Ce risque peut être atténué si le pays en question possède des avoirs extérieurs suffisants grâce à une balance commerciale excédentaire. Mais le plus souvent, face à l'endettement extérieur, les pays doivent opérer une réduction importante du pouvoir d'achat des ménages, et modifier leur système de retraite.
En économie ouverte, une insuffisance de l'épargne conduit à aggraver le déficit extérieur. En effet, une insuffisance de la production de biens et de services conduit à importer davantage. Par ailleurs, cette insuffisance de l'épargne doit être compensée par le recours à des emprunts extérieurs qui augmentent la dette avec le reste du monde. Ce risque peut être atténué si le pays en question possède des avoirs extérieurs suffisants grâce à une balance commerciale excédentaire. Mais le plus souvent, face à l'endettement extérieur, les pays doivent opérer une réduction importante du pouvoir d'achat des ménages, et modifier leur système de retraite.
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