L'essentiel
L'organisation géographique du monde a été
profondément modifiée depuis 1991.
De 1945 à 1991, la planète se
structurait en deux systèmes politiques et
économiques opposés où les échanges
étaient restreints. Même si la
décolonisation a bouleversé la carte du monde, ce
dernier restait figé tant les tensions et les crises ne
modifiaient que partiellement cette division.
Avec la disparition et la dislocation de l'URSS, le
développement économique de pays
émergents, la multiplication des échanges et la
mondialisation, la planète présente un nouveau
découpage géopolitique ainsi qu'un dynamisme
économique inédit.
1. Un monde de plus en plus divisé ?
a. Repenser la division du monde
Les découpages que l'on peut faire du monde
diffèrent selon les critères choisis :
division entre Etats, entre démocraties et dictatures,
entre espaces riches et espaces pauvres, espaces dynamiques et
périphéries, zones de tensions et de guerres face
aux espaces de paix et de sécurité...
De fait, la disparition des blocs et la division de l'URSS
(15 nouveaux Etats indépendants), de la Yougoslavie
en plusieurs Etats (Slovénie, Croatie, Serbie...),
dessinent un monde de plus en plus éclaté,
malgré la réunification allemande. Mais
parallèlement, c'est la démocratie pluraliste et le
système économique capitaliste qui sont devenus le
modèle dominant.
b. Pays riches/pays pauvres ? Ou espace dynamiques/espaces
en marge ?
La distinction d'un Tiers Monde, face aux pays industriels,
développés et riches, n'est plus satisfaisante.
D'abord parce que la diversité des situations dans les
pays jadis regroupés dans le Tiers Monde invite
à parler plutôt des Tiers Mondes ou des
« Suds ». Ensuite, parce que les
difficultés économiques et sociales des pays issus
de l'URSS et des démocraties populaires qui se
reconvertissent au capitalisme appellent la notion de
« Nords ».
Il est plus judicieux de distinguer des espaces dynamiques
(parfois une région seulement d'un Etat comme le littoral
en Chine ou les grandes agglomérations
en Russie) et des
« périphéries » qui subissent
le contrôle des régions
« centre » (comme la Sibérie,
l'intérieur de la Chine). Le G7 reste le regroupement
d'Etats le plus puissant et le plus influent, incluant les Etats
de la Triade.
2. Le nouvel ordre mondial : entre regroupement et
affrontement
a. Le renforcement de vastes zones de libre-échange
Les regroupements d'Etats sur des bases économiques (ALENA
[Accord de Libre-Echange Nord-Américain], UE, Mercosur,
etc.) sont nombreux et génèrent un nouveau
dynamisme, cause et effet de la mondialisation. Via le
GATT (General Agreement on Tariffs and Trade) puis l'OMC
(Organisation Mondiale du Commerce), les droits de douane sont
abaissés pour favoriser et développer les
échanges. Cette augmentation des échanges est un
fait nouveau dans l'histoire de l'humanité. Plus
favorables aux pays industriels les plus riches du Nord, ces
accords sont aussi un moyen pour encourager le
développement économique des pays émergents.
b. Les limites de la mondialisation
La mondialisation est indéniable : multiplication des
échanges, développement de l'Internet, des
réseaux informatiques bancaires, boursiers, etc. Mais elle
est à nuancer dans la mesure où elle est
inégalement réalisée. L'Afrique reste pour
l'heure en marge de ce vaste mouvement. Les pays les plus pauvres
d'Asie, du Proche-Orient et même d'Europe sont des
périphéries qui participent peu aux échanges
mondiaux et aux flux de capitaux.