Du cloisonnement par la frontière au « village planétaire »

Près de 200 Etats exercent leur souveraineté sur leur territoire ainsi que sur un espace maritime délimité par la ZEE (Zone Economique Exclusive) qui peut s'étendre, selon le droit maritime international, jusqu'à 200 milles marins, soit 370,4 km. Son but est de préserver les droits des pays riverains sur les richesses naturelles de la mer.

Au cours du XX^e siècle, le nombre d'Etats a été multiplié par quatre. Plusieurs facteurs expliquent cette multiplication :
- la disparition, au lendemain de la Première Guerre mondiale, des empires multinationaux comme par exemple l'Empire austro-hongrois ;
- mouvement de décolonisation qui intervient au lendemain de la Seconde Guerre mondiale ; 
- la chute du bloc communiste qui intervient au début des années 1990.

On peut attribuer deux fonctions aux frontières :

– une fonction de cloisonnement :
les frontières servent à borner le territoire et à effectuer des contrôles d'identité.
Elles entraînent aussi l'installation de postes douaniers pour éviter le passage de marchandises de contrebande.
En cas de conflit, réel ou possible (les deux Corées), les frontières sont militarisées.
Des populations peuvent, enfin, trouver refuge en cas de guerre civile ou de conflit international. L'espace frontalier se transforme alors en camp de réfugiés (Pakistan, Thaïlande) ;

– une fonction d'échanges :
les régions frontalières sont alors très dynamiques économiquement.
Plusieurs exemples illustrent cette fonction : l'espace de la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, l'interface de l'Alsace des régions allemandes et de la Suisse.

Les Etats veulent assurer la sécurité des ressources pour leur population et décider de la commercialisation de produits sensibles comme l'eau ou le pétrole.
Ces impératifs sont souvent source de tensions : en 1990, l'Irak a envahi le Koweït pour prendre le contrôle des champs pétrolifères au-delà de la frontière disputée ; la Turquie s'oppose à la Syrie et à l'Irak en aménageant en amont le Tigre et l'Euphrate.

Les rapports entre la politique et l'espace géographique sont conflictuels. Le nouvel ordre mondial, sous l'égide de l'ONU au début des années 1990, n'est pas respecté et les équilibres à l'échelle régionale sont menacés.
Ainsi en est-il du Cachemire, revendiqué par l'Inde et le Pakistan ou de la volonté de puissance de la Chine en Asie orientale.

Les frontières s'effacent devant la mondialisation. Le commerce ou le tourisme sont des activités mondiales ; il en est de même des transports interconnectés.
La stratégie des FMN (Firmes MultiNationales) s'oppose au cloisonnement des frontières, il en est de même des organisations économiques comme l'Union européenne ou l'ALENA qui ne donnent plus aux frontières le rôle de séparer deux Etats distincts mais au contraire celui de les rapprocher, ce sont désormais des zones de contact.
La protection de l'environnement se fait à l'échelle de la planète car elle résulte des aménagements humains et de leurs conséquences écologiques sur les forêts, les fleuves, l'air et les océans. Les conférences internationales n'ont, pour l'instant, pas abouti à une solidarité planétaire (échecs à Rio, Kyoto et Bonn).