1. Un espace mondial dominé par les échanges
a. L’augmentation des échanges mondiaux
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et plus encore depuis
le début des années 1970, les échanges
internationaux de marchandises, d’information et de
capitaux se sont accrus. Entre 1976 et 1995, la valeur
des exportations de marchandises est passée de 1 000
à 5 000 milliards de $. De la même
manière, la valeur des exportations de services marchands
est passée de quelques dizaine de milliards à
plus de 1 000 milliards de $ pendant la même
période. Les exportations de tous les pays se sont accrues
en raison du développement des firmes multinationales. Les
échanges mondiaux sont devenus plus faciles grâce
à l’amélioration des conditions et de la
rapidité du transport et à la libéralisation
des échanges.
b. Les partenaires privilégiés des échanges
Le commerce mondial est marqué par des
déséquilibres importants : les espaces
producteurs de produits énergétiques sont en grande
partie des pays du Sud tandis que les plus grands pays
consommateurs sont les pays industrialisés
(Amérique du Nord, Europe, Japon). Ce type de discordance
spatiale est l’une des raisons majeures de
l’augmentation des échanges. Les produits
manufacturés progressent le plus fortement et
représentent aujourd’hui les 2/3 des
échanges. Les échanges des services sont
principalement opérés entre les pays les plus
riches de l’hémisphère nord, qui agissent
comme des centres de décision et d’impulsion
mondiaux.
c. Le commerce : agent de la mondialisation
Le commerce international est un agent important de
l’internationalisation des économies. Deux tiers des
échanges sont effectués entre trois pôles
principaux (Amérique du Nord à hauteur de
16 %, Europe pour 45 % et Asie pour 26,5 %). On
assiste toutefois à l’émergence de nouveaux
pôles dans la zone pacifique et dans l’océan
Indien. L’interdépendance entre les économies
de la planète se renforce au fur et à mesure que
les échanges augmentent.
2. Les voies des échanges mondiaux
a. La prépondérance des échanges maritimes
Les échanges de marchandises s’effectuent
essentiellement par voie maritime. Entre 1985 et 1995,
les tonnages transportés ont augmenté de plus de
25 %. De grandes façades maritimes équipent
les grands ensembles continentaux des pays
industrialisés : la façade nord-est (de
Montréal à Philadelphie) et la façade ouest
(de Los Angeles à Vancouver) des Etats-Unis, la
façade nord-ouest européenne, la façade
japonaise et la façade Sud-Est asiatique. Tous les grands
ports (et les grands ports de conteneurs) tels que Hong Kong,
Singapour, Rotterdam, Anvers, Shanghai, Los Angeles… sont
situés dans des espaces continentaux ou régionaux
ayant joué la carte de l’industrie (pays
anciennement et nouveaux pays industrialisés).
En 1996, on estimait à près de
4,8 milliards de tonnes le trafic mondial des marchandises.
b. Les échanges d’information comme fondement du
pouvoir
Les pays industrialisés disposent des moyens techniques et
des technologies nécessaires pour disposer du
contrôle sur les échanges d’information qui
est essentiel à tout organe de pouvoir (politique,
militaire, économique ou financier). Par exemple,
l’agence Reuter (agence d’information
financière) dispose du deuxième réseau de
satellites après celui de l’armée
américaine. Les technologies de l’information et de
diffusion sont contrôlées par des entreprises
américaines. Les Européens et les Japonais
disposent également de réseaux d’information
qui complètent ou concurrencent parfois le réseau
américain.
c. L’augmentation des échanges de capitaux
Les pôles de la finance mondiale se trouvent
également dans les pays anciennement ou nouvellement
industrialisés. New York, Londres ou Tokyo correspondent
aux places boursières les plus actives au point de modeler
une partie des centres urbains des grandes villes (Wall Street,
City de Londres). La mobilité des capitaux dans les
différentes bourses du monde permet une circulation de
l’argent facilitée par l’ouverture des
capitaux et le développement des pratiques
spéculatives. Ces pratiques peuvent parfois
entraîner des effets dévastateurs comme dans le cas
de la crise asiatique. La rapidité des échanges
d’information est dans ce type de situation un
élément pouvant aggraver les effets d’une
crise boursière.
Au total, l’internationalisation des échanges et la
création d’un système d’échanges
ouverts à l’échelle mondiale n’a eu
pour effet de résorber le déséquilibre
Nord-Sud. Bien au contraire, les échanges
s’effectuent entre trois aires géographiques
privilégiées qui assurent 87,5 % des
échanges mondiaux.
L’essentiel
Trois zones géographiques assurent 87,5 % des
échanges mondiaux (Asie, Europe et Amérique du
Nord). Elles disposent des principales places
boursières, du plus fort potentiel technique et
technologique. Elles maîtrisent les technologies de
l’information et elles ont développé les
interfaces maritimes les plus équipées du monde
pour les échanges de marchandises.