David Ricardo (1772-1823) : biographie et bibliographie
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« Dans un système de parfaite
liberté de commerce, chaque pays consacre naturellement
son capital et son travail aux emplois qui lui sont le plus
avantageux. La recherche de son avantage propre s’accorde
admirablement bien avec le bien universel. »
(Des principes de l'économie politique et de
l'impôt, 1821)
Il rompt avec sa famille en épousant en 1793 la fille d’un quaker (protestant). Il travaille alors à son compte comme agent de change et va construire une fortune importante.
Entre 1809 et 1810, les guerres napoléoniennes et leur financement problématique lui donnent l’occasion de défendre sa vision quantitative de la monnaie dans la presse. En 1811, il publie son premier ouvrage exposant cette théorie quantitative de la monnaie Essai sur le haut prix des lingots. Cet ouvrage influencera en 1816 l’Acte de Peel et le Bank Charter Act de 1844 qui donneront naissance à l’organisation moderne de la Banque d’Angleterre basée sur les principes de la Currency school.
Il se retire des affaires en 1814 en ayant accumulé une fortune suffisante pour se consacrer à l’écriture et à la politique. En 1815, il rédige un texte intitulé Essai sur l’influence du bas prix du blé sur les profits du capital visant à mettre en évidence les effets pervers du protectionnisme sur les importations. Il écrit la première édition de son ouvrage principal en 1817, Des principes de l'économie politique et de l'impôt.
Il sera membre de la Chambre des communes en 1819. Il va alors défendre le libre-échange en luttant contre les lois qui restreignent le commerce sur le blé (corn laws). Il meurt subitement en 1823 après avoir remanié et réédité deux fois son dernier ouvrage.
Ricardo va entretenir des relations d’amitiés avec Robert Malthus. Malgré leurs divergences théoriques, il adhère au principe malthusien selon lequel la croissance géométrique de la population pose le problème des ressources alimentaires qui ne croissent que de façon arithmétique. Il rencontrera aussi Jean-Baptiste Say (père de « la loi des débouchés ») avec qui il s’opposera sur les questions de la rente et de la valeur.
Dans le prolongement de la pensée de Quesnay (physiocrate) et celle de Smith, il s’intéresse à la question de l’enrichissement des nations et met en évidence les relations entre les profits et les salaires. Sa théorie de la répartition le conduit à montrer comment en raison de la loi des rendements décroissants (théorie de la rente foncière), en raison de l’évolution de la population et en présence d’un protectionnisme dans les échanges (corn laws), l’économie court le risque d’un état stationnaire.
Il poursuit ainsi l’analyse de Smith en dépassant sa théorie des avantages absolus en développant le concept d’avantages comparatifs pour montrer que le libre-échange est nécessaire pour sortir de cet état stationnaire. Il introduit de cette façon, dans l’analyse économique, la notion de calcul à la marge avec sa théorie de la rente foncière. Il défend l’idée que la notion de valeur en économie repose sur la quantité relative de travail nécessaire à la production des marchandises. Dans le cadre du débat entre Currency School et Banking School, il sera un farouche défenseur de la théorie quantitative de la monnaie.
Comment sortir de l’état stationnaire qui menace l’économie en situation de rendements décroissants et de protectionnisme ? Ricardo, habile financier et acteur politique anglais important du début du 19e siècle, dans le prolongement de l’économie politique classique, apporte comme réponse la nécessité du libre-échange avec sa loi des avantages comparatifs.
- Essai sur le haut prix des lingots (The High Price of Bullion, A Proof of the Depreciation of Bank Notes, 1811)
- Essai sur l’influence du bas prix du blé sur les profits du capital (An Essay on the Influence of a Low Price of Corn on the Profits of Stock 1815)
- Des principes de l'économie politique et de l'impôt (On the Principles of Political Economy and Taxation, 1re édition 1817, 2e édition 1819, 3e édition 1821)
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