Croissance et inégalités
On a longtemps cru dans les démocraties occidentales que produire plus rimerait avec diminution, voire disparition, des inégalités. Pourtant on voit bien aujourd'hui que le formidable essor économique des pays occidentaux après la Seconde Guerre mondiale a déçu cette attente. Et le ralentissement de la croissance depuis 1980 creuse à nouveau des écarts qui n'avaient jamais été si réduits que cela. Il faut donc comprendre quels sont les liens qui unissent la croissance et les inégalités.
On peut citer un autre exemple qui montre comment la croissance favorise le cumul des inégalités : le travailleur d'une branche moderne en croissance rapide va bénéficier d'un salaire plus élevé qu'un travailleur d'une branche en déclin. Grâce à ce salaire élevé, il va pouvoir se constituer un patrimoine (par exemple acheter son logement), ce qui va encore accroître les inégalités.
On voit donc que la croissance s'accompagne d'inégalités, qui spontanément n'ont pas de raison de s'atténuer.
D'une part, la répartition, qualifiée de « primaire », entre les apporteurs de capital et ceux de travail, peut être modifiée par la politique de redistribution. L'Etat va chercher à réduire les inégalités économiques en procédant à des prélèvements sur les revenus et/ou les patrimoines les plus élevés et en distribuant ces montants prélevés aux plus démunis. Dans ce cas, l'écart entre les plus hauts et les plus bas revenus va se réduire.
On peut certes penser que cette redistribution peut être décidée dans n'importe quel contexte. Mais il faut bien dire qu'elle est plus facile à décider et à appliquer dans un contexte de croissance : en effet, dans ce cas, des richesses supplémentaires étant créées, il suffit d'en prélever de manière à ce que les plus riches en aient moins que ce qu'ils auraient pu avoir mais plus que ce qu'ils avaient avant pour que (presque) tout le monde soit content.
De la même manière, une partie des revenus distribués grâce à la croissance peuvent être prélevés pour financer des dépenses publiques visant à réduire les inégalités non économiques, comme les dépenses pour la réalisation de l'égalité des chances dans l'éducation. La croissance est donc un moyen de réduire les inégalités.
Si par exemple, les salaires versés sont plus élevés dans une branche en croissance, et plus faibles dans une branche en déclin, normalement les salariés rationnels vont tenter de quitter la branche en déclin et d'aller se faire embaucher dans la branche en croissance, même s'il faut pour cela un complément de formation.
On peut faire le même raisonnement pour les profits : les détenteurs de capitaux vont tenter d'investir dans les branches ou les entreprises où les profits sont élevés (on rappelle que les profits sont des revenus).
D'autre part, des inégalités non économiques peuvent freiner la croissance, en particulier si elles affectent la qualité (donc la productivité) de la main-d'œuvre : on peut penser aux inégalités devant l'école, aux inégalités devant la santé, etc.
On s'aperçoit que les relations entre croissance et inégalités ne sont pas simples, on ne peut ni affirmer que la croissance permet de diminuer les inégalités, ni soutenir l'inverse. Le débat est finalement d'abord politique : quelle croissance veut-on ? Une croissance rapide quelles que soient les inégalités qui l'accompagnent ou une diminution des inégalités au risque d'un ralentissement de la croissance ?


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