L'essentiel
En raison de la présence d'une montagne
prédominante, le peuplement de l'archipel japonais s'est
concentré sur les plaines littorales représentant
moins du tiers de la superficie du pays. Les villes
multimillionnaires, les activités industrielles ont
dû se développer le long des littoraux. Les
phénomènes volcaniques, sismiques et les
tempêtes tropicales pouvant survenir pendant
l'été ou l'automne représentent les
aléas majeurs susceptibles de provoquer des dommages
très graves pour une société
organisée et aux densités de peuplement et
d'aménagement élevées.
Par ailleurs, la société japonaise
elle-même génère une variété
de risques (accidents technologiques, pollutions, attaques
terroristes aux gaz toxiques) qui ont déjà
montré que la vulnérabilité dépend
tant des phénomènes liés aux milieux que
de la société elle-même.
1. Une situation favorable à l'apparition des aléas
a. Une zone de contact tectonique entre Asie et Pacifique
L'archipel japonais est en partie composé d'une
chaîne de montagnes imposantes (environ 70 % de la
superficie du pays avec des sommets dépassant
3 000 mètres) en formation depuis l'ère
tertiaire. Résultat du glissement de la plaque pacifique
sous la plaque eurasiatique, ce dispositif est à l'origine
de nombreux tremblements de terre (1 500 par an en moyenne)
qui frappent parfois durement certaines zones du pays. Les
volcans et les phénomènes associés (sources
d'eau chaude) sont nombreux. Le volcan le plus
célèbre du pays, le Mont Fiji (Fiji-San), a
été érigé au rang de symbole
national.
b. Un climat sous avis de tempête
L'archipel est sous l'influence de vents provenant du Sud-Est. Le
régime des précipitations est dominé par le
phénomène de la mousson. Les
précipitations sont abondantes en été et en
automne, périodes pendant lesquelles peuvent survenir de
violentes tempêtes tropicales ou typhons. A
l'intérieur et à l'abord des massifs, l'abondance
des précipitations dans un pays où les reliefs de
montagnes sont importants augmente les menaces de glissements de
terrain.
2. Les menaces contre une société qui ne
réussit pas toujours à réduire sa
vulnérabilité
a. Les aléas climatiques liés à la position
pacifique
L'économie japonaise se développe sur une portion
réduite de l'archipel. Elle repousse les limites du
peuplement concentré dans les plaines et des villes
progressant vers le littoral : multiplication des polders et
surtout des zones de remblais aménagées pour
l'industrie ou les transports (ex. : aéroport
international du Kansai [Osaka] construit sur une île
artificielle). Cette progression vers la mer favorise une
vulnérabilité importante face aux typhons
menaçant surtout les régions littorales très
peuplées, ou face aux tsunamis (raz de marée)
consécutifs aux séismes sous-marins dans le
Pacifique.
b. Des séismes destructeurs
Les séismes sont très fréquents et les plus
puissants (230 environ depuis l'an 1000) ont
entraîné des destructions impressionnantes :
100 000 victimes dans le tremblement de terre ayant
détruit Tokyo en 1923. En dépit d'une
législation imposant des normes antisismiques aux nouveaux
bâtiments, le tremblement de terre de Kobé
(janvier 1995) a montré à quel point le
bâti ancien (ou traditionnel) était encore un
facteur d'accroissement de la vulnérabilité
(incendies). La destruction des réseaux (routes,
autoroutes parfois construites aux normes antisismiques) a
également mis en valeur la fragilité des mesures en
matière de gestion des crises sismiques.
3. Les menaces liées aux activités humaines
a. Les altérations de l'environnement urbain
La croissance urbaine et industrielle a contribué à
l'évolution de certains paysages (dégradés
pour certains, modifiés pour d'autres...). L'impact de ce
phénomène est encore plus fort dans les villes et
leurs périphéries en raison des pollutions des eaux
et de l'air. Les distributeurs d'oxygène observés
dans certains magasins de Tokyo manifestent – sinon une
réalité de l'altération de
l'atmosphère urbaine – au moins une
inquiétude forte des populations.
b. Les menaces technologiques et chimiques
Les activités industrielles sont à l'origine de
pollutions à l'arsenic, au cadmium, au mercure dans des
régions entières (baie de Tokyo, région de
Nagoya, de Kobé-Osaka...). Ces pollutions industrielles
affectent les eaux de surface comme les nappes phréatiques
(dans ce cas, l'agriculture intensive a sa part de
responsabilité en raison de l'emploi d'engrais
chimiques).
Enfin, le risque technologique et chimique quitte les murs et les
périphéries des usines. Il est désormais un
outil au service du terrorisme comme l'a montré l'emploi
du gaz neurotoxique sarin dans le métro de Tokyo en
mars 1995.