Conflits et changement social
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1. Le conflit crée le changement social
a. La diversité des conflits
Il serait aisé de réduire le conflit au
seul conflit de travail.
En effet, le schéma marxiste de la lutte des
classes est dans toutes les mémoires, et
lorsque l'on évoque les conflits, on pense avant
tout à l'action syndicale, en se rappelant
quelques dates clefs illustrant les rapports conflictuels
entre patrons et salariés (citons par exemple les
grandes grèves ouvrières des
années 1950 en France).
Cependant, le conflit peut aussi porter sur des questions d'ordres politiques ou culturels. Une partie de la population exprimant ses revendications ou ses oppositions à un système de valeurs en place. On parle alors souvent de l'existence de mouvements sociaux, le meilleur exemple restant les requêtes féministes dans les années 1970.
Dans tous les cas, le conflit n'émerge que parce qu'il existe une assise populaire importante pour porter le débat : des organisations syndicales, des partis politiques, des associations, etc.
Cependant, le conflit peut aussi porter sur des questions d'ordres politiques ou culturels. Une partie de la population exprimant ses revendications ou ses oppositions à un système de valeurs en place. On parle alors souvent de l'existence de mouvements sociaux, le meilleur exemple restant les requêtes féministes dans les années 1970.
Dans tous les cas, le conflit n'émerge que parce qu'il existe une assise populaire importante pour porter le débat : des organisations syndicales, des partis politiques, des associations, etc.
b. Le conflit à l'origine des
évolutions sociales
Ce sont surtout M. Weber et G. Simmel qui ont
montré que les conflits, en permettant une
interaction entre agents, pouvaient faire évoluer
la société. Pour G. Simmel en effet, la
situation conflictuelle n'est pas une maladie de la
société, puisqu'elle est en soi
socialisante.
Étudiant les différents conflits possibles aussi bien au sein des familles que des institutions étatiques, Simmel constate que les causes des conflits sont nombreuses (haines, besoins, désirs, etc.), mais que leur fonction est toujours unique : rétablir l'unité de ce qui a été rompu à un moment donné. Finalement, le conflit est une sorte de soupape de sécurité, qui empêche l'explosion de la société. De la sorte, le conflit assure la cohésion du groupe, et organise le changement social en assurant un nouvel équilibre post-conflit.
Le nouvel équilibre apparaît en particulier lors de l'adoption d'une nouvelle norme sociale. Par exemple, le droit du travail a été progressivement transformé sous l'impulsion des différentes luttes sociales. On peut aussi songer à l'évolution du droit des femmes, notamment sur le thème de la procréation volontaire avec la loi sur l'IVG (Interruption volontaire de grossesse). Pour Durkheim, la réglementation est alors une manière de prévenir et de modérer la violence des conflits.
Certains conflits n'amènent pas le changement social, au contraire ils sont conservateurs. Les luttes actuelles contre la mariage homosexuel ou l'IVG dans les années 1970 en sont des exemples. D'autres ont pour origine un changement qui impacterait le bien-être personnel des individus. On parle de mouvements NIMBY (Not In My BackYard) pour décrire ces mouvements conservateurs car ils touchent des intérêts individuels (par exemple un collectif qui lutte contre l'implantation d'une centrale nucléaire à proximité des habitations des membres).
Étudiant les différents conflits possibles aussi bien au sein des familles que des institutions étatiques, Simmel constate que les causes des conflits sont nombreuses (haines, besoins, désirs, etc.), mais que leur fonction est toujours unique : rétablir l'unité de ce qui a été rompu à un moment donné. Finalement, le conflit est une sorte de soupape de sécurité, qui empêche l'explosion de la société. De la sorte, le conflit assure la cohésion du groupe, et organise le changement social en assurant un nouvel équilibre post-conflit.
Le nouvel équilibre apparaît en particulier lors de l'adoption d'une nouvelle norme sociale. Par exemple, le droit du travail a été progressivement transformé sous l'impulsion des différentes luttes sociales. On peut aussi songer à l'évolution du droit des femmes, notamment sur le thème de la procréation volontaire avec la loi sur l'IVG (Interruption volontaire de grossesse). Pour Durkheim, la réglementation est alors une manière de prévenir et de modérer la violence des conflits.
Certains conflits n'amènent pas le changement social, au contraire ils sont conservateurs. Les luttes actuelles contre la mariage homosexuel ou l'IVG dans les années 1970 en sont des exemples. D'autres ont pour origine un changement qui impacterait le bien-être personnel des individus. On parle de mouvements NIMBY (Not In My BackYard) pour décrire ces mouvements conservateurs car ils touchent des intérêts individuels (par exemple un collectif qui lutte contre l'implantation d'une centrale nucléaire à proximité des habitations des membres).
2. Le changement social est source de conflits
a. Les évolutions des mœurs
À l'inverse, le changement peut être la
source du conflit. Il y a donc bien ambivalence du
terme. Dans le cas des évolutions de mœurs,
il se produit une modification en profondeur de la
société, et une remise en cause des
rôles dévolus à chacun. Cela ne se
fait pas sans heurts, certains groupes entendant
conserver les pratiques anciennes. Ainsi,
l'avènement d'une jeunesse plus libre
qu'autrefois, mais plus soumise aux aléas
économiques, a pu engendrer des conflits
épisodiques plus ou moins latents entre
générations (cf. mai 1968).
De même, la montée en puissance de la vie citadine et les évolutions culturelles qui s'ensuivent remettent en cause les habitudes d'un monde rural, très attaché à certaines traditions. Le succès récent du parti CPNT (Chasse Pêche Nature et Tradition) aux élections européennes témoigne bien d'un malaise identitaire, de même que d'un conflit ouvert entre les attentes environnementalistes modernes et les pratiques plus anciennes de chasse.
De même, la montée en puissance de la vie citadine et les évolutions culturelles qui s'ensuivent remettent en cause les habitudes d'un monde rural, très attaché à certaines traditions. Le succès récent du parti CPNT (Chasse Pêche Nature et Tradition) aux élections européennes témoigne bien d'un malaise identitaire, de même que d'un conflit ouvert entre les attentes environnementalistes modernes et les pratiques plus anciennes de chasse.
b. Le rôle du changement technique
De même, les modernisations des systèmes de
production économique, et la
« moyennisation » sociale qu'elles
engendrent transforment les sources de conflits. On
s'aperçoit ainsi aujourd'hui que les
revendications sont plus qualitatives, portant sur
la participation, l'autonomie, la qualité de vie
des personnes, etc. Puisque la satisfaction des besoins
matériels est à peu près
assurée, la population déplace ses demandes
vers des attentes plus symboliques.
Pour A. Touraine, c'est une caractéristique des « sociétés post-industrielles » ou encore « programmées » : ce ne sont plus les rapports de production qui sont source de conflit, mais la gestion et la diffusion massive des représentations et des informations sur le modèle culturel à suivre.
Pour A. Touraine, c'est une caractéristique des « sociétés post-industrielles » ou encore « programmées » : ce ne sont plus les rapports de production qui sont source de conflit, mais la gestion et la diffusion massive des représentations et des informations sur le modèle culturel à suivre.
L'essentiel
Les rapports entre conflits et changement social sont
ambigus, puisque le changement social est à la fois
source et produit des conflits. Qu'il s'agisse des conflits
de travail ou des conflits culturels et politiques, la
société réagit en adoptant une nouvelle
norme sociale. Mais les évolutions sociales sont aussi
synonymes de conflits nouveaux, portant
désormais sur des attentes plus symboliques que
matérielles.
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