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Comment expliquer la mobilité sociale ?

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Comment expliquer la mobilité sociale observée dans les tables de mobilité ? L’école qui délivre les diplômes et donc le sésame pour la mobilité sociale joue-t-elle pleinement son rôle ?
1. Mobilité et changement social
a. Quelle a été la mobilité depuis la fin des Trente Glorieuses ?
La mobilité observée au travers des tables d’origine ou de destinée est celle de la fin des Trente Glorieuses. Pour les générations entrées sur le marché du travail à cette date, la mobilité a été assez forte pour les classes moyennes du secteur tertiaire. En effet, les fils d’employés ou de professions intermédiaires ont été assez nombreux à passer dans la catégorie des cadres et professions intellectuelles supérieures. Les fils d’artisans, commerçants ou chef d’entreprise ont aussi connu une mobilité sociale assez forte mais pas forcément ascendante.

Par contre, on constate plutôt une reproduction sociale pour les fils de cadres ou d’ouvriers. Ils sont nombreux à exercer le même métier que leur père. Près de la moitié des fils de cadres le sont restés pour les hommes âgés de 40 à 59 ans en 2003.
b. Les explications structurelles
• La tertiairisation est une cause principale de cette mobilité. Ce mouvement a eu plusieurs effets différents sur la mobilité sociale. Il a d’abord créé un grand nombre d’emplois de professions intermédiaires et de cadres et professions intellectuelles supérieures, ce qui a permis une mobilité ascendante pour les fils de ces catégories sociales et de celle des employés. La mobilité des hommes a été ascendante grâce à l’entrée des femmes sur le marché du travail qui ont pris les postes d’employés créés ;

• De manière corollaire, les emplois d’ouvriers se sont raréfiés et certains fils d’ouvriers ont pu connaître aussi une mobilité ascendante car les postes d’ouvriers non qualifiés ont été pris par les immigrés entrés sur le marché du travail pendant les Trente Glorieuses. Ce mouvement a aussi touché le secteur primaire où les enfants d’agriculteurs sont plus nombreux à se diriger vers les emplois d’ouvriers ou d’employés. Mais la reproduction sociale dans ces milieux reste forte du fait de l’héritage culturel ;

• La baisse structurelle du nombre d’indépendants a poussé les fils d’artisans, de commerçants ou, dans une moindre mesure, les fils de chefs d’entreprise vers les emplois salariés du secteur tertiaire.
2. Le rôle de l'école et de la famille
a. Une réussite scolaire différenciée malgré la démocratisation de l'école
Le mouvement de démocratisation scolaire est entamé pendant les années 1960. Les enfants sont poussés à continuer leurs études plus longtemps, quelle que soit leur catégorie sociale d’origine. L’obligation scolaire est étendue jusqu’à 16 ans et les baccalauréats technologiques sont créés pour atteindre cet objectif. Dans les années 1980 apparaît l’objectif d’amener 80 % d’une classe d’âge au niveau baccalauréat et, dans ce but, les diplômes sont encore diversifiés (création des baccalauréats professionnels en 1985). En 1950, seul 1 élève sur 30 accède à ce niveau de diplôme, aujourd’hui un peu moins de 7 enfants d’une classe d’âge sur 10 obtiennent leur baccalauréat (tout type confondu).

Mais cette démocratisation scolaire cache de réelles inégalités. La réussite au baccalauréat reste très dépendante de l’origine sociale. En effet, sur 100 enfants de cadres, environ 85 réussissent leur diplôme alors que cette proportion tombe à moins de 50 % pour les enfants d’ouvriers. De plus, la répartition entre les divers baccalauréats est très différente ; la proportion de bacheliers scientifiques est proche de 40 % pour les enfants de cadres alors qu’elle n’est que de 5 % pour les enfants d’ouvriers non qualifiés. Les baccalauréats professionnels concernent 1/3 environ des enfants d’ouvriers et seulement 8 % des enfants de cadres.

La France est le pays de l’OCDE où les résultats sont les plus dépendants de l’origine sociale et les écarts se sont accrus au début des années 2000. En effet 42,4 % des enfants d’ouvriers non qualifiés obtenaient un bac en 1996 et ils ne sont plus que 40,7 % en 2002. Cette dégradation concerne les catégories les plus en difficulté (employés de service, inactifs).
b. Les explications avancées
Pour Pierre Bourdieu et les sociologues se rattachant à sa pensée, les inégalités de réussite scolaire dépendent de la position sociale de la famille. Les individus possèdent trois sortes de capitaux qu’ils transmettent à leurs enfants : économique, social (c'est-à-dire les relations utiles) et culturel.
Le capital culturel est essentiel dans le processus de mobilité (ou reproduction) sociale. En effet, il est composé des diverses connaissances de l’individu, de ses biens culturels ou encore de son habitus (manières d’agir ou de penser propres à une classe sociale). Pour Bourdieu, les classes dominées ont un capital culturel qui n’est pas adapté à celui transmis à l’école (qui est lié à la culture des classes dominantes) ; ainsi, leurs enfants sont progressivement éliminés du système scolaire en pensant « qu’ils ne sont pas faits pour les études ». L’école est donc un instrument de la reproduction sociale des classes dominantes (au travers du langage et du comportement) qui favorise le capital culturel « légitime ».
C’est une approche caractéristique de « l’holisme méthodologique ».

Boudon est tenant du courant de « l’individualisme méthodologique ».
Pour lui, la société n’impose pas ses contraintes aux individus, les phénomènes sociaux s’expliquent par les interactions entre les individus. Ainsi, les inégalités scolaires sont dues à des stratégies différentes selon le milieu social d’origine de l’enfant. En effet, chaque famille fait un calcul rationnel pour déterminer le meilleur parcours scolaire des enfants. L'ambition de chaque famille se mesure donc à l’aune de leur propre position sociale ; un enfant d’agriculteur qui devient professeur sera considéré comme une réussite sociale alors que ce ne sera pas le cas pour un enfant de cadre supérieur. Les enfants sont alors plus ou moins poussés dans des études supérieures ambitieuses. Cela conduit donc effectivement à une certaine reproduction sociale mais sans qu’il y ait un « ordre caché » comme chez Bourdieu.
L'essentiel
Si la mobilité sociale des classes moyennes a été assez forte durant les Trente Glorieuses, cela a surtout été provoqué par des causes structurelles comme la tertiairisation. La réussite scolaire est un facteur déterminant de la mobilité sociale mais celle-ci reste très dépendante de l’origine sociale des enfants. Les inégalités de réussite concourent donc plutôt à une certaine reproduction sociale.
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