Chine et Inde face aux dangers de la croissance démographique

Le faible coût de la nombreuse main-d'œuvre attire des investisseurs étrangers. De plus, la croissance du nombre d'actifs transforme ces pays en importants marchés. Par ailleurs, la Chine profite d'une diaspora ancienne très active dans le Sud-Est asiatique puisqu'elle détient environ 80 % des entreprises en Thaïlande.
Mais cette main-d'œuvre est essentiellement agricole. La population active dans ce secteur était en 1997 de 61,6 % en Inde et 47,7 % en Chine. Or, la modernisation des économies implique un transfert des actifs vers l'industrie et les services. Le problème devient alors d'éviter un trop fort exode rural. C'est pourquoi, en Chine, on soutient l'essor des bourgs aux activités non agricoles.

La nécessité de nourrir les hommes poussa l'Etat indien à mener une réforme agraire favorisant les coopératives villageoises et à moderniser les campagnes grâce à l'électrification. De plus, dès 1965, l'Etat mène une politique agraire fondée sur la diffusion de variétés de céréales (blé, maïs, riz) à haut rendement (VHR). Cela concerne aujourd'hui 65 % des terres. Cette politique favorisa les paysans moyens aux dépens des zamindars.
En Chine, la décollectivisation, rompant avec le modèle communiste d'avant 1978, a engendré une croissance de la production agricole localisée essentiellement dans les zones irriguées de l'Est.

L'éducation a, indirectement, un rôle démographique – l'information sur les méthodes contraceptives peut ainsi faire baisser la fécondité – mais aussi économique en améliorant la qualification de la main-d'œuvre. Presque tous les enfants chinois et indiens vont à l'école primaire, cependant l'analphabétisme touche encore la moitié des adultes (surtout les femmes). En Inde, le travail des enfants est très courant et conduit bien souvent ceux-ci à abandonner leur scolarité.

Si seulement 27 % de la population indienne et 29 % de la population chinoise sont urbaines, cela représente cependant des masses considérables. Entre 1978 et 1995, la population urbaine chinoise a augmenté de 180 millions d'habitants. Shangai (15 millions), Bombay (11,4) et Calcutta (11,9) sont les plus grandes agglomérations du monde.
Ce sont les centres d'une nouvelle croissance économique. En Inde, Bombay, Dehli, Madras et Calcutta possèdent l'essentiel des sièges d'entreprises. L'écart de revenus entre ville et campagne tend à s'accroître.

Les fortes densités posent aujourd'hui des problèmes de logement. Certains quartiers de Shangai comptent 70 000 hab./km². La Chine connaît peu l'étalement d'habitats précaires tels que les slums de l'Inde mais les migrants sont dans des situations de précarité plus grandes.
L'émission par les villes de poussières, fumées d'usines, gaz de véhicules engendrent une dégradation de l'environnement. A cela, on doit ajouter une importante utilisation des ressources naturelles. Ainsi il est probable que la Chine soit conduite à importer du pétrole, alors qu'elle en exporte aujourd'hui.