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Argent et moralisation financière

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Objectif :
Depuis 2007 et la crise financière des subprimes, le monde traverse une des périodes économiques les plus tendues de son histoire depuis le crack boursier de 1936. Les médias font leurs Unes sur les faillites bancaires, une croissance en berne, la peur d’une récession mondiale, des gouvernements impuissants à endiguer la chute…
Mais quelles sont les causes de la crise financière mondiale ? Comment expliquer un tel effondrement du système financier mondial ? Quelles solutions sont envisagées pour réguler les marchés ?
1. Une bourse imprudente et vénale ?
a. La crise des « subprimes »
Pour financer leur consommation et acheter leur logement, les familles américaines font appel aux crédits. Elles mettent leur bien immobilier en gage, il fait office de garantie pour les banques qui le vende si le débiteur ne peut payer ses dettes.
En 2002, la FED (réserve fédérale ou banque centrale américaine) encourage le crédit facile pour relancer l'économi, et permet ainsi à des millions de familles modestes de devenir propriétaires. Les « subprimes » sont des prêts à taux d’intérêt variables. Bas au début, il peut atteindre 18 % au bout de 3 ans. Les taux d'intérêts dépendent de la valeur du bien immobilier : plus la maison a de la valeur, plus le taux est bas. Inversement, quand la maison perd de la valeur, le taux d'intérêt grimpe.

Depuis 2007 et la crise immobilière, les ménages n'ont plus les moyens de rembourser leur crédit ce qui a provoqué la faillite des établissements prêteurs qui ne rentrent pas dans leurs frais car même en saisissant la maison, celle-ci a désormais une valeur inférieure à celle de départ. Les banques sont alors touchées car elles sont nombreuses à avoir investi dans ces établissements prêteurs, très rémunérateur lorsque le marché immobilier se portait bien. Les banques sont obligées de vendre leurs actions pour compenser les pertes ce qui provoque la faillite de plusieurs banques américaines et une crise de confiance sur les marchés financiers européens. De grandes banques européennes comme BNP Paribas ou IKB (Allemagne) ont investi dans les subprimes.

Les banques ne se prêtent plus d’argent et peinent à respecter leurs engagements financiers. Parce que les banques sont liées entre elles par des accords financiers, la crise se propage très rapidement dans le monde entier. Très vite, toutes les places boursières sont touchées.
b. La crise bancaire de 2008
En février 2008, les banques ont fait leurs comptes annuels et ont constaté que les pertes étaient plus importantes que prévues. En effet, entre chute de l'immobilier, crise des subprimes et chute des cours, les pertes sont colossales.
Certaines banques, comme la Citibank (première banque mondiale avant la crise), ont perdu plusieurs dizaines de milliards de dollars. La crise financière, qui était d'abord une crise bancaire, se transforme alors en krach boursier (chute brutale et importante des cours), suscitant un phénomène de panique. Les titres de banque chutent dès qu’une mauvaise nouvelle (mauvais compte annuel, pertes imprévues…) arrive. Les banques ne se font pas confiance et ne se prêtent plus d’argent entre elles, craignant l’insolvabilité (le fait de ne pas pouvoir payer). Elles n’autorisent plus de découvert et durcissent les conditions de crédits. Même des entreprises affichant pourtant de bons résultats de vente licencient faute de soutien bancaire.

Pour renflouer les banques, les États doivent intervenir. Le problème venant, on l’a vu, de ce que les banques ne se font plus confiance et ne se prêtent plus d’argent. Les États décident alors de se porter garant, via une société, ou de devenir actionnaire de la banque en difficulté. Dans le premier cas, en tant que garant, ils s’engagent à payer à la place de la banque si elle fait défaut. Dans le second cas, ils injectent de l’argent en achetant des actions, ce qui permet un rééquilibre. Si les banques ne font pas faillites et remboursent correctement leurs dettes, les États seront gagnants, d’une part car ils se font payer pour être caution, d’autre part car si les actions prennent de la valeur ils obtiennent une plus-value. En cas de faillite, ils perdent leurs investissements et doivent payer à la place des banques.
2. Comment assurer la régulation de l'économie financière ?
Plusieurs propositions sont faites pour réguler l’activité financière et les marchés afin de remettre la finance au service de l’économie et des hommes, et non les hommes au service de la finance. Ainsi que le proposait Keynes, il faut rationaliser l'économie et la laisser à l'arrière-plan.
a. Assurer une meilleure contribution de la finance à la collectivité
Depuis la loi du 3 janvier 1973 interdisant à la Banque centrale de financer les États, les banques privées empruntent à faible taux (1%) auprès des banques centrales (BCE, FED) pour prêter ensuite aux États entre 3 et 7%. La solution serait peut-être de revenir sur cette loi et de confier à nouveau la création monétaire aux États afin de réduire le pouvoir des banques privées.

Il est également proposé d’instaurer une taxe Tobin (du nom du prix Nobel d’économie de 1972, James Tobin) de 0,1 à 1% sur toutes les transactions financières : ainsi, le monde financier contribuerait à la collectivité et permettrait la réduction de la dette des États.

Les fusions-acquisitions sont le rachat d’une ou plusieurs entreprises par une autre aboutissant à la création d’une nouvelle société. Lors de ce type de rachat, c’est souvent l’occasion pour les actionnaires de gagner plus de valeur en baissant le coût salarial, c'est-à-dire en licenciant. En taxant ce type de rachat, on permet à la collectivité de gérer le coût des licenciements.

Le bonus est une prime offerte à un employé quand il a donné satisfaction dans son travail. Dans la finance, il peut atteindre des sommes phénoménales. Sans vouloir les supprimer (récompenser un salarié qui participe aux bénéfices de la société pour laquelle il travaille est de la justice sociale) il faudrait les encadrer, peut-être en créant un malus en parallèle ou en créant une nouvelle tranche d’imposition sur le revenu.
b. Encadrer le système financier et en limiter les excès
On appelle paradis fiscal un pays ou une zone pratiquant une fiscalité très avantageuse (peu ou pas de taxe). En interdisant les transactions avec ces pays, on pourrait éviter non seulement les évasions fiscales mais également la corruption, les blanchiments d’argent et les fraudes fiscales.

On pense également à réformer le système des agences de notation. En effet, leur rôle est d’évaluer les institutions financières mais ces institutions sont également leurs clientes puisque les agences analysent et certifient les produits financiers. Il faudrait séparer les deux activités : le conseil et l’évaluation, afin d'éviter les conflits d’intérêt.

De plus, il faudrait créer une sorte de super agence de contrôle, de surveillance, stable, forte et indépendante mais en lien direct avec le Ministère des finances, ce qui permettrait de responsabiliser les politiques.

Les achats à terme (ou à découvert) permettent de spéculer à la baisse sur la valeur d’un titre tout en prenant une option d’achat. En revendant le titre au prix du jour, on fait baisser le cours de l’action et ainsi, on empoche la différence. Les achats à terme ont été momentanément interdits pendant la crise mais il est proposé que cette interdiction soit définitive.

Suite à la crise de 2007, les marchés ont préféré spéculer sur les matières premières plutôt que sur l’immobilier ce qui a eu pour conséquence d’augmenter considérablement les prix. Ainsi, des populations entières ont des difficultés à se nourrir et, dans les pays du nord, le prix du panier moyen s’envole. Il faudrait donc interdire la spéculation sur les matières premières.

Les Dark pools (sombre piscine) sont un marché non réglementé dans lequel les clients, anonymes, peuvent effectuer des transactions. C’est un système alternatif, parallèle au système réglementé. Parce qu’il est opaque, ce système est instable et dangereux.
L'essentiel
Depuis la crise de 2007-2008, liée à l’absence de régulation, la confiance sur les marchés n’est pas revenue. Les populations en subissent les conséquences puisque les banques vont durcir les conditions de crédit pour les particuliers (prêts, immobiliers notamment, plus difficiles à obtenir) et pour les entreprises (ralentissement des investissements). Le capitalisme et le monde de la finance connaissent l'une des plus graves crises depuis le krach boursier de 1929.

Crise qui étonne par la rapidité de son évolution et de sa propagation : la crise immobilière américaine s'est transformée en crise financière et bancaire, elle-même entraînant une crise économique mondiale avec des risques de récession aux États-Unis, en Europe et partout ailleurs. Signes que la crise est sérieuse, la croissance française ne devrait être que de 1% en 2013, et les chiffres du chômage sont très mauvais (au premier trimestre 2012, 9,6% de la population active est au chômage). Des solutions sont proposées pour réguler l’économie financière mais beaucoup, dont la taxe Tobin dont on parle pourtant depuis longtemps, n’ont pas été retenue par le G20, certains pays, comme la Grande-Bretagne, le Brésil ou le Mexique, craignant qu’elle soit un frein au libéralisme.

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