Acculturation et intégration
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Comment coexistent les différentes cultures notamment
à l’heure de la mondialisation ?
Ces rencontres ont toujours existé mais elles sont accélérées au 16e siècle avec les grandes explorations de l’Amérique, les échanges commerciaux avec l’Inde et la Chine… Quelles sont les conséquences de ces rencontres ?
• Une culture se retrouve dominée par l’autre : cette domination peut être violente et une culture s’impose à l’autre par le conflit (indiens d’Amérique, conquistadors, colonialisme...) ; on parle de déculturation ou même d’ethnocide (indiens).
• Les cultures se mélangent partiellement : il peut y avoir assimilation, c’est-à-dire que la culture dominée se fond dans la dominante.
• Il y a fusion entre les cultures qui se nourrissent l’une et l’autre des apports de chacune (syncrétisme culturel). On peut citer par exemple la culture hispanique qui imprègne la culture américaine.
• Certains groupes sociaux peuvent se retrouver marginalisés (économiquement, politiquement), cela peut aller jusqu’à la ségrégation où un groupe est discriminé légalement dans un pays (l’apartheid en Afrique du Sud abandonné qu’en 1991, le système des castes en Inde abandonné officiellement en 1947).
Ce mélange culturel est souvent très important aujourd’hui ; il n’existe donc pas de culture « pure », au sens où elle n’aurait jamais subie d’influence extérieure. Ce genre de discours conduit bien souvent à penser que sa culture est dominante (ethnocentrisme) et peut provoquer des conflits culturels ou ethniques.
Certains y voient une prochaine uniformisation culturelle sur le modèle occidental : les biens occidentaux sont présents partout dans le monde (produits de luxe français, hamburgers ou boissons américaines…) mais aussi les produits culturels (films et séries américaines…). Cela reflèterait une certaine domination occidentale.
Mais cela n’est pas si évident car le mode de vie occidental touche une minorité des populations étrangères (les plus fortunées) : les films les plus regardés dans les PED (pays en développement) sont les films indiens et les télénovelas brésiliennes.
Notre culture elle-même est influencée par les populations immigrées, culture maghrébine en France, hispanique aux États-Unis (où l’espagnol est en passe de devenir la langue la plus parlée). La culture japonaise (gastronomie, mangas…) touche aussi beaucoup l’Europe et la France en particulier.
Les cultures se mélangent beaucoup plus qu’on ne le pense. On a remarqué chez les populations touchées par une culture qui apparaît dominante un processus d’acculturation en trois étapes :
• la sélection des nouvelles normes ou produits,
• la réinterprétation en fonction du système culturel local,
• la restructuration : la culture est modifiée pour adopter ces nouveaux traits culturels.
Pendant longtemps, notamment en France, la conception dominante a été celle de l’assimilation. Les immigrés devant s’employer à se fondre dans la culture du pays d’accueil en abandonnant toute référence à leur culture d’origine.
La conception de l’intégration est différente : les immigrés doivent faire des efforts pour adopter les traits culturels du pays d’accueil mais sans forcément abandonner leur propre modèle culturel, et les cultures peuvent cohabiter dans le respect de la différence.
En France, ce respect de la différence est limité : il faut respecter les normes françaises et les différentes populations doivent être traitées de la même façon dans le respect de la laïcité républicaine. Cela vient de la conception de la citoyenneté en France et de la nationalité : peuvent en effet devenir français les étrangers qui le souhaitent et qui prouvent leur volonté de devenir français (ancienneté de résidence, emploi…) ; c’est le droit du sol.
Les modèles anglo-saxons sont plus ouverts : la différence culturelle est mieux acceptée et l’État adapte certaines normes pour les immigrés. La question du voile islamique est emblématique à ce propos ; en France, tous les citoyens doivent être égaux et on refuse le port de signes religieux distinctifs à l’école, dans les administrations… ce qui n’est pas le cas en Grande-Bretagne.
En France, la stricte application de la laïcité a été perçue comme une attaque vis-à-vis des musulmans et ces populations immigrées, mal intégrées, ont tendance à se replier sur des réflexes communautaires et des sous-cultures quelques fois déviantes.
En Grande-Bretagne, la liberté culturelle accordée aux immigrés est remise en partie en cause devant les revendications de plus en plus fortes de certaines minorités religieuses ou ethniques qui sont contraires aux normes britanniques (par exemple certains groupes religieux musulmans demandent à pouvoir appliquer la loi religieuse, la Charia). Les attentats subis en 2005 dans le métro londonien ont ainsi fait réagir une partie de la population anglaise et des revendications xénophobes ont vu le jour.
De manière générale, dans toute l’Europe, des partis politiques ou des revendications ouvertement contre l’immigration ont de plus en plus de succès, ce qui atteste d’un véritable problème d’intégration et d’acceptation des populations immigrées.
L’acculturation est donc un phénomène complexe. Elle peut prendre de nombreuses formes. De nos jours, le mélange culturel est assez fort du fait de la mondialisation économique mais aussi culturelle. Cela ne présage toutefois pas d’une occidentalisation du monde. L’immigration est représentative de ces phénomènes d’acculturation ; quelle place doit-on ainsi laisser à la culture des immigrés pour assurer une meilleure intégration de ces populations dans une Europe de plus en plus refermée sur ses frontières ?
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