Max Weber (1864-1920) : biographie et bibliographie
- Fiche de cours
- Quiz
- Profs en ligne
- Videos
- Application mobile
« La culture occidentale se distingue encore de
toutes les autres par des hommes qui ont un ethos rationnel de la
conduite de vie.
Partout, nous rencontrons magie et religion. Mais, qu’un
fond religieux [le protestantisme] quant à la conduite de
la vie, conduise, dans son développement
conséquent, à un rationalisme spécifique
n’est encore une fois un trait spécifique que de
l’Occident. » (Économie et
société, 1923)
1. Biographie
a. Origine sociale et études
Père fondateur de la sociologie compréhensive, Max
Weber va naître en 1864 en Allemagne au sein
d’une riche famille industrielle protestante. Son
père sera député du Reichstag pour le Parti
national libéral.
En 1882, Max Weber commence des études de philosophie, d’économie politique, et de théologie à l’Université de Heidelberg. Il effectue son service militaire à Strasbourg en tant qu’officier. Il reprend ses études en 1884 à l’Université de Berlin et à celle de Göttingen où il obtient une licence de droit. Il présentera un doctorat de droit en 1889 à Berlin puis une thèse d’histoire économique à Göttingen.
En 1882, Max Weber commence des études de philosophie, d’économie politique, et de théologie à l’Université de Heidelberg. Il effectue son service militaire à Strasbourg en tant qu’officier. Il reprend ses études en 1884 à l’Université de Berlin et à celle de Göttingen où il obtient une licence de droit. Il présentera un doctorat de droit en 1889 à Berlin puis une thèse d’histoire économique à Göttingen.
b. Sa carrière professionnelle
Il enseigne le droit dans un premier temps
à l’Université de Berlin. Il obtient son
premier poste d’enseignant en 1894 à
l’Université de Fribourg en occupant la
chaire d’économie politique.
Il effectue des enquêtes de terrain sur les
populations agricoles. Deux ans plus tard, il est
nommé à l’Université
d’Heidelberg. Il se tourne progressivement vers la
sociologie. En 1897, il doit pour des raisons de
santé laisser peu à peu de côté son
activité professionnelle.
En 1903, il fonde avec Werner Sombart la revue de sociologie Archives pour les sciences et la politique sociale. En 1904, il rédige la première partie de son premier grand ouvrage fondateur, L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme. La deuxième partie sera publiée en 1905. Il rédige différents articles, un en particulier sur la révolution russe de 1905.
Il crée en 1909, avec Ferdinand Tönnies et Georg Simmel, l’Association allemande de sociologie. Il s’intéresse de plus en plus à l’épistémologie et les méthodes en sociologie. Son intérêt le conduira à critiquer et à quitter l’Association allemande de sociologie pour des raisons de désaccords sur la neutralité de la démarche du sociologue.
Il rédige en 1913 un essai sur les méthodes en sociologie. En 1915, il effectue une analyse des grandes religions mondiales. Après la guerre, il retourne enseigner à l’Université de Munich où il donne une conférence sur la condition de l’homme politique après avoir présenté la condition du savant. Ces deux conférences seront publiées dans l’ouvrage Le Savant et le politique en 1919. Il décède le 14 juin 1920. Son dernier ouvrage inachevé, Économie et société, sera publié de manière posthume par sa veuve en 1922.
En 1903, il fonde avec Werner Sombart la revue de sociologie Archives pour les sciences et la politique sociale. En 1904, il rédige la première partie de son premier grand ouvrage fondateur, L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme. La deuxième partie sera publiée en 1905. Il rédige différents articles, un en particulier sur la révolution russe de 1905.
Il crée en 1909, avec Ferdinand Tönnies et Georg Simmel, l’Association allemande de sociologie. Il s’intéresse de plus en plus à l’épistémologie et les méthodes en sociologie. Son intérêt le conduira à critiquer et à quitter l’Association allemande de sociologie pour des raisons de désaccords sur la neutralité de la démarche du sociologue.
Il rédige en 1913 un essai sur les méthodes en sociologie. En 1915, il effectue une analyse des grandes religions mondiales. Après la guerre, il retourne enseigner à l’Université de Munich où il donne une conférence sur la condition de l’homme politique après avoir présenté la condition du savant. Ces deux conférences seront publiées dans l’ouvrage Le Savant et le politique en 1919. Il décède le 14 juin 1920. Son dernier ouvrage inachevé, Économie et société, sera publié de manière posthume par sa veuve en 1922.
2. L’analyse de Weber dans la pensée sociologique
a. Weber et la sociologie compréhensive
Comme ses contemporains, Weber assiste au passage à
la modernité dans les
sociétés occidentales. Cette transformation le
conduit à s’interroger sur les processus en cours au
sein de ces sociétés. Weber sera un artisan
infatiguable de ce que l’on appellera la sociologie
compréhensive qui s’appuie sur le
choix épistémologique de
l’individualisme méthodologique.
« La sociologie […] ne peut
procéder que des actions d’un, de quelques, ou de
nombreux individus séparés. C’est pourquoi
elle se doit d’adopter des méthodes strictement
individualistes ».
Ce courant de la sociologie s’intéresse au sens que les acteurs ont voulu donné à leurs actions et considère le fonctionnement de nos sociétés comme la somme des comportements individuels dictés par un système de valeurs.
Avec le passage à la modernité, Weber va s’interroger sur l’apparition de nouvelles valeurs religieuses, en particulier sur la naissance du protestantisme et de ses formes dérivées. Ce foisonnement de valeurs religieuses perturbe l’ordre spirituel traditionnel des sociétés occidentales. Weber qualifie ce processus de « désenchantement du monde » car il déstabilise les consciences individuelles et les comportements des citoyens de cette modernité.
Ce courant de la sociologie s’intéresse au sens que les acteurs ont voulu donné à leurs actions et considère le fonctionnement de nos sociétés comme la somme des comportements individuels dictés par un système de valeurs.
Avec le passage à la modernité, Weber va s’interroger sur l’apparition de nouvelles valeurs religieuses, en particulier sur la naissance du protestantisme et de ses formes dérivées. Ce foisonnement de valeurs religieuses perturbe l’ordre spirituel traditionnel des sociétés occidentales. Weber qualifie ce processus de « désenchantement du monde » car il déstabilise les consciences individuelles et les comportements des citoyens de cette modernité.
b. Le principe de la typologie
Sur le plan méthodologique, Weber utilise le principe de
la typologie pour classer et analyser les comportements
sociaux et politiques. Il cherche à
repérer ce qu’il nommera des types
idéaux qui réunissent les
caractéristiques essentielles d’un
phénomène ou comportement social.
De plus, il envisage une analyse de type probabiliste. Ainsi, un phénomène social peut s’expliquer selon une certaine probabilité par un autre phénomène social, mais ne peut se résumer uniquement comme cause de ce dernier. Le sociologue doit donc adopter une démarche qui vise à repérer les relations de probabilités en s’abstenant de tout jugement de valeur. Le savant se doit de ne présenter que ce qui est vérifiable.
Il va ainsi mettre en évidence que nos sociétés passent d’une organisation fondée sur une légitimité de type traditionnelle à des sociétés où l’autorité s’impose soit par l’influence du charisme des individus qui exercent le pouvoir, soit sur l’exercice de la raison. Cette dernière est étroitement associée à ce que Weber appelle le processus de rationalisation des activités sociales. Il met en évidence que les individus, et donc nos sociétés, peuvent, dans le cadre de cette rationalité, être guidés soit par les fins soit par les valeurs. Le type idéal de la rationalité moderne légale et rationnelle est pour lui la bureaucratie qui lui semble être un système vertueux lié à l’apparition de l’État moderne.
De plus, il envisage une analyse de type probabiliste. Ainsi, un phénomène social peut s’expliquer selon une certaine probabilité par un autre phénomène social, mais ne peut se résumer uniquement comme cause de ce dernier. Le sociologue doit donc adopter une démarche qui vise à repérer les relations de probabilités en s’abstenant de tout jugement de valeur. Le savant se doit de ne présenter que ce qui est vérifiable.
Il va ainsi mettre en évidence que nos sociétés passent d’une organisation fondée sur une légitimité de type traditionnelle à des sociétés où l’autorité s’impose soit par l’influence du charisme des individus qui exercent le pouvoir, soit sur l’exercice de la raison. Cette dernière est étroitement associée à ce que Weber appelle le processus de rationalisation des activités sociales. Il met en évidence que les individus, et donc nos sociétés, peuvent, dans le cadre de cette rationalité, être guidés soit par les fins soit par les valeurs. Le type idéal de la rationalité moderne légale et rationnelle est pour lui la bureaucratie qui lui semble être un système vertueux lié à l’apparition de l’État moderne.
c. Le protestantisme et le capitalisme
Dans cette continuité, son ouvrage
L'Éthique protestante et l'esprit du
capitalisme montre que l’ethos du
protestantisme a pu, dans une certaine mesure, expliquer
l’émergence des valeurs du
capitalisme. Dans la religion protestante, la
réussite professionnelle repose sur la croyance en la
prédestination (beruf). Cette tension angoissante pour
l’individu conduit au besoin d’une confirmation de
cette prédestination. Ainsi, les valeurs
d’ascétisme et de travail à la gloire de Dieu
liées au protestantisme, favorisent le processus
d’épargne et d’accumulation du capital. Le
capitalisme n’est pas alors un processus
d’exploitation mais bien l’expression d’une
rationalité instrumentale qui vise à la recherche
du profit de la façon la plus efficace possible.
L’essentiel
Père fondateur de la sociologie compréhensive, Max Weber va mettre en évidence, grâce à une approche méthodologique novatrice, que ce qui caractérise le passage à la modernité repose sur l’avènement de la raison comme moteur de l’action individuelle et collective. Cette transformation serait en partie liée, selon lui, au développement des valeurs du protestantisme qui aurait permis l’émergence du système capitaliste. La bureaucratie constitue pour lui le type idéal de la rationalité et de l’État moderne.
Père fondateur de la sociologie compréhensive, Max Weber va mettre en évidence, grâce à une approche méthodologique novatrice, que ce qui caractérise le passage à la modernité repose sur l’avènement de la raison comme moteur de l’action individuelle et collective. Cette transformation serait en partie liée, selon lui, au développement des valeurs du protestantisme qui aurait permis l’émergence du système capitaliste. La bureaucratie constitue pour lui le type idéal de la rationalité et de l’État moderne.
Principaux ouvrages
- L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme (Die protestantische Ethik und der Geist des Kapitalismus, 1904-1905)
- Le Savant et le politique (Politik als Beruf, 1919)
- Économie et société (Wirtschaft und Gesellschaft, 1923)
- L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme (Die protestantische Ethik und der Geist des Kapitalismus, 1904-1905)
- Le Savant et le politique (Politik als Beruf, 1919)
- Économie et société (Wirtschaft und Gesellschaft, 1923)
Vous avez obtenu75%de bonnes réponses !