L'importance du rôle de l'Etat japonais
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L'essentiel
L'ouverture sur le monde à partir de l'ère Meiji en 1868 coïncide avec la refondation d'un Etat centralisateur en substitution de l'univers féodal antérieur.
1. L'Etat décideur
Des frémissements de cette époque
impérialiste nouvelle, l'Etat japonais a conservé
son rôle moteur à l'origine des principales
initiatives économiques qui ont forgé son image
conquérante après la défaite de 1945.
a. Les institutions économiques de l'Etat
La puissance du Japon est fondée sur le très
étroit partenariat tripartite qui lie les principaux
syndicats patronaux du pays (Keidanren) aux coalitions
gouvernementales en place sous la haute tutelle de ses principaux
corps constitués où domine le ministère de
l'Economie et du Commerce extérieur (MITI). Ce dernier
réglemente et planifie puisqu'il est le bras
interventionniste de l'Etat dans des secteurs jugés en
récession.
Dans un pays socialement hiérarchisé, cette implication étatique est utilisée « dans l'intérêt du développement économique » de sorte que sa principale action est protectionniste.
Dans un pays socialement hiérarchisé, cette implication étatique est utilisée « dans l'intérêt du développement économique » de sorte que sa principale action est protectionniste.
b. Les principales réalisations économiques
Avec des taux d'épargne très élevés
(14 %) et de très faibles taux
d'intérêt, le protectionnisme japonais s'exprime
surtout dans le maintien d'un yen fort qui ne favorise pas les
exportations, de sorte que l'Etat a dû repenser sa
politique monétaire et bancaire : adepte de la
planification incitatrice, l'Etat s'occupe des secteurs en
difficulté ; il confie au MITI restructurations et
délocalisations industrielles.
Dès lors, l'Etat devient le moteur principal d'un réaménagement du territoire dont les spectaculaires travaux en matière d'infrastructures sont le plus flagrant manifeste : tunnels sous-marins reliant les principales îles entre elles, aéroport international d'Osaka...
Dès lors, l'Etat devient le moteur principal d'un réaménagement du territoire dont les spectaculaires travaux en matière d'infrastructures sont le plus flagrant manifeste : tunnels sous-marins reliant les principales îles entre elles, aéroport international d'Osaka...
2. L'Etat, partenaire international
Si la défaite de 1945 ébrèche le pouvoir
central, elle ne peut être envisagée comme une
rupture de l'interventionnisme d'Etat. Si la logique n'est plus
celle d'un Etat impérialiste, la volonté
réaffirmée de propulser le pays vers l'avant
demeure.
a. Vers « l'indépendance »
Dès 1950, l'Etat japonais a su profiter de sa situation
géographique au cours de la guerre de Corée pour se
façonner une nouvelle image fondée sur la
prospérité économique (« la Haute
Croissance »). La reconstitution progressive des
zaibatsus démantelés après 1945 et le
recours aux importations massives – dans le but fondateur
de transformer des matières premières à
faible coût d'achat en produits finis à haute valeur
ajoutée – sont autant d'éléments qui
ont de nouveau rapidement imposé le Japon dans la
cosmogonie économique planétaire dont
témoigne son adhésion au sommet du G8.
La très importante contribution financière du Japon aux guerres du Golfe, de Serbie et d'Afghanistan (1991-1999 et 2001) a également permis à cet Etat de faire réévaluer ses droits politiques auprès de l'ONU en matière de politique internationale. Comme pour l'Allemagne réunifiée, la question est posée d'intégrer ce pays au Conseil de sécurité.
La très importante contribution financière du Japon aux guerres du Golfe, de Serbie et d'Afghanistan (1991-1999 et 2001) a également permis à cet Etat de faire réévaluer ses droits politiques auprès de l'ONU en matière de politique internationale. Comme pour l'Allemagne réunifiée, la question est posée d'intégrer ce pays au Conseil de sécurité.
b. Un partenaire désormais incontournable
L'interventionnisme récurrent de l'Etat japonais dans son
économie et les conséquences de la récession
des années 1990 ont décidé les principaux
groupes industriels et financiers à délocaliser et
à essaimer une partie de leurs activités –
sous l'impulsion du MITI –, principalement en
Amérique du Nord et en Europe. Progressivement, l'espace
de production japonais s'est internationalisé et en 1995,
50 milliards de dollars ont été investis
à l'étranger. Ainsi, bon gré mal gré,
les interlocuteurs américains ou européens n'ont
guère d'autres choix que de traiter avec leurs partenaires
japonais qui participent à la restructuration
d'économies locales (Toyota dans le Nord de la
France) : il en va de l'intérêt des
aménageurs locaux, des collectivités territoriales
(retombées de la taxe professionnelle) et des bassins
d'emplois concernés.
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