José Maria de Heredia

José Maria de Heredia est né en 1842 près de Santiago de Cuba, dans un milieu aisé. Il est baigné dans une culture double : celle du Nouveau Monde, du côté de son père cubain, compagnon de Fernand Cortez, et celle de l'Ancien Monde, du côté de sa mère normande.
Il commence à étudier à l'université de La Havane. Puis, il se rend à Paris en 1861. Il fréquente l'Ecole des chartes de 1862 à 1865. Ce cursus lui apporte de grandes connaissances en histoire ainsi que l'envie de se cultiver toujours davantage.

Disciple assidu de Leconte de Lisle, qui lui transmet son savoir en matière de poésie, Heredia compose des poèmes qui sont publiés dans la revue du Parnasse contemporain (1866, 1871 et 1876). Cette œuvre collective réunit, entre autres, Théophile Gautier, Théodore de Banville, Leconte de Lisle et Charles Baudelaire. Heredia fréquente les poètes parnassiens et participe à de nombreuses productions avec eux.

Il fait paraître ses poèmes sous le titre Les Trophées en 1893. L'année suivante, il est élu à l'Académie française, qui avait déjà récompensé sa traduction de l'Histoire véridique de la conquête de la Nouvelle-Espagne (1878-1887), du conquistador et chroniqueur espagnol Bernal Díaz del Castillo (1492-1581).
Heredia meurt en 1905, après avoir été reconnu par le monde de la littérature.

Heredia est connu comme le poète d'un seul recueil : Les Trophées. Cet ensemble de 118 sonnets a pour objectif de transmettre l'histoire de l'homme sous une forme poétique. En parallèle, certains poèmes sont consacrés à la peinture de paysages de la France ou à des sujets plus familiers.

En outre, cet ouvrage se présente comme une illustration caractéristique de la recherche parnassienne. Heredia considère la maîtrise de la technique poétique comme la qualité essentielle d'une œuvre, ce que démontre son recueil. De là découle le choix de la forme du sonnet, poème court et très contraignant.

Dédiés à Leconte de Lisle, Les Trophéessont constitués de trois parties consacrées à l'Histoire (« La Grèce et la Sicile », « Rome et les Barbares », « Le Moyen Age et la Renaissance ») et deux autres parties (« L'Orient et les Tropiques », « La Nature et le Rêve ») qui apparaissent moins clinquantes que celles qui les précèdent.

Chaque partie regroupe des sonnets qui ont suscité l'admiration des poètes contemporains. En effet, Heredia est un adepte fervent du Parnasse. C'est pourquoi son œuvre est marquée par une recherche constante de la forme parfaite et de l'image idéale. On y retrouve ainsi de nombreuses figures de style (métaphores, périphrases, etc.), l'emploi des termes archaïques ou spécialisés qui font dire à ses détracteurs que sa poésie est souvent ornée inutilement.

La majorité des poèmes étaient déjà parus dans divers journaux ou recueils collectifs auxquels Heredia a participé (Le Parnasse contemporain, La Revue des Deux Mondes [de 1885 à 1893]).