La loi est-elle un obstacle à notre liberté ?- Terminale- Philosophie
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Savoir si la loi est un obstacle à notre liberté
- Il faut distinguer les lois constatives (lois naturelles, scientifiques) des lois prescriptives (lois morales, juridiques, politiques).
- Le déterminisme empêche en principe l'idée de liberté, mais la prise de conscience de ce principe permet d'atteindre la liberté.
- La loi et l'obligation sont essentielles pour être libre : c'est le contrat social.
            Le mot « loi » se définit
            de façon générale comme un
            principe ayant une valeur universelle,
            c'est-à-dire toujours vrai et pour tous.
            Mais il faut distinguer deux types de lois.
          
            Les lois de la nature sont les principes universels
            selon lesquels se produisent nécessairement les
            phénomènes naturels, et
            constituent l'objet propre des sciences de la nature.
            Telle est par exemple la loi de l'attraction
            universelle de Newton.
            Ce sont des lois constatives, qui nous disent ce
            qui, en fait, est ou advient dans la nature :
            « les lois de la nature », dit
            Kant, « ne traitent que de ce qui
            arrive » effectivement et universellement.
          
            Ces lois sont aussi des principes universels,
            mais qui nous disent, non ce qui est, mais ce qui
            doit être : Kant dit que ce sont
            « les lois objectives de la
            liberté, qui disent ce qui doit
            arriver ». Ce sont des lois
            prescriptives, qui énoncent un devoir ou une
            obligation auxquels cependant les individus ne se
            conforment pas nécessairement.
            Par exemple, la loi morale et le Code civil interdisent
            le mensonge, le Code pénal interdit le
            vol : ce qui n'empêche pas qu'il arrive que
            des gens mentent, et que des vols se produisent.
          
            Si les lois naturelles sont universelles et
            nécessaires, alors elles énoncent ce qui
            advient partout et toujours, et ne saurait advenir
            autrement : la loi de l'attraction universelle
            n'admet nulle exception et il est impossible qu'aucun
            corps dans l'univers échappe à cette
            nécessité.
            Or l'homme, s'il est au moins pour une part un
            être naturel, n'est-il pas lui aussi soumis
            à l'ensemble des lois naturelles. Cela ne
            remet-il pas en cause la liberté
            humaine ?
            Cette difficulté renvoie implicitement au
            problème du déterminisme, suivant
            lequel tout événement est l'effet
            nécessaire d'une cause antérieure.
          
            L'homme, parce qu'il n'est pas seulement un
            être naturel, mais aussi un être
            doué de conscience et de raison,
            peut cependant échapper à cette
            nécessité.
            Tout d'abord, grâce à ses capacités
            scientifiques et techniques, il est susceptible de
            connaître et de maîtriser la nature, ou de
            tourner les lois ou nécessités naturelles
            à son propre avantage.
          
De façon plus générale, il faut dire avec Leibniz que « la liaison des causes et des effets, loin de causer une fatalité insupportable, fournit bien plutôt le moyen de la lever » : connaître les lois de la nature, ou encore les causes qui nous déterminent, permet d'échapper aux contraintes qu'elles imposent. Ainsi le déterminisme permet d’échapper au fatalisme : certains faits, parce que prévus et connus, peuvent ainsi être évités ou modifiés. La relation de cause à effet est ainsi rompue. La prévision scientifique repose sur cette connaissance. Mais n’est-il pas possible de revendiquer une telle connaissance également pour la conduite de l’existence ?
            On estime communément que la liberté
            implique l'absence de toute loi, pour autant que l'on
            considère les lois comme des contraintes. Mais
            il importe de distinguer la contrainte de
            l'obligation.
            La contrainte implique une force (physique ou
            morale) telle qu'elle supprime tout choix et
            nous amène à faire malgré nous ce
            que nous ne voulons nullement ; si quelqu'un me
            demande de le suivre sous la menace d'une arme, je suis
            alors contraint de le suivre.
            L'obligation au contraire nous indique ce que nous
            devons faire, mais nous ne sommes nullement
            contraints de faire : nous avons le choix
            d'y obéir ou non. Nous savons que
            « nous ne devons pas mentir »,
            c'est là une loi et une obligation morales, ce
            qui n'empêche pas que nous mentions parfois.
            Ainsi on pourrait dire que la contrainte supprime la
            liberté, tandis qu'au contraire l'obligation la
            suppose : or les lois morales ou juridiques
            obligent, mais ne contraignent pas.
          
            Les lois morales ou juridiques non seulement n'excluent
            pas la notion de liberté, mais sont en outre
            nécessaires pour qu'advienne une liberté
            authentique.
            D'une part en effet, du point de vue individuel, une
            liberté qui consiste à faire absolument
            tout ce que l'on veut, de façon irrationnelle,
            est souvent nuisible à l'individu
            même.
            Plus encore, du point de vue politique, il est clair
            que « quand chacun fait ce qu'il lui
            plaît, il fait souvent ce qui
            déplaît à d'autres »
            (Rousseau) : la liberté est alors sources
            de conflits, de nuisances réciproques. C'est
            là le problème de l'état de
            nature, état sans aucune loi et qui, selon
            Hobbes, est un « état de
            guerre ».
            C'est pourquoi il faut conclure avec Rousseau
            que : « la liberté sans la
            justice est une véritable
            contradiction » et qu'« il n'y a
            pas de liberté sans loi, ni où quelqu'un
            est au-dessus des lois ».
          
            Plus précisément, la liberté
            consiste alors en une capacité de se donner
            à soi-même des lois rationnelles,
            c'est-à-dire en une autonomie
            (auto :
            « soi-même » ;
            nomos : « loi »).
            Pour l'individu, la liberté véritable
            consiste, selon Kant, à agir non selon des
            motifs sensibles, relevant du déterminisme
            naturel, mais suivant les lois morales
            universelles : être libre, c'est être
            autonome, soit agir conformément aux lois
            morales qui sont issues de notre propre raison.
            
            De même, un peuple libre est un peuple autonome,
            qui se donne à lui-même les lois
            auxquelles il se soumettra ensuite : tel est le
            sens du « contrat social »
            par lequel, selon Rousseau, les individus s'unissent et
            mettent en commun leurs forces et leurs
            volontés, de sorte que la
            « volonté
            générale » du peuple
            décide des lois nécessaires au bien
            commun, dont les individus seront tout à la
            fois, alors, les auteurs et les sujets.
          

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