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Trouver une problématique

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Objectif

Apprendre à construire une problématique pour une dissertation.

La plus grosse erreur qu'on puisse faire quand on nous pose un problème philosophique est d'y répondre immédiatement. Contrairement aux questions que l'on peut se poser dans la vie quotidienne, la philosophie – et qui plus est son exercice scolaire le plus éminent, la dissertation – n'impose pas une réponse directe et absolue.

Bien au contraire, il s'agit d'aborder tout travail philosophique par le biais d'un questionnement rigoureux et maîtrisé qui va constituer la problématique. Une problématique est un ensemble de questions ordonnées posant un problème et soulevant une difficulté théorique dont la résolution est complexe. Toute dissertation doit commencer par poser une problématique claire et solide. C'est l'étape la plus essentielle du devoir. 

1. Quel est le rôle de la problématique dans une dissertation ?
a. Le fondement de la réflexion

On ne peut se passer d'une problématique dans une dissertation philosophique, car c'est non seulement le point de départ de la réflexion, mais aussi son fondement. Toute la suite de la dissertation consistera en effet à offrir une résolution au problème que l'on aura commencé par faire apparaître.

Or, problématiser un sujet, ce n'est pas simplement le reformuler en reprenant strictement les termes du sujet et en en cherchant des synonymes. Une reformulation ne pourra jamais être une problématisation.

Il n'est pas facile de trouver une problématique. Le meilleur moyen pour y arriver est de commencer par analyser les termes du sujet. Un sujet de dissertation n'est jamais posé au hasard. La plupart du temps, il y a une contradiction plus ou moins implicite contenue dans la question. En faisant une analyse rigoureuse du sujet, c'est-à-dire en en proposant une définition claire et précise, on aura toutes les chances d'être guidé vers la problématique.

b. Un moment indispensable de l'introduction

Il est rare qu'on parvienne d'emblée à trouver la problématique. Mais en tous les cas, celle-ci doit apparaître explicitement dans l'introduction. En effet, celle-ci, après avoir amené le sujet progressivement et l'avoir analysé, doit clairement le problématiser.

L'introduction n'est pas forcément le premier élément que l'on va rédiger (on peut laisser un espace vide dans son devoir et y revenir en cours de rédaction), mais il est absolument indispensable malgré tout d'avoir trouvé une problématique avant de commencer à rédiger, avant même de chercher le plan. C'est la composition de la problématique qui montre si on a compris ou non le problème en jeu dans le sujet.

2. Qu'est-ce qu'une problématique ?
a. La différence entre une question et un problème

La philosophie pose des questions, c'est indiscutable. Mais toute question n'est pas forcément philosophique. En effet, il y a des questions qui sont scientifiques (« quelle est la température du soleil ? »), d'autres qui sont techniques (« comment construire une chaise suffisamment solide pour supporter le poids d'une personne ? ») ou encore juridiques (« est-ce légal de rouler à plus de 150 km/h sur l'autoroute ? »). Même si la réponse à ces questions n'est pas nécessairement simple, elle admet toujours une prise de position claire et une solution unique.

En philosophie, les choses se compliquent : la philosophie ne pose pas d'abord des questions, mais des problèmes. Un problème est une difficulté devant laquelle l'esprit se heurte (en grec, problèma signifie « obstacle ») et qui offre une solution incertaine engageant l'individu. On ne peut pas répondre par « oui » ou par « non » à un problème philosophique. Avant d'espérer pouvoir résoudre un problème, il faut avoir précisément interrogé ce qui est en jeu dans la question.

Exemple :  à la question « Désirer, est-ce nécessairement souffrir ? », il serait absurde de vouloir répondre d'emblée « non », même si c'est la conviction qu'on a d'emblée intimement. Il faut d'abord interroger cette question et essayer de voir ce qui se cache derrière cette interrogation.

 

b. Un paradoxe, une contradiction

Dans la plupart des sujets, la problématique doit pouvoir se ramener à un paradoxe ou à une contradiction.

  • Un paradoxe est une affirmation qui s'oppose (en grec, para signifie « contre ») à l'opinion commune (la doxa). Formuler un paradoxe, c'est remettre en cause les opinions habituellement admises.
Exemple : Au sujet « Désirer, est-ce nécessairement souffrir ? », l'opinion commune a tendance à répondre négativement : le désir est une tension dynamique portant l'homme vers la recherche d'une satisfaction ponctuelle (le plaisir) ou durable (le bonheur). Tout désir semble donc nécessairement ouvrir sur un contentement, et on ne voit pas en quoi désirer pourrait faire souffrir. Poser la problématique du sujet, ce sera justement s'interroger sur cette opinion toute faite et tenter de formuler un point de vue contraire. Ainsi, n'y a-t-il pas inévitablement une sensation irréductible de manque dans le désir ? Ce manque n'implique-t-il pas une certaine souffrance ? C'est en allant au bout de ce questionnement qu'on pourra poser la problématique.
  •  Une contradiction est composée de deux propositions incompatibles s'excluant mutuellement, bien qu'elles semblent vraies toutes les deux. Se contredire, c'est dire une chose et en même temps son contraire (« il fait jour » et « il fait nuit », par exemple). Beaucoup de sujets de dissertations suggèrent dans leur formulation deux thèses opposées jugées inconciliables. Formuler la problématique sera mettre au jour cette incompatibilité.
Exemple : dans le sujet « L'acte de se nourrir relève-t-il de la nature ou de la culture ? », on peut déterminer très rapidement la contradiction en jeu. En effet, deux thèses sont clairement confrontées :
– soit se nourrir est considéré comme un besoin fondamental exigé par la nature biologique de l'homme considéré comme un être fini ;
– soit se nourrir est vu comme un acte culturel, entraînant des variations non seulement dans le choix des aliments (certains peuples sont végétariens alors que d'autres se nourrissent essentiellement de viandes), mais aussi dans la façon de manger (utilisation des couverts, fréquence et consistance des repas, etc.). Il y a là une contradiction qu'il faudra affronter afin de poser la problématique. Dans le corps du devoir, soit on adoptera l'une des deux thèses, soit on envisagera de les dépasser en offrant un point de vue plus large sur le problème.

Par conséquent, construire une problématique, ce n'est pas simplement poser une unique question, mais c'est bien mettre en évidence une contradiction interne qui, généralement, devra être rédigée en plus d'une seule phrase.

3. Comment construire la problématique ?
a. Dégager l'opinion commune sur le sujet

La plupart des sujets de dissertation impliquent une opinion commune dont il est nécessaire de partir : il s'agit du point de vue le plus évident qui s'impose immédiatement à la réflexion et qui semble d'emblée aller de soi. Il faut donc dégager cette opinion en utilisant les termes mêmes de cette doxa, pour éviter de tomber dans la caricature. La problématique se construira ensuite à partir d'une critique de cette thèse commune. Mais avant de pouvoir la remettre en question, il est d'abord indispensable de la formuler clairement.

Exemple : dans le sujet « Faut-il travailler pour être heureux ? », l'opinion qui s'affirme immédiatement est que le travail est l'opposé du bonheur. En effet, la plupart des gens ressentent le travail comme une contrainte : c'est un supplice, suggère l'étymologie elle-même (en latin, le tripalium, dont est tiré le mot « travail », est un instrument de torture). C'est cette opinion qu'il faut d'abord présenter pour poser la problématique.

 

Attention ! Lorsqu'on formule l'opinion commune, il ne faut pas être d'emblée trop affirmatif. Il serait maladroit de répondre immédiatement à la question, alors même qu'il s'agit dans cette première phase introductive de la poser. Préférez des formules du type « il semble que... » ou « l'opinion commune affirme que... ». Cela permettra de remettre en question, dans un second moment, cette première thèse.

b. Remettre en cause l'opinion commune

Une fois que l'on a mis en avant l'opinion qui semble la plus évidente, il s'agit de la mettre en question, afin de faire apparaître le paradoxe ou la contradiction. Cette opinion commune n'est pas nécessairement fausse, mais elle a besoin d'être interrogée et d'être critiquée.

Exemple : dans le sujet « Faut-il travailler pour être heureux ? », on pourra objecter à la thèse initiale que le bonheur ne réside pas nécessairement simplement dans la satisfaction immédiate de ses besoins, mais que l'effort pour arriver à cette satisfaction et le travail mis en œuvre dans cette optique peuvent contribuer à nous rendre heureux, comme si le bonheur résidait plus dans la tâche que dans le résultat.

Par conséquent, il faut nécessairement qu'apparaisse dans la formulation de la problématique une expression marquant l'opposition : un mot coordonnant comme « mais », « or », « cependant » est absolument indispensable. Pour noter cette contradiction, il peut aussi être utile de repérer les présupposés du sujet. En effet, certains sujets, dans la façon même dont ils sont formulés, supposent d'emblée une thèse de façon implicite. C'est donc ce présupposé qu'il s'agira de mettre en question.

Exemple : Dans le sujet « Douter, est-ce seulement négatif ? », on présuppose que douter est forcément négatif et qu'il y a cette notion de négativité dans l'essence même du doute. Poser la problématique consistera à critiquer ce présupposé et donc à envisager une certaine valeur du doute.
c. Résumer la problématique dans une question posant une alternative

Une fois les deux opinions contradictoires mises en évidence, on pourra formuler plus précisément la problématique en posant une question tirée immédiatement de ce paradoxe. On aura ainsi mis l'accent sur l'alternative à l'origine du problème philosophique.

Exemple : sur le sujet « Peut-on désirer ne pas avoir de désirs ? », on pourra résumer la problématique dans cette question : est-il possible, sans contradiction pour l'homme, de cesser de désirer, ou bien le désir de ne pas avoir de désirs, au lieu d'annoncer la fin du désir, ne témoigne-t-il pas du fait même qu'il est dans la nature de l'être humain de désirer ?

Il est par conséquent utile dans la problématique d'utiliser des formules telles que « ou bien » marquant clairement la multiplicité des positions possibles du problème.

Remarque : même si on a posé une alternative à la fin de la problématique, on n'est pas obligé pour autant de constituer un plan en deux parties. Une problématique n'est pas à confondre avec l'annonce d'un plan, même si bien évidemment c'est la problématique qui va déterminer le plan qui sera suivi dans le corps du devoir.

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