La tradition épique
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Objectifs
Étudier les origines du récit épique,
ses codes, ses règles ainsi que son
évolution.
1. Les origines du récit épique
Au Moyen Âge, l'épopée est un
récit en vers, qui raconte les
exploits d'un héros, d'un peuple ou
d'une nation, et où intervient le
merveilleux. Les chansons de
gestes constituent le miroir où la
chevalerie s'est réfléchie,
trouvée, admirée. L'idéal
chevaleresque est ainsi
célébré.
Il est assez difficile de dater avec précision les textes épiques aujourd'hui conservés. La grande majorité d'entre eux date des 12e et 13e siècles. L'épopée est toujours passée pour de l'Histoire, accentuant très souvent son caractère historique. La Chanson de Roland conte les combats entre Charlemagne et les Sarrasins dans les Pyrénées tandis que la Chanson d'Antioche prend pour sujet la première croisade.
Il est assez difficile de dater avec précision les textes épiques aujourd'hui conservés. La grande majorité d'entre eux date des 12e et 13e siècles. L'épopée est toujours passée pour de l'Histoire, accentuant très souvent son caractère historique. La Chanson de Roland conte les combats entre Charlemagne et les Sarrasins dans les Pyrénées tandis que la Chanson d'Antioche prend pour sujet la première croisade.
2. L'évolution du genre épique
L'épopée, narration
chantée, subit l'influence d'autres genres
littéraires en vogue à cette époque,
notamment la poésie lyrique et le
roman courtois qui renouvellent la
chanson de geste. Ainsi, la Prise
d'Orange dresse le portrait d'un Guillaume tombant
amoureux, à la manière d'un troubadour, sans
avoir vu la belle Orable ! L'influence du roman courtois se
voit également dans la place accordée aux
personnages féminins. Prenons
l'exemple d'Aye d'Avignon : c'est
une femme qui est le personnage principal de la
chanson.
D'autres épopées affichent leur caractère historique. L'Histoire est la « matière » privilégiée par les conteurs et les jongleurs lorsqu'ils chantent un récit épique. Malgré les efforts pour renouveler le genre, la chanson de geste disparaît au 14e siècle et, à cette même période, les mises en prose des anciennes chansons achèvent l'assimilation de l'épopée au roman.
D'autres épopées affichent leur caractère historique. L'Histoire est la « matière » privilégiée par les conteurs et les jongleurs lorsqu'ils chantent un récit épique. Malgré les efforts pour renouveler le genre, la chanson de geste disparaît au 14e siècle et, à cette même période, les mises en prose des anciennes chansons achèvent l'assimilation de l'épopée au roman.
3. Les codes et les thèmes de
l'épopée
La chanson de geste possède un ensemble de traits
formels. C'est un récit chanté en vers de dix
syllabes (décasyllabes), avec
une succession de laisses de longueur
inégale. La laisse possède une unité
grâce à l'assonance (la
rime). A chaque nouvelle laisse, la rime -
ou plutôt la mélodie - est
modifiée. Son premier vers contient le nom
du héros principal de la strophe
(« Carles li reis, nostre empere
magnes », La Chanson de Roland) tandis
que le dernier vers attire l'attention sur un
nouveau personnage (« Quand l'ot
Rollant, si cumençat a rire », La
Chanson de Roland) ou revêt un caractère
conclusif. La laisse peut être consacrée au
développement d'un seul fait, ce qui renforce son
unité.
La tradition du genre épique fixe des thèmes et des motifs qui lui sont propres. Le sujet d'une chanson de geste combine ceux-ci à des personnages historiques ou inventés. Le sujet d'une chanson de geste provient généralement d'un événement historique devenu légendaire et traité sur le mode de l'épopée.
Le succès d'une chanson de geste provoque parfois l'apparition récurrente d'une famille. Plusieurs épopées évoquent les parents de Charlemagne et son enfance. Guillaume d'Orange est le héros de plusieurs chansons. Trois héros récurrents (Charlemagne, Doon à la barbe fleurie, Garin de Monglane) sont privilégiés par les épopées qui abordent leur enfance, leurs batailles, les trahisons subies. Le thème du duel entre deux héros est aussi très apprécié.
Au sein de certaines laisses épiques, la répétition de ces motifs et de formules (que l'on peut appeler refrains) pour caractériser un personnage ou décrire une action fait partie prenante de la tradition épique et a un effet lyrique, une vertu incantatoire sur l'assistance écoutant le jongleur.
La tradition du genre épique fixe des thèmes et des motifs qui lui sont propres. Le sujet d'une chanson de geste combine ceux-ci à des personnages historiques ou inventés. Le sujet d'une chanson de geste provient généralement d'un événement historique devenu légendaire et traité sur le mode de l'épopée.
Le succès d'une chanson de geste provoque parfois l'apparition récurrente d'une famille. Plusieurs épopées évoquent les parents de Charlemagne et son enfance. Guillaume d'Orange est le héros de plusieurs chansons. Trois héros récurrents (Charlemagne, Doon à la barbe fleurie, Garin de Monglane) sont privilégiés par les épopées qui abordent leur enfance, leurs batailles, les trahisons subies. Le thème du duel entre deux héros est aussi très apprécié.
Au sein de certaines laisses épiques, la répétition de ces motifs et de formules (que l'on peut appeler refrains) pour caractériser un personnage ou décrire une action fait partie prenante de la tradition épique et a un effet lyrique, une vertu incantatoire sur l'assistance écoutant le jongleur.
4. Les héros épiques
La tradition impose des types de
personnages à l'épopée :
le roi, le preux défendant
sa foi et le roi jusqu'à la mort (Roland,
Guillaume), le compagnon du preux (Olivier
auprès de Roland), un lâche
ou un traître (Ganelon), le
desréé qui est un vassal
oubliant toute mesure du fait d'une injustice (Raoul,
Girard), le champion des païens
(Corsolt, Synagon), le Sarrasin
généreux, la jeune
païenne amoureuse du héros
chrétien et devenant sa
complice.
Le jongleur ne soucie pas de psychologie, ni de donner des mobiles quant à leurs agissements quand il fait le portrait de ces types de personnages car il veut donner l'impression de grand. Certes, tous les héros épiques ne se ressemblent pas. Ces personnages n'atteignent la grandeur qu'en se vouant à une seule idée. Le genre épique magnifie quelques types humains en qui la société médiévale reconnaît l'incarnation de valeurs morales.
Le jongleur ne soucie pas de psychologie, ni de donner des mobiles quant à leurs agissements quand il fait le portrait de ces types de personnages car il veut donner l'impression de grand. Certes, tous les héros épiques ne se ressemblent pas. Ces personnages n'atteignent la grandeur qu'en se vouant à une seule idée. Le genre épique magnifie quelques types humains en qui la société médiévale reconnaît l'incarnation de valeurs morales.
L'essentiel
Aujourd'hui disparu au profit du roman, le récit
épique célèbre, selon la tradition
médiévale, l'idéal chevaleresque d'une
société se tournant vers des
« types » incarnant des valeurs
morales. Ces figures récurrentes constituent, au
même titre que les règles formelles qui guident
l'élaboration des chansons de geste
(décasyllabes, laisses, rime, mélodie,
refrain...), les codes caractéristiques du genre
épique.
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