Socrate- Terminale- Philosophie
- Fiche de cours
 - Quiz et exercices
 - Vidéos et podcasts
 
      Le philosophe Hegel, dans le chapitre II de ses
      Leçons sur l’histoire de la philosophie,
      déclare que Socrate fut le fondateur de la
      morale : non pas parce qu’il conseilla aux
      hommes d’accomplir les devoirs prescrits par leurs
      ancêtres mais parce qu’il incita chaque homme
      en particulier à cultiver son
      intériorité et prendre conscience, grâce
      à sa réflexion personnelle, des valeurs
      universelles fondant l’existence.
      Socrate, maître spirituel du philosophe Platon, est un
      moraliste épris d’absolu.
    
            Socrate naquit à Athènes en 470 avant
            J.-C., à la fin des guerres Médiques,
            par lesquelles les grecs mirent fin à
            l’hégémonie des Perses (on dit
            aussi des Mèdes) en
            Méditerranée.
            Socrate n’est pas issu d’un milieu
            aristocratique. Sa mère,
            Phénarète, était sage-femme ;
            son père, Sophonisque, était sculpteur.
            Les documents historiques donnent peu de détails
            sur les circonstances exactes de son
            éducation.
            Il est probable qu’il reçut
            l’éducation que recevaient les jeunes
            athéniens de son temps : il dut apprendre
            la musique, la gymnastique, la grammatique
            (c’est-à-dire l’étude de la
            langue appuyée sur des textes
            commentés).
            Selon certaines sources, Socrate aurait
            d’abord exercé le métier de son
            père ; il aurait sculpté le groupe
            des Grâce vêtues qui se trouvaient devant
            le temple de l’Acropole à
            Athènes.
            Le philosophe Platon et l’historien
            Xénophon témoignent l’un et
            l’autre, dans des écrits qui sont parvenus
            jusqu’à nous, que Socrate était
            pauvre et menait une existence très
            simple.
            Il avait toutefois fondé une famille :
            de sa femme Xanthippe il avait eu trois fils. On
            connaît très peu de choses de la vie
            familiale de Socrate si ce n'est que Xanthippe aurait
            été une femme possessive et plaintive,
            que son époux aurait supportée avec
            patience.
          
            D’autres sources prétendent que Socrate
            fut un élève des sophistes, entre autres
            d’Hippias et de Prodicos, et que
            lui-même fut un sophiste ; mais cette affirmation
            est très contestable. Socrate ne cesse de mettre
            en cause les sophistes : il s’oppose notamment
            à Protagoras, célèbre
            sophiste de l’époque.
            Platon témoignera en ce sens. Socrate
            conteste la formation intellectuelle
            préconisée par les sophistes :
            axée sur l’apprentissage de la
            rhétorique (l’art de construire des
            discours) cette formation met au premier plan la
            puissance d’une raison humaine
            détachée de toute valeur absolue,
            préoccupée de s’inscrire dans les
            rapports de séduction typiques des débats
            politiques.
            Socrate met en cause l’ambition politique
            fondée sur l’intérêt et met
            au premier plan la parole soucieuse de
            vérité et la réflexion sur
            l’action morale.
            D’autres sources encore affirment que Socrate
            avait suivi les leçons des savants et
            philosophes de son temps, et qu’il
            appréciait les doctrines posant à
            l’origine du monde naturel un principe non
            matériel : ainsi il ne s’accordait
            pas avec la doctrine de Thalès qui
            plaçait l’eau, élément
            matériel, à l’origine du monde.
            Il optait pour un principe immatériel, de
            nature spirituelle, à la manière
            d’Anaxagore, philosophe dont il avait suivi
            l’enseignement : l’Esprit serait
            cause première de la matière.
            Cette orientation non matérialiste persistera
            chez son élève Platon et constituera une
            des caractéristiques de l’orientation
            métaphysique.
          
            Socrate inaugure un certain type d’enseignement.
            Il ne dispense pas, dans une école
            attitrée, des cours à dates et heures
            fixes, il ne demande aucune somme d’argent en
            échange de ses leçons, mais, au cours de
            ses promenades, il va à la rencontre de ses
            concitoyens, il prend contact avec eux dans des lieux
            de vie comme
            l‘« agora » (la
            place publique, centre de la cité) : il
            parle avec eux, les questionne, instaure avec eux des
            discussions.
            Par le biais de ces échanges parlés, il
            incite ses interlocuteurs à
            réfléchir sur le sens de leur existence,
            tant privée que publique, en mettant au premier
            plan l’activité de l’âme et le
            souci de la conduite droite et juste : la
            quête des valeurs morales est
            essentielle.
            « Ma seule affaire, c’est en effet
            d’aller par les rues pour vous persuader, jeunes
            et vieux, de ne vous préoccuper ni de votre
            corps, ni de votre fortune aussi passionnément
            que de votre âme, pour la rendre aussi bonne que
            possible ». Ainsi Platon nous rapporte, par
            la bouche de Socrate lui-même, les
            caractéristiques de sa démarche, dans
            L’Apologie de Socrate (ouvrage
            consacré au procès de Socrate).
            Socrate, lorsqu’il parle de son
            activité de philosophe, se réfère
            à sa mère Phénarète, qui
            était sage-femme ; il explique que son
            métier est similaire, qu’il consiste
            à faire accoucher non les corps, en mettant au
            monde les enfants, mais à faire accoucher les
            esprits, en leur faisant exprimer au grand jour les
            vérités dont ils sont porteurs,
            grâce à des questionnements incitant
            à la réflexion. Telle est la
            célèbre méthode dite
            « maïeutique » : cet
            art de faire accoucher les esprits (du verbe
            « maïeuomai » :
            faire accoucher) à laquelle Platon nous renvoie
            dans ses dialogues, notamment dans le dialogue le
            Théétète.
          
            Socrate n’étudie pas la
            « nature », il ne se
            préoccupe pas de
            « physique » (en grec :
            phusis, ensemble des minéraux,
            végétaux, animaux) comme le faisait les
            philosophes antérieurs : il centre sa
            recherche sur l’homme et, plus
            précisément sur l’âme de
            l’homme. En ce sens il est le premier
            « psychologue », il met en
            place une recherche rationnelle sur
            l’âme (âme : psukhê
            en grec) définie comme réalité
            immatérielle.
             
          
Cette psychologie s’inscrit dans un projet philosophique précis :
- Socrate d’une part différencie le corps matériel mortel et l’âme immatérielle immortelle ;
 - d’autre part pose la supériorité de l’âme sur le corps : c’est l’âme qui instaure en l’homme la puissance de la raison.
 
            La raison oriente l‘existence de
            l’homme : elle est puissance de
            réflexion dans l’ordre de la connaissance,
            elle est puissance de maîtrise de soi dans
            l’ordre de l’action. Elle contrôle
            les désirs et les passions, elle permet
            l’accès aux vérités
            essentielles.
            Ce projet philosophique est caractéristique
            de la « métaphysique »
            - orientation de recherche qui étudie les
            réalités au-delà de la nature
            (meta : au-delà –
            phusis : nature) : un
            métaphysicien pose toujours la distinction de
            l’âme immatérielle et du corps
            matériel ; il postule que
            l’âme, par sa puissance rationnelle, peut
            accéder aux réalités absolues.
          
            Socrate ne cesse de dire qu’une divinité
            (en grec : daïmon - le terme
            démon est sa retranscription française)
            parle en lui et l’incite à rechercher la
            vérité : cette recherche passe par la
            connaissance de soi, par l’activité de la
            réflexion de l’âme sur
            elle-même.
            Cette divinité est-elle la voix de la
            conscience ? Symbolise-t-elle la conscience morale
            et l’esprit critique ? Ces
            hypothèses ont été
            formulées : Socrate se réfère
            toujours à son
            « démon » pour mettre en
            évidence une puissance intérieure et
            intime l’orientant dans l’existence de
            manière impérieuse et l’obligeant
            à découvrir la vérité sans
            référence aux conventions
            extérieures. Ainsi l’âme,
            puissance de réflexion, est puissance de
            dévoilement de la vérité.
            Cette puissance libre et personnelle semble mettre au
            premier plan la puissance d’un sujet individuel
            dégagé des impératifs de la simple
            coutume. Ainsi Socrate semble menacer l’ordre
            même de la cité
            athénienne : il a l’audace
            d’invoquer cette puissance intérieure,
            absolument personnelle, plutôt que de se
            référer, sans examen, aux devoirs
            dictés par la religion en vigueur – ces
            devoirs qui fondent l’ordre traditionnel de la
            communauté.
            Cette audace de l’individu animé
            d’esprit critique, jugeant par soi-même ce
            qui vaut et ce qui ne vaut pas, sera estimée
            dangereuse : la condamnation à mort de Socrate
            vient en droite ligne de cette attitude de contestation
            critique individualiste.
             
          
            Socrate a fait sien le précepte
            « Connais toi
            toi-même », précepte
            inscrit sur le fronton du temple d’Apollon
            à Delphes : l’examen de l’homme
            par lui-même, par la réflexion de
            l’âme sur elle-même, doit être
            mis au premier plan de la recherche
            philosophique.
            Toutefois cette connaissance de soi n’est
            pas une simple introspection (une introspection :
            un examen intérieur de l’homme par
            lui-même) permettant à l’homme de
            découvrir sa personnalité profonde, mais
            un cheminement réfléchi personnel
            permettant d’accéder aux valeurs
            universelles – ces valeurs absolues,
            immuables, intemporelles, sur lesquelles tous les
            hommes doivent régler leurs pensées et
            actions en toutes circonstances.
            Ainsi le sujet particulier découvre
            par-lui-même des valeurs qui ne valent pas que
            pour lui-même. Sur ce point l’opposition de
            Socrate aux Sophistes s’avère
            radicale : alors que Protagoras et ses disciples
            déclarent « à chacun sa
            vérité » et prétendent
            accorder à chaque opinion la même valeur
            de vérité, Socrate, au contraire, signale
            que chaque opinion doit être
            évaluée selon son rapport à la
            vérité absolue et ne saurait
            immédiatement être tenue pour
            valable. Il met ainsi en cause le
            relativisme qui anime la doctrine des
            sophistes.
            Qu’est-ce que le relativisme ?
            C’est ce à quoi s’oppose tout
            métaphysicien : une conception
            contestant l’existence d’une
            vérité absolue et posant la
            relativité de toutes les opinions humaines.
            L’orientation philosophique de Socrate est
            radicalement anti-relativiste. Nous retrouverons chez
            Platon, premier grand métaphysicien, cette
            même orientation anti-relativiste.
          
            En 399 avant J.-C. trois citoyens athéniens
            déposèrent une plainte à
            l’encontre de Socrate auprès des
            tribunaux d’Athénes :
            Mélétos, jeune poète, Lycon,
            membre du parti démocratique, et Anytos, riche
            commerçant et personnage influent
            d’Athènes ayant œuvré pour le
            rétablissement du régime
            démocratique (ce dernier sera
            représenté par Platon dans le dialogue
            le Ménon) .
            Ils sont convaincus, comme beaucoup
            d’autres citoyens, que Socrate s’attaque
            aux traditions (religieuses et politiques) de la
            cité et exerce une influence malsaine sur
            l’esprit des jeunes gens.
            Le procès s’effectue en toute
            légalité. Socrate effectue
            lui-même sa défense, selon l’usage
            courant. Il plaide non coupable et met au premier plan
            sa mission divine - celle que son
            « démon » personnel
            l’incite à remplir. Avec
            dignité et ironie il provoque ses juges :
            il insiste sur la fausseté des motifs
            d’accusation et en met en relief
            l’injustice même de ses accusateurs. Dans
            le même mouvement il dénonce
            l’attitude lâche et immorale des
            Athéniens complices de l’accusation,
            invoque la conscience morale des honnêtes gens,
            et prophétise la justice future qui ne manquera
            pas de lui être rendue.
          
            Le verdict suivant sera émis, à la
            majorité des voix : la condamnation
            à mort par empoisonnement. Socrate, à
            la nouvelle du verdict fatal, il ne manifeste aucune
            crainte, aucune colère : l’âme
            est immortelle, seul le corps périt. Ce calme et
            cette détermination campent le portrait du sage
            métaphysicien.
            La mort par empoisonnement était en usage dans
            la cité d’Athènes de cette
            époque ; les condamnés à mort
            absorbaient un liquide fabriqué à partir
            de l’extrait d’une plante toxique : la
            ciguë. La mort infligée était rapide
            et spectaculaire.
            Platon, dans les dialogues intitulés le
            Phédon et le Criton raconte les
            derniers moments de Socrate dans sa prison et relate
            les discussions engagées avec ses disciples
            (notamment sur l’immortalité de
            l’âme) ainsi que les raisons qui
            amenèrent Socrate à refuser de
            s’évader.
            Dans l’Apologie de Socrate, il
            retrace le procès de Socrate et relate les
            paroles adressées au philosophe à ses
            juges. La dignité morale de Socrate est au
            premier plan.
 La philosophie occidentale,
            à la suite de Platon, ne cessera de
            célébrer Socrate comme modèle
            exemplaire de grandeur spirituelle et morale.
          
            Platon rapporte notamment un épisode
            célèbre et de grande importance pour
            compléter le portrait du sage. Ses disciples
            et amis avaient organisé son évasion et
            lui proposaient de s’enfuir ; mais Socrate,
            avec grande fermeté, refusa
            catégoriquement de s’évader et
            invoqua le respect qu’il éprouvait pour
            les lois d’Athènes, les lois de sa
            cité d’origine.
            Que signifie ce refus ? Certainement pas une
            simple soumission à l’ordre
            établi : Socrate, on l’a vu ,
            n’a jamais manqué d’esprit critique
            et a toujours revendiqué l’examen
            rationnel des traditions et coutumes. Son
            anticonformisme est notoire : les lois et
            règles de la cité ne doivent pas
            être adoptées aveuglément, comme
            des obligations allant de soi, pesant
            nécessairement sur l’individu, mais comme
            des conventions instituant un ordre humain que
            l’homme s’engage, en toute liberté
            de conscience, à respecter – même
            s’il lui arrive d’en mesurer
            l’imperfection.
            Ces conventions mettent en place des obligations :
            l’homme se distingue de l’animal, pur
            être naturel ; il n’instaure pas avec
            ses semblables de simples rapports de force,
            fondés sur l’instinct, il met en place des
            limites morales et juridiques contrôlant la force
            des pulsions et les passions.
            Ainsi Socrate, malgré son anticonformiste, reste
            fidèle aux idéaux d’Athènes.
            Cet aspect de sa vie, au moment ultime de la mort
            prochaine, suscitera nombre réflexions et
            commentaires. Certains philosophes, comme Hegel,
            verront dans cette fidélité une preuve
            tragique d’héroïsme extrême,
            d’autres, comme le philosophe Nietzsche
            (1844-1900) y verront l’expression grandiose
            d’un esprit malade, obsédé de
            morale, préférant la mort à la
            vie, au mépris de l’affirmation de
            soi.
            Mais, quelles que soient les prises de position,
            Socrate ne laissera jamais indifférent et
            suscitera toujours, aussi bien pour sa vie que pour sa
            mort, des questionnements marqués
            d’admiration et d’étonnement.
          

Des quiz et exercices pour mieux assimiler sa leçon
La plateforme de soutien scolaire en ligne myMaxicours propose des quiz et exercices en accompagnement de chaque fiche de cours. Les exercices permettent de vérifier si la leçon est bien comprise ou s’il reste encore des notions à revoir.

Des exercices variés pour ne pas s’ennuyer
Les exercices se déclinent sous toutes leurs formes sur myMaxicours ! Selon la matière et la classe étudiées, retrouvez des dictées, des mots à relier ou encore des phrases à compléter, mais aussi des textes à trous et bien d’autres formats !
Dans les classes de primaire, l’accent est mis sur des exercices illustrés très ludiques pour motiver les plus jeunes.

Des quiz pour une évaluation en direct
Les quiz et exercices permettent d’avoir un retour immédiat sur la bonne compréhension du cours. Une fois toutes les réponses communiquées, le résultat s’affiche à l’écran et permet à l’élève de se situer immédiatement.
myMaxicours offre des solutions efficaces de révision grâce aux fiches de cours et aux exercices associés. L’élève se rassure pour le prochain examen en testant ses connaissances au préalable.

Des vidéos et des podcasts pour apprendre différemment
Certains élèves ont une mémoire visuelle quand d’autres ont plutôt une mémoire auditive. myMaxicours s’adapte à tous les enfants et adolescents pour leur proposer un apprentissage serein et efficace.
Découvrez de nombreuses vidéos et podcasts en complément des fiches de cours et des exercices pour une année scolaire au top !

Des podcasts pour les révisions
La plateforme de soutien scolaire en ligne myMaxicours propose des podcasts de révision pour toutes les classes à examen : troisième, première et terminale.
Les ados peuvent écouter les différents cours afin de mieux les mémoriser en préparation de leurs examens. Des fiches de cours de différentes matières sont disponibles en podcasts ainsi qu’une préparation au grand oral avec de nombreux conseils pratiques.

Des vidéos de cours pour comprendre en image
Des vidéos de cours illustrent les notions principales à retenir et complètent les fiches de cours. De quoi réviser sa prochaine évaluation ou son prochain examen en toute confiance !
    
        
                                      
                                      
                                      
                                  
