La Russie stalinienne
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1. Staline, « Petit père des
peuples »
a. Le culte de la personnalité
La mort de Lénine en 1924 entraîne un conflit
au sein du Parti communiste d'Union soviétique (PCUS)
entre Staline et Trotski. Staline, secrétaire
général du Parti, contrôle celui-ci. Il
évince du Parti ses concurrents : Trotski puis
Kamenev et Zinoviev et devient ainsi chef du Parti et de l'URSS.
La personnalité de « l'homme
d'acier » est brutale et il poursuit d'une haine sans
faille ses ennemis (Trotski est assassiné au Mexique
en 1940).
Il met en place une dictature violente qui glorifie le « Petit père des peuple » comme un guide, un chef. Le culte de la personnalité le représente en maréchal, en bâtisseur, en père proche des enfants. L'histoire de la Russie bolchevique est réécrite par ses soins et il occupe désormais le premier rôle derrière Lénine, le fondateur dont il continue l'œuvre, alors qu'il n'a pas joué de rôle majeur en 1917.
Il met en place une dictature violente qui glorifie le « Petit père des peuple » comme un guide, un chef. Le culte de la personnalité le représente en maréchal, en bâtisseur, en père proche des enfants. L'histoire de la Russie bolchevique est réécrite par ses soins et il occupe désormais le premier rôle derrière Lénine, le fondateur dont il continue l'œuvre, alors qu'il n'a pas joué de rôle majeur en 1917.
b. Un contrôle sans partage sur le Parti et le pays
Staline élimine d'abord les dirigeants anciens, qui ont
vécu la révolution de 1917 et qui sont
capables de contester son pouvoir (qui n'est pas
légitime). Entre 1936 et 1938, les grands
procès de Moscou permettent l'élimination des
membres du comité central du Parti (1936 : Zinoviev,
Kamenev, 1938 : Boukharine, Rykov...). D'autres sont
assassinés ou « suicidés »
(Kirov, Toukhatchevski).
L'ensemble du Parti est ensuite épuré de façon violente, et certains anciens militants sont déportés au Goulag ou exécutés (Evguénia Guizburg décrit cela dans Le Vertige). Le Parti perd ainsi 1,5 million de membres. Les purges frappent ensuite l'armée (les 3/4 de son Etat-Major).
L'URSS est dotée en 1936 d'une constitution qui se veut démocratique. Elle garantit le droit des nationalités à l'indépendance, des élections libres pour tous les postes de l'Etat et du Parti. Mais les candidatures officielles, la censure et la terreur empêchent tout choix réel.
L'ensemble du Parti est ensuite épuré de façon violente, et certains anciens militants sont déportés au Goulag ou exécutés (Evguénia Guizburg décrit cela dans Le Vertige). Le Parti perd ainsi 1,5 million de membres. Les purges frappent ensuite l'armée (les 3/4 de son Etat-Major).
L'URSS est dotée en 1936 d'une constitution qui se veut démocratique. Elle garantit le droit des nationalités à l'indépendance, des élections libres pour tous les postes de l'Etat et du Parti. Mais les candidatures officielles, la censure et la terreur empêchent tout choix réel.
2. Une société embrigadée et soumise
a. Le contrôle des masses
La société est encadrée pour créer un
« homme nouveau », glorifié par le
régime : « l'homo
sovieticus ». C'est un travailleur infatigable
et un bon communiste qui obéit toujours au Parti.
Ainsi, Alexei Stakhanov, mineur du Donbass qui a (selon la propagande officielle) pu extraire quatorze fois plus de minerai que la moyenne (la norme), est promu « héros du travail » soviétique et promené à travers l'URSS pour donner des conférences et montrer l'exemple. Les travailleurs sont invités à devenir des stakhanovistes (« ouvriers de choc ») et les résultats de chaque brigade de travail sont affichés à la sortie de l'usine.
Les journaux comme la Pravda (« la Vérité »), les grandes manifestations sur la Place rouge à Moscou le 1er mai, le mausolée de Lénine correspondent à une mise en scène du pouvoir et du chef, auxquels participent aussi les symboles (faucille et marteau, étoile rouge).
La population est aussi encadrée dans des organisations de masse liées au Parti : komsomols pour les enfants, qui sont aussi endoctrinés à l'école et syndicats officiels pour les adultes.
Enfin, la population est soumise à une propagande continue, déversée par le cinéma (Eisenstein), la musique (Chostakovitch) et les livres (Gorki), tous officiels. Les artistes sont contraints d'accepter la définition donnée par Andrei Jdanov du « réalisme socialiste ». Tout doit glorifier le régime, ses réalisations, et les hommes qui par leurs actes ont servi le régime.
Ainsi, Alexei Stakhanov, mineur du Donbass qui a (selon la propagande officielle) pu extraire quatorze fois plus de minerai que la moyenne (la norme), est promu « héros du travail » soviétique et promené à travers l'URSS pour donner des conférences et montrer l'exemple. Les travailleurs sont invités à devenir des stakhanovistes (« ouvriers de choc ») et les résultats de chaque brigade de travail sont affichés à la sortie de l'usine.
Les journaux comme la Pravda (« la Vérité »), les grandes manifestations sur la Place rouge à Moscou le 1er mai, le mausolée de Lénine correspondent à une mise en scène du pouvoir et du chef, auxquels participent aussi les symboles (faucille et marteau, étoile rouge).
La population est aussi encadrée dans des organisations de masse liées au Parti : komsomols pour les enfants, qui sont aussi endoctrinés à l'école et syndicats officiels pour les adultes.
Enfin, la population est soumise à une propagande continue, déversée par le cinéma (Eisenstein), la musique (Chostakovitch) et les livres (Gorki), tous officiels. Les artistes sont contraints d'accepter la définition donnée par Andrei Jdanov du « réalisme socialiste ». Tout doit glorifier le régime, ses réalisations, et les hommes qui par leurs actes ont servi le régime.
b. La terreur
Une police politique a été créée sous
Lénine (la Tcheka). Elle s'appelle GPU puis
NKVD sous Staline et est dirigée par Béria.
Les opposants mais aussi des innocents sont jugés par les
tribunaux soviétiques qui donnent parfois une grande
publicité à ces procès (les grands
procès de 1936-1938 dirigés par le procureur
Vychinsky par exemple).
Les ennemis du régime sont déportés au Goulag (camps de travail) et les « zeks » doivent aider à la construction du socialisme par la réalisation, dans des conditions extrêmes, d'ouvrages grandioses (canaux, Baïkal-Amour-Magistral doublant le Transsibérien vers le Nord en Sibérie). Des écrivains ont raconté cet enfer, comme Soljenitsyne (Une Journée d'Ivan Denissovitch) ou G. Herling (Un Monde à part).
Les ennemis du régime sont déportés au Goulag (camps de travail) et les « zeks » doivent aider à la construction du socialisme par la réalisation, dans des conditions extrêmes, d'ouvrages grandioses (canaux, Baïkal-Amour-Magistral doublant le Transsibérien vers le Nord en Sibérie). Des écrivains ont raconté cet enfer, comme Soljenitsyne (Une Journée d'Ivan Denissovitch) ou G. Herling (Un Monde à part).
3. L'économie dirigée
a. L'Etat organise l'économie
L'Etat socialiste dirige toute l'économie, pour
préparer le passage au communisme du pays. Cette prise de
contrôle des moyens de production touche à la fois
les usines (même si le mouvement était amorcé
depuis 1917) qui sont nationalisées et les
terres qui sont collectivisées. La
propriété paysanne disparaît au profit des
fermes collectives (kolkhozes) que guident des fermes
d'Etat expérimentales (sovkhozes). Les paysans sont
obligés de se regrouper. Ceux qui résistent sont
impitoyablement éliminés, de même que les
koulaks (paysans riches) considérés comme
« ennemis de classe » et
déportés par millions. La majeure partie de la
récolte est récupérée par l'Etat sous
forme d'impôts ou échangée contre du
matériel moderne.
L'Etat contrôle les banques, le commerce, les transports et la monnaie soviétique (le rouble) n'est utilisable qu'en Russie.
La production est organisée par le Gosplan qui prévoit et anticipe les réalisations futures de l'économie, au cours de plans quinquennaux. Le premier (1928-1932) et le deuxième (1933-1937) favorisent l'industrie lourde, sidérurgie, charbon, fer, au détriment des industries de biens de consommation et de l'agriculture. Le troisième (1938-1942) propose la mécanisation de l'agriculture et le développement d'une industrie légère (chimie, électricité). Mais la guerre proche détourne les investissements d'Etat vers l'armement.
L'Etat contrôle les banques, le commerce, les transports et la monnaie soviétique (le rouble) n'est utilisable qu'en Russie.
La production est organisée par le Gosplan qui prévoit et anticipe les réalisations futures de l'économie, au cours de plans quinquennaux. Le premier (1928-1932) et le deuxième (1933-1937) favorisent l'industrie lourde, sidérurgie, charbon, fer, au détriment des industries de biens de consommation et de l'agriculture. Le troisième (1938-1942) propose la mécanisation de l'agriculture et le développement d'une industrie légère (chimie, électricité). Mais la guerre proche détourne les investissements d'Etat vers l'armement.
b. La métamorphose d'un pays
L'URSS devient durant cette période une grande puissance
économique grâce au développement de
l'industrie lourde. Les efforts consentis permettent à ce
pays de s'élever au 3e rang mondial. Des
usines modernes apparaissent dans la région de l'Oural
(gigantesques combinats) ; les terres d'Asie centrale
(coton) sont mises en valeur. Le métro de Moscou symbolise
la réussite technologique et la richesse du nouvel Etat.
L'ensemble des productions de base a connu des croissances
fulgurantes : charbon multiplié par 4,5
entre 1928 et 1940, électricité par 9,
acier par 4,2.
Pourtant, le pays est exsangue. La politique stalinienne a coûté la vie à près de 20 millions de personnes, l'armée est décimée et incapable de résister à une invasion, les transports connaissent des retards et des manques importants et la population n'a pas accès aux biens de consommation indispensables. Des inégalités se font également sentir, dans un pays ou l'égalité est de règle : à côté des privilégiés du régime, militaires, membres éminents du Parti qui forment la Nomenklatura, les ouvriers et les paysans sont soumis à la terreur et aux normes impératives de production.
Pourtant, le pays est exsangue. La politique stalinienne a coûté la vie à près de 20 millions de personnes, l'armée est décimée et incapable de résister à une invasion, les transports connaissent des retards et des manques importants et la population n'a pas accès aux biens de consommation indispensables. Des inégalités se font également sentir, dans un pays ou l'égalité est de règle : à côté des privilégiés du régime, militaires, membres éminents du Parti qui forment la Nomenklatura, les ouvriers et les paysans sont soumis à la terreur et aux normes impératives de production.
L'essentiel
Entre 1928 – date à laquelle il écarte ses principaux rivaux de la direction du pays et 1953, Joseph Djougachvili dit Staline dirige l'URSS. Il établit un régime politique totalitaire contrôlant par la terreur et l'embrigadement la population. L'économie est dirigée et guidée par l'Etat (économie de type socialiste) et, malgré des déséquilibres, l'URSS devient une puissance mondiale à la veille de la Grande guerre patriotique (1941).
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