Les impacts énergétique et environnemental du numérique
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Sensibiliser à l’impact environnemental de notre pratique du numérique.
- La révolution numérique entraîne un besoin important en équipements électriques et donc en énergie.
- Il est nécessaire que les acteurs du secteur (les géants du web, dont Google, Apple, Amazon, Facebook) recourent aux technologies les plus économes en favorisant la transition énergétique.
- Les consommateurs que nous sommes ont aussi un rôle important à jouer en adoptant des comportements plus responsables et en pensant à tous les autres dégâts environnementaux dus au cycle de vie de nos équipements.
Un data center est un endroit physique qui possède un réseau de ressources de calcul et de stockage, ce qui permet la mise à disposition d’applications logicielles et de données partagées en interne ou via internet.
On vit dans un monde de plus en plus dématérialisé. Le paiement des impôts se fait en ligne, nos séries préférées sont visionnées en streaming, des milliers de photos sont stockées dans le cloud, etc.
Cela a cependant aussi des impacts sur notre vie et notre environnement : multiplication des équipements, consommation énergétiques et de matières premières, etc.
Les technologies numériques sont le premier poste de consommation électrique au travail et le second à la maison. À titre indicatif, l’ADEME (Agence De l’Environnement et de la Maitrise de l’Énergie) et l’association GreenIt donnent ci-dessous la consommation électrique annuelle de nos équipements.
Équipements | Consommation annuelle |
smartphone | de 2 à 7 kWh |
tablette | de 5 à 15 kWh |
écran | de 20 à 100 kWh |
ordinateur portable | de 30 à 100 kWh |
ordinateur fixe | de 120 à 250 kWh |
box (internet + TV) | de 150 à 300 kWh |
En 2015, d’après une étude publiée en 2017 par l’association NégaWatt, le numérique a consommé environ 56 TWh d’électricité sur un total de 476 TWh en France, soit environ 12 % de la consommation électrique du pays.
NégaWatt estime que la consommation électrique du numérique augmentera certainement de l’ordre de + 25 % d’ici 2030, soit environ 15 TWh supplémentaires pour atteindre 15 % de la consommation nationale actuelle.
D’après cette même étude, on estime qu’environ 20 % de la consommation électrique liée au numérique provient des data centers.
Ces équipements sont en effet très gourmands en énergie : un très gros data center peut consommer 100 millions de watts-heures (100 MWh), soit un dixième de la production d’une centrale thermique !
Un processeur, c’est comme une résistance : presque toute l’électricité qu’il consomme est dissipée en chaleur. C’est pourquoi, en plus de consommer de l’énergie pour faire tourner ses serveurs, un data center doit être climatisé afin de préserver l’intégrité des circuits électroniques.
La tendance actuelle est d’augmenter la part d’énergie verte pour l’alimentation des data centers et des efforts sont également réalisés par les grands acteurs du domaine pour limiter la quantité d’eau utilisée pour leur refroidissement.
La consommation énergétique des nouvelles technologies n’est qu’un aspect du défi environnemental. Aujourd’hui, l’énergie grise constitue souvent l’essentiel du bilan énergétique d’un équipement. Le nombre et la quantité de métaux utilisés dans les composants électroniques ne cessent en effet d’augmenter à mesure qu’ils se miniaturisent et deviennent plus performants.
Nos smartphones contiennent une quarantaine de métaux et de terres rares : or, cuivre, nickel, zinc, étain, mais aussi arsenic, gallium, germanium, thallium, tantale, indium, etc.
Ils sont extraits du sous-sol en utilisant des techniques particulièrement destructives et des produits nocifs pour l’environnement comme l’acide sulfurique, le mercure, le cyanure, etc.
Ces éléments sont, de plus, encore mal collectés et mal recyclés aujourd’hui.
En Europe, par exemple, à peine 18 % des métaux présents dans nos ordinateurs portables sont récupérés. Une partie importante des équipements en fin de vie continue d’atterrir dans des décharges sauvages (en Chine, en Inde, ou encore au Ghana), où ils sont brûlés pour récupérer l’or et polluent les nappes phréatiques.
C’est donc surtout sur l’allongement de la durée de vie des équipements qu’il faut focaliser notre attention. Utiliser plus longtemps un équipement avant de le remplacer devient le geste le plus efficace pour réduire son bilan énergétique global sur son cycle de vie. Le réemploi et la réparation ont un bel avenir devant eux !
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