Ricardo : les limites du libre-échange
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« C’est seulement chez des peuples semblables,
que les restrictions commerciales en vue de créer et de
soutenir une industrie manufacturière peuvent être
légitimes ; elles ne le sont que jusqu’à ce
que cette industrie devienne assez forte pour ne plus craindre
la concurrence étrangère » Friedrich
List (1789-1846).
Le libre échange ne fait pas forcément l’objet d’un consensus parmi les économistes. Il ne représente pas toujours forcément un gain pour tous les pays même en situation d’avantages comparatifs. Ainsi certains économistes au 19e siècle justifient le protectionnisme par son caractère protecteur ou éducateur pour les industries naissantes. Les nouvelles théories du commerce international vont aussi permettre de restaurer l’importance de certaines mesures protectionnistes, mais aussi toutes les analyses qui critiquent le processus de libéralisation des échanges comme autant d’éléments de dépendance des pays en voie de développement face aux pays développés. Il faut aussi souligner l’importance encore aujourd’hui des mesures de protectionnismes dans une large majorité des pays dans le monde.
Avant même d’aborder la question des justifications du protectionnisme, il est nécessaire d’en rappeler les formes prises. Le protectionnisme peut être mis en œuvre à travers des barrières tarifaires sous la forme de droits de douanes, mais aussi sous la forme de barrières non tarifaires, systèmes de quotas, ou barrières réglementaires par exemples. On considère aussi toutes les mesures de subventions à la production comme aux exportations comme des formes de protectionnisme.
Le libre échange ne fait pas forcément l’objet d’un consensus parmi les économistes. Il ne représente pas toujours forcément un gain pour tous les pays même en situation d’avantages comparatifs. Ainsi certains économistes au 19e siècle justifient le protectionnisme par son caractère protecteur ou éducateur pour les industries naissantes. Les nouvelles théories du commerce international vont aussi permettre de restaurer l’importance de certaines mesures protectionnistes, mais aussi toutes les analyses qui critiquent le processus de libéralisation des échanges comme autant d’éléments de dépendance des pays en voie de développement face aux pays développés. Il faut aussi souligner l’importance encore aujourd’hui des mesures de protectionnismes dans une large majorité des pays dans le monde.
Avant même d’aborder la question des justifications du protectionnisme, il est nécessaire d’en rappeler les formes prises. Le protectionnisme peut être mis en œuvre à travers des barrières tarifaires sous la forme de droits de douanes, mais aussi sous la forme de barrières non tarifaires, systèmes de quotas, ou barrières réglementaires par exemples. On considère aussi toutes les mesures de subventions à la production comme aux exportations comme des formes de protectionnisme.
1. Le protectionnisme éducateur
a. La nécessité de protéger les
industries naissantes
Friedrich List, économiste membre de l’Ecole
historique allemande, va être un des premiers en
mettre en avant les avantages d’un
protectionnisme éducateur dans le cas des
industries naissantes. En effet, dans son analyse,
il va développer l’idée selon
laquelle les industries qui commencent à peine
à se développer nécessitent une
protection tant que leur niveau
d’économies d’échelle
est insuffisant par rapport à la concurrence
étrangère.
Dans ce contexte, l’application de mesures protectionnistes s’avère nécessaires pour permettre à ces industries de se développer en leur laissant le temps suffisant pour être capable de faire face à la concurrence. L’argument s’inscrit dans le débat qui a lieu au 19e siècle en Allemagne qui a débuté sa révolution plus tardivement que l’Angleterre ou la France.
Dans ce contexte, l’application de mesures protectionnistes s’avère nécessaires pour permettre à ces industries de se développer en leur laissant le temps suffisant pour être capable de faire face à la concurrence. L’argument s’inscrit dans le débat qui a lieu au 19e siècle en Allemagne qui a débuté sa révolution plus tardivement que l’Angleterre ou la France.
b. La protection des intérêts
particuliers d'un pays
Dans le prolongement du protectionnisme éducateur,
certains auteurs ont mis en avant l’importance de
la protection de secteurs stratégiques de
l’économie d’un pays. Toute la
question repose alors sur la définition du
caractère stratégique de ces industries,
secteurs ou branches. Ainsi Nicholas Kaldor propose de
protéger les industries vieillissantes dans
l’objectif de sauvegarder les emplois.
Certaines justifications reposent aussi sur le
caractère stratégique de certaines
industries, comme celle de la défense
en particulier. Le cas des Etats-Unis est à ce
sujet assez exemplaire.
2. Un protectionnisme parfois nécessaire mais
souvent mis en oeuvre
La spécialisation dans les échanges
internationaux selon les avantages comparatifs ne produit
pas forcément des effets positifs sur
l’économie de tous les pays. Toute la question
repose sur l’utilisation des gains
réalisés par ces échanges. Certaines
spécialisations peu judicieuses, dans des produits
à faible croissance de la demande, ou bien encore
dont le prix relatif se dégrade par rapport
à d’autres pays peut entraîner des
effets négatifs sur l’économie
d’un pays.
a. Les échanges internationaux : une relation
de dépendance dans le cadre d'un échange
inégal
Dans la lignée de la pensée d’auteurs
comme Samir Amin, le libre échange est
analysé de façon négative pour ses
effets sur le renforcement du processus de sous
développement et par la
génération d’un processus
d’exploitation des pays les uns par rapport aux
autres. Samir Amin va mettre en évidence que la
spécialisation internationales des pays en
exigence de développement les conduit à ne
tirer aucun gain à l’échange avec les
pays développés. En effet, les pays en
exigence de développement se sont
spécialisés dans la production de
matière première et de produit primaire
à faible valeur ajoutée. La
croissance de la demande de ces biens est
relativement plus faible que celle des produits
manufacturés, et le prix relatif de ces biens a
tendance à diminuer, ce qui correspond à un
processus de détérioration des termes de
l’échange.
b. Les nouvelles théories du commerce
international et le protectionnisme
Si les avantages comparatifs naissent de
l’effort d’insertion dans les échanges
internationaux, (voir fiche ancienne DIT et nouvelle
DIT), cela peut conduire certains pays ou groupes de pays
à prendre des mesures protectionnistes afin de
protéger certaines industries jugées comme
stratégiques pour la croissance et le
développement.
Ces mesures peuvent prendre la forme de subventions à la production et aux investissements, comme cela fut le cas en Europe au moment de la naissance du groupe industriel Airbus. Ainsi les Etats-Unis ont reproché pendant longtemps à l’Europe d’utiliser ces subventions dans un but protectionniste. L’analyse économique a permis de montrer l’importance de telles mesures visant à casser le monopole de Boeing, et comment ces mesures ont permis d’augmenter la concurrence entre les fabricants d’avions de ligne au profit des consommateurs et du développement des voyages aériens. L’Europe a d’ailleurs à ce sujet souvent répliqué contre les arguments américains que Boeing bénéficiait d’un monopole quant aux livraisons militaires et que cela constituait là aussi une forme de protectionnisme.
La question de l’introduction d’une clause sociale dans les règles du libre échange conduit aussi certains économistes à poser la question des effets dévastateurs du libre échange sur la protection sociale, et le caractère déloyal des inégalités de coûts du travail qui en découlent favorisant les comportements opportunistes des firmes internationales. Il en est de même avec les questions inhérentes à la protection de l’environnement.
Ces mesures peuvent prendre la forme de subventions à la production et aux investissements, comme cela fut le cas en Europe au moment de la naissance du groupe industriel Airbus. Ainsi les Etats-Unis ont reproché pendant longtemps à l’Europe d’utiliser ces subventions dans un but protectionniste. L’analyse économique a permis de montrer l’importance de telles mesures visant à casser le monopole de Boeing, et comment ces mesures ont permis d’augmenter la concurrence entre les fabricants d’avions de ligne au profit des consommateurs et du développement des voyages aériens. L’Europe a d’ailleurs à ce sujet souvent répliqué contre les arguments américains que Boeing bénéficiait d’un monopole quant aux livraisons militaires et que cela constituait là aussi une forme de protectionnisme.
La question de l’introduction d’une clause sociale dans les règles du libre échange conduit aussi certains économistes à poser la question des effets dévastateurs du libre échange sur la protection sociale, et le caractère déloyal des inégalités de coûts du travail qui en découlent favorisant les comportements opportunistes des firmes internationales. Il en est de même avec les questions inhérentes à la protection de l’environnement.
L'essentiel
Le libre échange est loin de faire consensus parmi les
économistes. Depuis le 19e siècle,
le protectionnisme a été envisagé comme
une nécessité afin de protéger les
industries naissantes et dans le but de jouer un rôle
éducateur pour les activités économiques
plus fragiles puisque plus jeunes.
Le protectionnisme a aussi été perçu comme un moyen de protéger les économies des pays les plus fragiles, ceux en voie de développement, qui disposent le plus souvent d’une spécialisation internationale peu efficace.
Avec les nouvelles théories du commerce international, le protectionnisme a été mis en avant comme moyen de développer des stratégies d’insertion dans les échanges internationaux. A ces raisons sont venus s’ajouter celles concernant la nécessité d’une clause sociale et environnementale.
Le protectionnisme a aussi été perçu comme un moyen de protéger les économies des pays les plus fragiles, ceux en voie de développement, qui disposent le plus souvent d’une spécialisation internationale peu efficace.
Avec les nouvelles théories du commerce international, le protectionnisme a été mis en avant comme moyen de développer des stratégies d’insertion dans les échanges internationaux. A ces raisons sont venus s’ajouter celles concernant la nécessité d’une clause sociale et environnementale.
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